3.2.18

label cent septante-et-un


  Divers fils suivis lors de ma recherche se sont croisés et recroisés, tissant un enchevêtrement si complexe qu'il m'est désormais impossible d'en envisager une présentation claire et raisonnable.
  Il ne saurait être question désormais que d'angles d'attaque, et je vais reprendre ici l'angle 81-90 qui m'a conduit via deux grilles de 81 et 90 lettres, très probablement les deux seules grilles "ferroviaires" de 9 lettres de largeur, à retrouver une découverte essentielle d'octobre 1996, les valeurs 81-90 des prénom-nom ELISABETH LOVENDALE, personnage d'une Nouvelle de Leblanc, La lettre d'amour du roi George.
  J'ai alors été convaincu d'avoir révélé l'intention secrète de l'auteur en constatant que cette nouvelle concerne au premier chef  une édition en 18 volumes des romans épistolaires de Richardson, contenant 18 lettres du roi George IV à sa maîtresse Dorothée. Sa petite-fille Elisabeth Lovendale recherche le volume 14 disparu, et surtout la lettre 14 qui prouverait son ascendance royale... Les lettres missives restantes 1-13 et 15-18 m'ont conduit aux lettres caractères A-M et O-R,  et la lettre manquante au jeu N-AMOR, anagramme de ROMAN, tandis que l'anglais N-LOVE est l'anagramme de NOVEL...
  Le nom complet de l'Anglaise a 18 lettres, de même valeur 171 que la somme des nombres de 1 à 18, et dans ce nom la seule lettre à sa place est la 14e, N:
E L I S A B E T H L O V E N D A L E = 171
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R = 171


  Je ne suis plus aussi affirmatif aujourd'hui, car Le hasard fait des miracles (titre d'une autre nouvelle de ce recueil de Leblanc), et les deux auteurs des grilles de 81 et 90 lettres susmentionnées m'ont certifié que les anagrammes de NOM-PRENOM présentes dans les colonnes centrales de leurs grilles sont tout à fait fortuites, double coïncidence dont j'ai renoncé à évaluer la probabilité.

  Après ces redites j'en viens à du nouveau, en partie du moins car j'ai déjà abordé ici le dernier roman publié du vivant de Leblanc, en 1939, Les milliards d'Arsène Lupin, roman dont l'intrigue échevelée déconcerte par rapport à l'impeccable architecture des romans antérieurs.
  Il semble y avoir dans cet ouvrage de multiples allusions à d'autres oeuvres de Leblanc, ainsi il s'achève sur un voyage transatlantique de Lupin en compagnie d'une belle Américaine, mais les autorités sont averties que Lupin est à bord et Ganimard attend à New York pour l'arrêter, situation qui se trouvait à l'identique dans la première nouvelle faisant figurer Lupin, en 1905, L'arrestation d'Arsène Lupin.

  Pour ce qui m'intéresse au premier chef, Lupin venait de récupérer les dix milliards que lui avait volés le banquier Angelmann, transportés par 18 camions. Ledit banquier se trouve ruiné, car il avait placé dans le camion n° 14 sa propre fortune, mais Lupin bon prince lui restitue ce camion n° 14. Difficile de ne pas penser à la 14e parmi les 18 lettres d'amour du roi George.

  Pour en arriver là, il a fallu passer par le nom mystérieux Paule Sinner, que la journaliste Patricia Johnston découvre noté par son patron Mac Allermy, lequel lui dit que c'est le nom de l'héroïne d'un roman français, dont le titre original est Paule la Pécheresse.
  Mac Allermy est ensuite assassiné, et il se révèle au fil des chapitres qu'il faisait partie d'une maffia de 11 personnes résolues à s'emparer de la fortune d'Arsène Lupin, et ayant choisi de se nommer par cette anagramme PAULE SINNER, en 11 lettres; le roman compte 11 chapitres, dont le premier est Paule Sinner.
  Lupin infiltre le groupe, et dérobe une à une les cartes de ses membres, intitulées Paule Sinner n° 1 à n° 11. Ceci n'empêche pas la maffia de mettre la main sur les milliards que Lupin avait imprudemment abrités dans des coffres-forts dont la combinaison était PAULE.

  J'avais repéré que
PAULE LA PECHERESSE = 171,
mais je suis sidéré aujourd'hui de n'avoir pas commenté que ce nom était suggéré être le titre d'un ROMAN français, traduit en Paule Sinner pour le NOVEL correspondant. De plus les titres des trois romans épistolaires de Richardson comportent des prénoms, et Paule, or the Sinner, pourrait faire pendant à Pamela, or Virtue Rewarded.

  Les milliards d'Arsène Lupin, paru en feuilleton en 1939, a ensuite été publié en livre en 1941, sans que Leblanc, malade, ait pu le réviser. Ainsi la 23e parmi les 29 livraisons du feuilleton a été omise dans cette première édition, comme dans la suivante pour l'intégrale Bouquins en 1987. Ceci fait bizarrement écho à la perte du volume 14 de Richardson, d'autant que les rapports 23/29 et 14/18 sont proches.
  Ce n'est qu'en 2015 qu'une édition intégrale a vu le jour, et c'est ce texte complet qui est proposé par cet e-book gratuit.

  Mes investigations de 1996 m'avaient fait découvrir un autre prénom-nom de valeur 171 dans la nouvelle suivant La lettre d'amour du roi George dans le recueil, La partie de Baccara, et pas le moindre car
MAXIME TUILLIER = 65+106 = 171
s'avérait être l'assassin recherché (de Paul Erstein).
  J'avais alors relié ceci à Bach et à Christian Rosencreutz, morts à 65 et 106 ans, et aux fantastiques hypothèses de Van Houten et Kasbergen dans Bach et le nombre. Il y a aussi chez Bach une 14e pièce manquante (ou plutôt inachevée) parmi les 18 de son testament musical, L'art de la fugue, et j'avais par ailleurs relié aux dates essentielles rosicruciennes la "mort" supposée de Lupin le 16 avril 1908 dans L'Aiguille creuse, le Jeudi saint, et la descente dans son tombeau 53 jours plus tard par Beautrelet, au moyen d'une échelle comptant 18 échelons. 1908 c'est 18 fois 106 ans, et Rosencreutz est censé avoir vécu de 1378 à 1484, la 14e période de 106 ans parmi ces 18; le Jeudi saint joue par ailleurs un rôle important dans les écrits rosicruciens.

  J'ai vite eu un sain recul par rapport à ces hypothèses, s'articulant néanmoins de manière fascinante avec la geste lupinienne.
  Cette fascination m'a conduit à imaginer en 1998 le scénario de Novel Roman, couvrant toute l'année 1908 où sont éliminés tour à tour les 18 héritiers VERANOMNOL, le milliardaire A-V MONLORNE ayant légué sa fortune à ceux dont le nom était l'anagramme du médicament qui lui avait procuré une nouvelle jeunesse.C'est normal, c'est Norman ! Il y avait bien sûr un climax pour le 14e assassiné, le 16 avril, NORMAN LOVE, inspiré du Norman Bates de Psychose.
  A l'instar de Lupin, Norman Love n'était pas mort et réapparaissait 120 jours plus tard pour réclamer sa part d'héritage, à partager avec trois autres anagrammes (Omar el Vonn, Noël Navrom et Ramon Olven), mais, le 1er septembre, le train transportant l'immense fortune était détourné par le gentleman-cambrioleur Maxim Dufrax, lequel ne daignait restituer parmi les 18 wagons que le 14e, contenant des valeurs non négociables.
  J'avais forgé ce nom, calculé pour avoir la même valeur que
ARSENE LUPIN = 134 = MAXIM DUFRAX,
à partir de 4 sources:
- Maxime Dutilleul, personnage secondaire du Prince de Jéricho;
- Charlotte Dufrêne, "compagne" de Raymond Roussel (frax = "frêne" en latin);
- le précité Maxime Tuillier, partageant un important contingent de lettres avec Maxime Dutilleul;
- mon père Maxime Schulz, né le 1er septembre 1908.

  Je ne crois pas avoir alors fait de lien entre les valeurs 134-171 de Maxim Dufrax et Maxime Tuillier, et celles de Paule Sinner et Paule la Pécheresse, sa supposée traduction.
  Je crois encore moins avoir pensé au secret de famille auquel mon père doit son prénom. Son grand-père Max Souverbie était le bâtard d'une lingère de la cour impériale, qu'elle aurait eu avec un haut personnage. Ma grand-mère penchait pour Maximilien d'Autriche, tandis que son frère Jean Souverbie en tenait pour Napoléon III... Le secret de cette naissance était paraît-il contenu dans une cassette scellée, laquelle a disparu lors d'un vol dans notre maison...
  Je suis tout à fait certain de n'avoir pas su que ce Maximilien avait épousé Charlotte de Belgique, alors que, toujours dans une optique rousselienne, mon Maxim avait pour compagne une Charlotte.

  Le partage 81-90 de Elisabeth Lovendale ne m'était pas significatif en 1998, et celui 65-106 de Maxime Tuillier ne l'était que par Bach-Rosencreutz.
  Aujourd'hui je vois en 81-90 un cas particulier d'une relation générale touchant les nombres triangulaires pairs, pouvant s'énoncer:
Le triangle de 2n est égal à la somme du carré de n et de deux triangles de n.
  Je le savais peut-être en 1996, mais il y a un rebond récent avec la grille carrée de 81 lettres de Cyril Epstein et celle de 90 lettres de Robert Rapilly qui est clairement répartie en deux séries de 45 lettres. La répartition ci-dessous peut illustrer la relation, avec la grille de Cyril en jaune, et les deux séries de Robert disposées en triangle.

  F
  R E
  I N A
  B O L I
  L O C O M
  O T I V E S
  E M B A L L E
  E S S O L E I L
  S E M A P H O R E
  G A R E O P E R A L
  I W A N M A N O N E R
  R O M A N P R I A A I L
  A W A G N E R E G D E F I
  R E N E M A I N R L E I N F
  E I N E R O I M A I N I L E I
  R I A G E M I R M T M O T I V L
  O O N W O M A N M O G O R R H E E
  I O I M P R I M E E N T R E P A Y S

  J'ai représenté en gras les lettres NOMPRENOM, qui ne sont bien sûr plus centrales dans ce réarrangement de la grille de Robert.

  Je n'avais pas d'intérêt particulier pour le nombre d'or en 1996-98, et ne connaissais que les séries additives de Fibonacci et Lucas. Je n'avais donc aucune idée du partage optimal de 171 selon le nombre d'or, 65-106, présent donc dans le nom Maxime Tuillier.
  Ceci a pris une certaine importance en 2012 lorsque je me suis avisé des collisions entre l'écriture de Ricardou et la mienne, avec d'abord deux cas remarquables:
- mon idée pour Novel Roman d'une table des chapitres formant un carré de lettres avec ROSENCREUTZ en diagonale, alors que 30 ans plutôt Ricardou avait proposé une table des chapitres de ses Lieux-dits offrant en diagonale BELCROIX;
- une même erreur commise la même année, 1999, le mot "suivant" remplacé par "selon".

  Je rappelle que cette erreur, assez vénielle pour moi, était plutôt catastrophique pour Ricardou car ce "selon" faisait partie d'un lipogramme en "E".
  Pour moi, il s'agissait de la simple recopie d'un vers de Roussel,
Combien change de force un mot suivant les cas !
devenu
Combien change de force un mot selon les cas !
  Je ne comprends pas comment j'ai pu commettre cette erreur, et encore moins comment la même interversion a pu apparaître, à peu près au même moment, dans une adaptation en opéra des Nouvelles Impressions d'Afrique. De tels cas me font suspecter une certaine labilité de la réalité...
  Ceci m'avait été l'occasion de découvrir que
SELON = 65 et 
SUIVANT = 106 sont en rapport d'or, et de retrouver ensuite le nom Maxime Tuillier, dont je ne savais alors que faire. Et voici que mes investigations ricardoliennes m'ont conduit à La prise de Constantinople, dont l'un des personnages se nomme Sylvère Dandolo, avec 
SYLVERE DANDOLO = 106+65 = 171 tandis que
MAXIME TUILLIER = 65+106 = 171.
  J'avais vu précédemment que l'un des deux personnages essentiels de la fiction suivante de Ricardou, Les lieux-dits, est
OLIVIER LASIUS = 90+81 = 171 tandis que
ELISABETH LOVENDALE = 81+90 = 171, personnage de la nouvelle précédant celle où apparaît Maxime Tuillier.
  Ricardou n'a pas créé le nom Dandolo, emprunté au doge Enrico Dandolo qui a détourné la 4e croisade de son but initial pour aller assiéger Constantinople.

  Cette double collision entre Leblanc et Ricardou me touche particulièrement car, dans une étude consacrée aux deux recueils de 8 nouvelles chacun, Les Huit Coups de L'Horloge et L'Agence Barnett & Cie, j'avais hasardé l'expression "centre d'irradiation sémantique ricardolien", rencontrée dans mes lectures, sans idée de son application dans l'oeuvre de Ricardou.
  Or de même que le nombre 8 et les mots de 8 lettres débutant par H m'ont paru gouverner les nouvelles de Leblanc, Ricardou semble avoir construit son oeuvre à partir des nombres de lettres de son prénom et de son nom, 4 et 8.
  J'avais vu qu'en prenant en compte 'l'aventure d'amour" qui prolonge la collaboration d'Hortense et de Rénine dans Les Huit Coups, on parvenait à 9 "Histoires" formant 4 couples autour de l'histoire centrale, double, Le cas de Jean-Louis, ce qui est exactement ce qui se passe pour les 9 nouvelles de Révolutions minuscules, autour de la nouvelle centrale Diptyque.

  Il n'y aurait pas eu de roman intitulé La prise de Constantinople si Jean Ricardou n'était pas formé de 4 et 8 lettres, et si la 4e des 8 croisades ne s'était pas arrêtée au milieu de son parcours, à Constantinople, comme en témoigne ce schéma préparatoire:
  Le roman est construit en 3 parties de 8 chapitres: la 1e partie référencée a 8 chapitres introduits par ▽; la 3e partie référencée a 8 chapitres introduits par △, la 2e partie référencée a 8 chapitres introduits alternativement par △ et ▽.
  Ceci permet d'imaginer un rôle double de la 2e partie, pour peut-être une structure 4x8, et les personnages des différents récits constituant le roman semblent obéir au même schéma:
- 8 membres d'une expédition sur Vénus (), Berthold, Elise, Léon, Lou, Annie, Sylvère, Edgar, Irène;
- 8 enfants, Bertrand, Emilie, Lucien, Laura, Armande, Sylvain, Edouard, Isabelle, jouant une saynète, La Princesse Interdite (ceci fait pour moi écho au film que tourne la soeur d'Hortense dans le 4e  des Huit Coups, La Princesse Heureuse; HEUREUSE est un mot de 8 lettres débutant par la 8e lettre, H, et INTERDITE est un mot de 9 lettres débutant par la 9e lettre, I);
- 8 enfants en vacances, Blaise, Edith, Laurent, Léonie, Alice, Serge, Edmond, Isa, et les mêmes se retrouvent, adultes, engagés dans une activité théâtrale.

  On aura remarqué que les 3 (ou 4) groupes ont les mêmes initiales, BELLASEI, formant Isabelle qui est peut-être le seul "réel" personnage du livre, avec le narrateur, Ed. Word ou Edouard (Ed Ardou ?).
  Ces lettres se retrouvent dans différents noms ou lieux, il y a un docteur BASEILLE, un BEL ASILE, une cité vénusienne SILAB LEE, quelqu'un qu'on surnomme LE BASILE, des ABEILLES, une ILE de SABLE...
   Bref, ceci me rappelle furieusement mon projet Novel Roman, où il y avait au moins une quarantaine d'anagrammes de NOVEL ROMAN, car à chaque personnage était associée une anecdote faisant intervenir une autre anagramme, et il y avait quelques autres cas épars.
  La source de ces lettres était on ne peut plus littéraire, celle de Ricardou ne l'est peut-être pas moins, car la recherche de la cité perdue de SILAB LEE est associée au jeu "Les Syllabes".

  Parmi mes 10 lettres, il y en avait 2 répétées, ON, et c'est aussi le cas parmi les 8 lettres de Ricardou, LE. 
  Ces lettres forment ensemble LEON, un mot qui m'est particulièrement significatif, et qui l'est aussi pour Ricardou, avec notamment les lions du paquet de Pall Mall dans Les lieux-dits. L'un des explorateurs vénusiens est Léon Doca, et sa collègue Lou constate que des fissures dans une pierre pourraient former son prénom.
- Pas du tout, rétorque Doca. Il suffit de ne plus hésiter à inverser complètement la lecture pour découvrir le simple nombre 4031 qui n'offre pas le moindre rapport avec l'un quelconque d'entre nous. D'ailleurs...
- En es-tu si assuré, Doca ? dit Elise Sas. J'aimerais avancer une brève démonstration. Donnons au zéro la valeur d'un O, puis considérons en chaque chiffre la lettre qui lui correspond dans l'alphabet. Nous découvrons alors le sens de ce mystérieux message: 4 égale D, zéro donne O, 3 signifie C, 1 indique le A de Doca.
  Voici donc l'irruption d'une gématrie ricardolienne, dont un autre exemple apparaît dans La cathédrale de Sens (1988), où le numéro de téléphone d'une créaTURE, 45-17-20-19, se déduit de ses 4 dernières lettres, 5-17-20-19 pour E-R-U-T (avec un rang de moins pour les 3 dernières lettres, comme s'il manquait J ou K dans l'alphabet ricardolien).

  Faute de précision antérieure, l'application de la gématrie sur 26 lettres donne 65 pour les 8 lettres ISABELLE, et 48 pour les 6 lettres BASILE. Tiens, 48 que l'auteur chouchoute particulièrement, avec notamment l'angle d'une absurde précision de 48° dans sa première nouvelle, Sur la pierre, en 1960 (j'ai appris depuis l'antépénultième billet que c'était à partir de ce texte qu'il avait construit Révolutions minuscules), et le découpage en 48 pièces de Barbarella dans Le Théâtre des métamorphoses, 48e titre de la collection Fiction & Cie.
  48, c'est 6 fois 8, moyenne pour une lettre de BASILE.
  Si je n'ai pas mené à son terme le roman Novel Roman, j'ai recyclé son idée d'un événement rosicrucien survenant le 16 avril 1908 dans ma nouvelle l'illustration telle qu'elle figure dans le livre, réalisée avec peu de soinL'enchanté réseau, écrite en 2006 et publiée en 2009. L'anagramme y était encore au premier plan, avec essentiellement le décodage de la stèle d'un BASILE.
  Les nombres 65, 106, 171 étaient mentionnés, ainsi que la date du 17 janvier, pouvant se lire 17/1.

  Le créateur du site BibleWheel a consacré une page à ce 17:1 qui peut devenir 171. Les deux passages commençant en Gn 17:1 et Mt 17:1 sont des récits de théophanies. Le premier montre l'apparition de YHWH à Abraham, ce qui le fait se prosterner face contre terre. Le second est le récit de la transfiguration de Jésus devant trois apôtres, dont Jacques (Jacobus); la face de Jésus brille comme le soleil, ce qui fait se prosterner les apôtres face contre terre.
  Richard rapproche cette même expression "face contre terre" de l'hébreu paniel, "face de Dieu", nom que Jacob donne au gué du Jabboq, l'endroit où il rencontre YHWH lors de son retour en Canaan, là où il lutte avec Dieu et reçoit son nouveau nom, Israël.
  Paniel est donc un mot de valeur 171, et Richard remarque la ressemblance entre l'hébreu panim, "face", et le grec phainein, "apparaître". Me souvenant que dans la Vulgate Paniel apparaît sous une forme du genre Phaniel, qui serait encore plus proche de "théophanie", je sors la Vulgate de 1710 (!) héritée de mon père, éditée à Lyon chez Petrum Valfray, et constate une curiosité.
  Au verset 32,22, le gué du Jabboq apparaît sous la forme vadum Jacob, au lieu de Jaboc qui est déjà l'anagramme exacte de Jacob. C'est une erreur compréhensible, d'ailleurs commune, ainsi la requête "vadum jacob" sur GoogleBooks a 1560 résultats, contre 740 pour la forme correcte "vadum jaboc".
  Je découvre par exemple celle-ci, avec la traduction française à côté:

  Il y a 6 autres occurrences du nom de la rivière dans la Bible, plus correctement données dans ma Vulgate (avec cependant 3 formes différentes, Jaboc, Iaboc, et Jeboc).

  Pour ce qui concerne "Phaniel", verset 32,30, Jérôme écrit Phanuel, comme au verset suivant, négligeant une curiosité de la Bible hébraïque où P'niel, פניאל, PNYAL = 171, devient P'nuel, פנואל, PNWAL = 167, au verset suivant. Il y a d'autres exemples de bizarreries similaires touchant des lettres se ressemblant fortement en hébreu, s'expliquant aisément par des erreurs de copistes que la sacralité du texte a ensuite empêché de rectifier, invitant alors aux exégèses les plus aventureuses...

  J'aurais bien des choses à dire sur l'histoire de Jacob et Esaü, qui semble fondée sur le tserouf abordé dans le précédent billet, mais ceci risque de m'entraîner dans d'assez longs développements, que je compte aborder dans un prochain billet.
  Pour l'heure, les nombres 171 et 167 de PNYAL et PNWAL m'évoquent le début de la collection Pierre de Gondol. J'ai été l'été 1999 le premier à écrire une aventure de Gondol, ce qui a d'ailleurs sonné le glas du projet Novel Roman. Pouy malade a dû retarder l'écriture de la sienne, et nos deux romans sont parus en octobre 2000. Entretemps j'avais soumis mon texte à des amis qui avaient été emballés par le projet, si bien que les deux Gondol suivants étaient dus à deux de ces amis, le rousselien Philippe g. Kerbellec, qui tient à son g. intermédiaire, mais qui n'y a pas eu droit en couverture de La montre du Mède, et le perecquien Roland Brasseur.
  Ces ouvrages n'ont guère contribué à populariser la collection que Pouy voulait intello-populaire, mais ce qui me motive ici est les valeurs des auteurs
PHILIPPE G KERBELLEC = 91+7+73 = 171,
ROLAND BRASSEUR = 64+103 = 167,
les deux faces de Dieu...
  Et moi dans tout ça ? Les Gondol "schulziens" numéros 2-3-4 étaient donc centrés sur le 171 de Philippe, et
CENT SOIXANTE ET ONZE = 234,
que j'ai dû belgifier pour obtenir le titre de ce 244e billet., publié le jour de BLAISE, comme il se devait (ce que je n'ai cependant compris qu'au dernier moment, n'ayant d'abord opté que pour le 3 février 34e jour de l'année).

  Ces deux Gondol font largement appel à l'anagramme, avec un "centre d'irradiation" pour Philippe qui est son titre, dérivé de Maître du Monde de Jules Verne, et qui fournit divers épisodes du roman, Le démon du tréma, De Nemrod à mulet, Etude normale MD (Marcel Duchamp), Du métal de renom...
  Roland a dissimulé dans son enquête au sein de la galaxie perecquienne les noms réels des protagonistes par des anagrammes.
  Pour ma part, les divers crimes émaillant mon affaire étaient accompagnés d'anagrammes du nom divin ALCIMEDON trouvé chez Virgile, DOMENICAL, CALOMNIE D, DEMON LAIC, LECON D'AMI.
  J'avais par ailleurs introduit une anagramme d'Arsène Lupin avec le personnage d'Irène Lapnus, sans songer que le découpage prénom-nom
IRENE LAPNUS = 51/83
correspondait au partage d'or de la somme 134, comme à l'angle d'or 51,83°, dont le cosinus est 0,618...
  Le nom d'un des explorateurs vénusiens de Ricardou,
IRENE BLANC = 51/32,
se compose aussi de deux termes de cette même série dorée 32-51-83-134.

  Je n'ai pas encore rappelé que l'une des deux grilles totalisant ensemble 171 lettres est due à
ROBERT RAPILLY = 78+93 = 171,
Robert qui publiait dans le numéro de Formules où figurait la grille de Cyril un schizonnet de valeur 3762 = 22x171.

  171 est un nombre triangulaire offrant la propriété assez rare d'être la somme de deux triangulaires,
171 = 66 + 105, ou
T(18) = T(11) + T(14),
et il est encore plus rare qu'il vienne ensuite
105 + 171 = 276, autre triangulaire, T(23). Tous ces nombres apparaissent dans l'histoire éditoriale des Milliards d'Arsène Lupin, en 11 chapitres et 29 livraisons dont la 23e a été omise dans l'édition de 1941, et où il est question du 14e camion parmi 18.
  Je remarque qu'à ROBERT ou PHILIPPE correspondent aussi des valeurs triangulaires, 78=T(12) et 91=T(13), ainsi il est possible d'utiliser la représentation en 18 rangées donnée plus haut des 171 lettres de Cyril et Robert pour y lire 12 premières rangées correspondant à ROBERT et les 6 autres à RAPILLY.

  J'avais imaginé pour Novel Roman un nom 18 lettres de valeur 171 tel que la somme obtenue jusqu'à la 14e lettre, N, soit 105, T(14), Clarissa Abadanlost (en pensant à Clarissa Harlowe, l'un des romans épistolaires de Richardson):
CLARISSAABADAN + LOST = 105+66 = 171
  Je ne me souviens plus si je lui avais trouvé un rôle précis dans l'intrigue...

Note du 3/2 au soir. En revenant de Manosque vers 16:30, j'écoutais La conversation scientifique où Etienne Klein avait pour invité Raphaël Enthoven. Celui-ci donnait pour exemple d'un "jour parfait" (pour lui) le 9 mai dernier où il avait commenté la victoire de Macron par un lipogramme en E. Il y employait l'expression italienne a volo, "à la volée", mais certains ont retranscrit "à vau-l'eau", introduisant donc une erreur dans le lipogramme (parfait ici sur son blog).
  Cette Saint-Blaise j'ai aussi reçu Nouveau Roman: hier, aujourd'hui,  s'achevant sur Naissance d'une fiction, la communication de Ricardou au colloque de Cerisy à propos de La prise de Constantinople, dont le texte serait dérivé des éléments présents en couverture, le nom de l'auteur et le logo des Editions de minuit. Lors de la discussion qui suit, Jean Alter demande à Ricardou s'il n'aurait pas aussi bien pu surdéterminer son texte à partir du mot "roman" plutôt que des mots "Editions de minuit".

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