11.10.17

double double c quadruple

A F-E G

  236e billet, ce qui me donne envie d'un hommage à GEF, l'un des fondateurs de la Liste Oulipo, alias
Gilles Esposito-Farèse = 64+118+54 = 236,
nombre inspirant car appartenant notamment à la suite additive 236-382-618-1000-1618, évoquant les puissances du nombre d'or, et initiales non moins inspirantes car les notes GEF correspondent à la quinte de CAB selon la notation allemande, or il existe un personnage de La Vie mode d'emploi nommé
Charles-Albert Beyssandre = 66+58+112 = 236
  J'avais utilisé ces deux propriétés dans un texte composé pour ses 40 ans, en 2004.

  Bien avant cela, GEF avait composé des pixies, images GIF 320x240 devant comporter la signature de l'auteur et le nombre d'octets occupés par l'image, ce qui n'est pas si évident car le format GIF utilise un algorithme de compression des données.
  J'avais particulièrement remarqué ce pixie:
  GEF y avait mêlé harmonieusement ses initiales aux chiffres 6-3-2, ajouté un 1 en séparation des prénom et nom, et bidouillé un brin pour que l'image occupe 6132 octets. J'avais donc été frappé par ce parfait enchâssement des initiales et des chiffres 236 formant la gématrie du nom complet, si bien que j'avais proposé ce réarrangement:

  Le reprenant à l'occasion de ce billet, je m'aperçois que GEF a utilisé une bordure de deux pixels autour de ses graphismes, si bien que les lettres G et F, comme le 1 stylisé que j'ai ôté, ont une hauteur de 236 pixels (240-2-2).
  GEF contacté me signale qu'il n'avait aucune idée alors de la gématrie de son nom, et que le trait final de GEF_ induit par le principe de composition de l'image était une allusion à sa signature effective d'alors. Je remarque que ma transformation peut faire correspondre ce trait à celui unissant Farèse-Esposito...

  Toutefois, vu que le QI de GEF avoisine 236, je me demande si quelques neurones incontrôlés ne sont pas responsables de ces correspondances. La gématrie par rangs est souvent utilisée dans les tests de QI, d'où quelqu'un de bien doté peut avoir une connaissance infuse de la valeur de son nom. J'ai expérimenté ceci lors de mes premières recherches en gématrie, où la valeur d'un mot me venait souvent à l'esprit avant d'avoir effectué de calcul conscient.
  Or, si les tests passés au gré de circonstances diverses me laissent présager un QI nettement au-dessus de la moyenne, je me sens fortement inférieur à GEF sur ce plan, encore que je sois dubitatif sur ce que mesure un QI, qui devrait à mon sens être couplé à un Voight-Kampff pour approcher la réelle qualité d'une personne.
  Mais GEF se sert de son intelligence avec pertinence, comme on pourra en juger sur ses pages oulipiennes, ou sur ses pages proprement scientifiques, puisqu'il est à ses moments perdus chercheur au CNRS, lequel aurait été bien inspiré de consulter ce spécialiste de l'ambigramme plutôt que le créateur de son logo (partie supérieure de l'image ci-contre, se mirant en partie-culs).

  GEF a encore programmé le Gématron, outil essentiel qui m'a été plus qu'une aide, car sans lui je ne sais si j'aurais réalisé un vieux projet, une anagramme des 112 mots du sonnet Vocalisations de Perec, de valeur 6272 = 112x56, anagramme qui aurait aussi compté 112 mots, mais avec 8 mots par vers de valeur 448 = 8x56.
  Ce fut donc fait le 8 décembre 2006, aussitôt le Gématron mis en ligne, et je me demande si ce 5e arrangement des mêmes lettres de valeur 6272 a une quelconque relation avec ma découverte 21 mois plus tard de l'harmonie de la vie de Jung en 4+1 fois 6272 jours autour du 4/4/44...

  Ce 236e billet se devant un hommage à GEF tombe en octobre, où pointe bientôt le 20, 163e anniversaire de la naissance de Rimbaud. Un "autre" auteur qui m'est cher est Frederic Dannay, né le 20 octobre 1905, il y a exactement 112 ans. J'ai mentionné plus haut Beyssandre, personnage de La Vie mode d'emploi dont la valeur du nom seul est 112, et dont l'un des pseudonymes est Frederic Dannay.
  Je rappelle que les "romans" de Perec décrivent ce qui se passe dans chaque partie de l'immeuble au moment de la mort de Bartlebooth, le vingt-trois juin (23/6), vers huit heures du soir.
 
  Il se trouve encore que mes récentes préoccupations oulipiennes ont concerné Voyelles, avec une première idée qui m'a conduit à poster un sonnet sur la liste Oulipo le 11 septembre.
  Cette idée pourrait être baptisée synesthésie gématrique. A chaque couleur qualifiant une voyelle doit être associé un nombre d'occurrences de cette voyelle correspondant à la valeur du nom de la couleur.
  Les choix de Rimbaud
NOIR BLANC ROUGE VERT BLEU = 56+32+66+65+40
conduisent à 259 voyelles, ce qui ne m'a pas inspiré (l'original de Rimbaud a 215 voyelles AEIOU parmi 530 lettres), mais l'anglais
BLACK WHITE RED GREEN BLUE = 29+65+27+49+40
donne un 210 plus proche de l'original. 210 m'a donné l'idée d'un équilibre fibonaccien, et plutôt que la facilité d'y adjoindre 340 consonnes j'ai choisi 130, ce qui m'a conduit à utiliser des décasyllabes.
  Bref voici le résultat, avec donc 29 A, 65 E, 27 I, 49 U, 40 O, et 130 consonnes (toutes présentes):
  
A black, E white, I red, U green, O blue,
Irai-je adouber une ode au Voyou ?
A, l'aune amusé d'un épicéa,
Une épeire noire autour du coca;

E l'ivoire au roi de la gueule bée,
En une opaque Coupole daubée;
I rouge au vote écouté réuni,
I beau coeur ou xérès auto-puni;

U noceuse océane au seuil élu,
Edénique soeur en émoi goulu,
Amour idéel au dieu fou vaudou;

O, la loi de Desdémone à Iago,
Un odieux hiatus ioulé du kazoo,
O l'Oméga de Son oeil indigo !

  La gématrie des 340 lettres données le 11/9 était 3808, nombre intéressant (112 x 34), mais j'ai légèrement modifié le sonnet pour parvenir à 3815, j'en donnerai la raison plus loin.

  Une autre idée m'est venu ce même 11/9, partir des contingents effectifs des voyelles dans Voyelles, trouver des monosyllabes de valeur correspondante, puis procéder à de légers ajustements pour obtenir une anagramme exacte du sonnet original. Voici ce que j'ai proposé:

A mat, E triste, I craie, U sec, O nid, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances servantes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, rondeur des menteurs et des tentes,
lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, péril des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, ovules vernis des mers virides,
Paix des bandits privés d'animaux, paix des brides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des blagueurs étranges,
Silences traversés des Démons et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! –

  Deux heures plus tard, GEF proposait un code gématrique selon lequel chaque couleur choisie par Rimbaud avait la valeur du contingent effectif de la voyelle correspondante dans le sonnet. Voici les équivalences pour les 13 lettres intervenant dans les noms des couleurs:
A = 1, B = 2, R = 3, O = 4, E = 5, T = 7, I = 8, L = 9, U = 11, V = 12, G = 13, N = 19, C = 60
   Ce lien permet de vérifier les nouvelles valeurs des couleurs, et de voir que les 13 lettres concernées totalisent la somme 154, soit la valeur des 13 lettres ARTHUR RIMBAUD selon le code normal par rangs.

  L'étape suivante dans mon entreprise était logiquement une nouvelle anagramme de Vocalisations, selon le même principe, Perec ayant accompli le quart de la tâche avec ses 56 A noirs (NOIR = 56).
  Ma contrainte principale a été de conserver 8 mots par vers. J'ai choisi une structure 2-3-3-3-3 adaptée à 4 voyelles, et renoncé à toute ponctuation. Ci-contre un pinacogramme réalisé par GEF (avec cette subtilité que les yEUX sont formés des 4 E du nom).
  Alors que l'application de l'idée au sonnet original de Rimbaud n'avait pas permis de trouver des mots adéquats, aux 62 I rouge (ou roux) correspond à merveille CARDINAL = 62, de même aux 49 O bleu (ou azur) LAGON = 49. Pour les 44 U vert (ou safran) je n'ai trouvé que BLAFARD.  Mon premier vers ayant ainsi 28 lettres, 35 espaces minimum en comptant les blancs entre les mots, j'ai choisi d'éluder toute ponctuation et d'avoir des strophes en vers isogrammes de 28-35-42-35-35 lettres (avec une éventuelle pensée pour le Sonnet des sept nombres de Cabaner). Voici le résultat:

A noir I cardinal U blafard O lagon
on a loi d'un oubli sa vocalisation

A noir carcan rosi d'un scintillant cafard
qui jubilait autour d'un fort puant panard
on avançait ici dans un non las brouillard

I cristaux purpurins lorsqu'un tronc vainc rachis
du rouquin si jaloux aux froids portails franchis
nous zinguions ton plomb nul aux insoumis torchis

U flair marron formant visions à lion indu
l'or surfin manosquin aux mains d'individu
Marna Moor vit soudain l'art rayon disparu

O rondos vrombissants du sphinx ou du koto
s'insinuant si massifs du paroir au fiasco
Omicrons aux clairs puits d'un iris indigo

  Voilà. Le seul commentaire que j'ajouterai est que Marna Moor est un avatar d'Ana Mor, entité issue de mes considérations sur le jeu ROMANAMOR.

  Une nouvelle idée me vint ensuite. Plutôt que passer par l'intermédiaire des valeurs de mots associés aux lettres, pourquoi ne pas composer directement un texte où chaque lettre aurait autant d'occurrences que son rang dans l'alphabet? Il n'y a alors plus de raison de se limiter aux voyelles, et j'ai d'abord pensé à ESARTULINO, les 10 lettres les plus fréquentes en français, magnifiées par Perec dans ses diverses créations hétérogrammatiques.
  Voici ma première tentative, avec 1 A, 5 E, 9 I, 15 O, 21 U, 12 L, 14 N, 18 R, 19 S, 20 T:

triturons nos lutrins, saturons l'inutile,
tissons un rusé lut sur nos tortus lurons,
roulons sur l'or trusté, l'or uriné rutile,
luttons, turlututu, trions lot tu, rions !

  Il faut avouer que la saturation en RSTU est plutôt pesante.
  Mes recherches sur Alphabets m’ayant conduit à des ébahissements devant ses structures dorées,
10 lettres ESARTULINO = 134 en rapport d’or avec les 16 autres lettres = 217,
5 voyelles AEIOU = 51 en rapport d’or avec les 5 consonnes LNRST = 83,
j’ai eu envie de composer un texte avec toujours les 51 voyelles AEIOU comme dans le quatrain ci-dessus, mais 83 consonnes telles que leur valeur totale soit aussi en rapport d'or avec celle des voyelles, laquelle est la somme des carrés de leurs rangs, 773.
  773 x Phi = 1250,7..., et il faudrait donc avoir 1251 pour la somme des carrés des rangs des consonnes, dont la somme des rangs serait 83. Il y aurait 8 consonnes différentes, toujours par souci doré, et un petit programme ne livre qu'un seul jeu de 8 consonnes utilisables dont la somme simple est 83 et la somme des carrés 1251, BCDFMPST.

  Incidemment, 51/83 évoque l'angle d'or, 51,83°, dont le cosinus est 0,6180. Je m'étais émerveillé que l'angle complémentaire, 38,17°, soit très proche du retournement de 51,83, soit 38,15°, dont le sinus est 0,6177, et c'est la raison pour laquelle j'ai modifié ma première composition A black... pour arriver à la valeur 3815.

  Il aurait probablement été possible de composer selon ces prémisses un texte plus fluide que le quatrain ESARTULINO, mais mon obsession dorée m'a conduit à introduire des césures dorées à tous les niveaux,
- syllabes 16-10-16
- lettres 51-32-51
- gématrie 773-478-773 
et voici le résultat, que je laisse à mes futurs exégètes le soin d'interpréter :

tu fus moi, comput d'ut, pompiste,
motifs pop, suppôt du must, piste.

      tu fuis sucs, tufs mous,
      tombé tu m'absous :

"tu fus moi, comput d'ut, pompiste,
motifs pop, suppôt du must, piste."

  Le dernier distique est un doublon du premier, et ce billet est sous le signe du double, car le double de DOUBLE=59 est 118, et le double du double de DOUBLE est 236.
  Je pense encore à Frederic Dannay, né le 20/10/05, quantième 20 double du mois 10 double de l'année 05, Dannay qui a conçu à 44 ans l'intrigue de Double, Double, débutant un 4 avril, 4/4, et sursaturé de nombres 4 et de lettres D.

  236 correspond encore à un couple d'artistes "dorés",
HANS / BELLMER = 42/67 et
UNICA / ZURN = 48/79.
  Les deux réunis donnent
UNICAHANS / ZURNBELLMER = 90/146, la suite dorée qui se poursuit par 236-382-618-1000.
  Je rappelle que Unica était une obsédée de l'anagramme, par ailleurs associée d'une certaine manière à ma découverte du 8/09/08, peut-être liée à une anagramme dans un téléfilm vu la veille.

DOUBLE DOUBLE = 118 = GILLES FARESE = ESPOSITO
  Ma contribution principale au BLOGEF célébrant les 50 ans de GEF a été la mise en évidence des ELS (séquences de lettres équidistantes) "FARESE" et "GILLES" dans la succession des onzains d'Alphabets, écrits sans espaces l'un à la suite de l'autre. FARESE débute à la 4874e lettre avec un saut de 188 lettres, et SELLIG à la 5428e lettre avec un saut de -184 lettres. Les deux ELS sont visibles sur cette matrice de 62x23 lettres débutant au onzain 41:
  Je suggérais que Perec avait ainsi pressenti la venue de ce brillant continuateur, mais je peux ajouter aujourd'hui que le S de SELLIG, 5428e lettre du recueil, se factorise 23x236, ou 46x118. Il fait partie du premier "vers" du onzain 45, souvent cité, tu aS, orfelin,(...), offrant lui même une diagonale de N, soit une ELS "NNNNNNNNNNN" de saut 10, et je remarque que "tu as" se retourne en "saut", de même que GILLES se retourne en SELLIG.
  Ce billet de Quaternité est consacré à des recherches d'ELS jungiennes dans Alphabets.


  Mon autre contribution associait le nombre 118 aux sourates 50 et 68, correspondant aux valeurs des seconds prénoms de GEF, Paul et Edouard. Ces sourates sont les seules à avoir pour titre une lettre, Qaf pour la première, Noun pour l'autre, dont les valeurs dans l'alphabet numéral arabe sont 100 et 50, alors qu'un autre contributeur utilisait ce couple 50-100.
  C'était en 2014, avant que l'entreprise GMA & FAF attire mon attention sur les 2 lettres de rangs 3 et 6 gamma-digamma en grec, d'abord gimel-waw en sémitique, devenues CF dans notre alphabet. Je peux considérer le G de notre alphabet comme homologue du gamma grec, ainsi le couple GF peut aussi être associé à un doublement. Je rappelle que ce sont ces deux initiales auxquelles il a donné une hauteur de 236 pixels dans le pixie donné plus haut.

  GEF a aussi procédé à une réécriture fortement contrainte de Voyelles, qu'il a postée sur la liste Oulipo le matin du 25 août 2006. J'imagine qu'il y a travaillé essentiellement la veille, qui est le 236e jour de l'année (et la Saint Barthélémy, qui m'a conduit à divers commentaires).

  Je comptais publier ce billet le 20/10, mais il est fini ce 11, et je me console en songeant que c'est à mi-route entre le 20 et le 02, le jour où GEF était âgé de 236x83 jours.

  A partir de DOUBLE=59, la série des doubles livre des nombres intéressants:
- 59 évoque les 59 illustrations demandées à Zo par Raymond Roussel, pour "doubler" précisément les 59 pages du texte des Nouvelles Impressions d'Afrique (et ne seront imprimés dans l'édition Lemerre que les rectos des pages, soit 236 pages pour les 4 chants)
Tels se demandent
—Quand sous sa dextre on penche un sac de confiseur,
Si des vers vont doubler son plaisir, le liseur;
- 118 et 236 ont été déjà largement commentés;
- 472 est encore le "chiffre de la queue" chez Roussel, mais dans les premières Impressions d'Afrique;
- 944 ne m'évoque rien, mais le double suivant 1888 est l'année des crimes de Jack l'Eventreur, évoqué à maintes reprises, notamment pour les dates significatives de ses deux premiers crimes, 31 août et 8 septembre; 1888 est encore le début de la construction du Ferrocarril de Santa Fives.

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