15.12.17

oui, l'effet Papillon tue


  L'effet Papillon, c'est ici celui du premier roman du prénommé Fabrice, Le dernier Hyver, auquel j'ai réservé ce dernier billet de l'année, à l'entrée de l'hiver.
  J'ai parfois l'impression que certains livres ont été écrits exprès pour moi, et c'est particulièrement le cas pour celui-ci, mais il s'agit à l'évidence d'une oeuvre de longue haleine, débutée avant la publication de mes billets semblant y offrir l'écho le plus immédiat.

  Comme ce billet débutait par des aspects qui seront probablement rébarbatifs pour certains, je crois bon de signaler d'abord une petite chose découverte en cours d'écriture: un point essentiel du roman de Papillon est la création de 5 clones dont la cadette, Marie, est destinée à devenir la reine d'une ruche de clones, mais elle refuse ce rôle, or un roman montrait déjà un autre groupe initial de 5 clones dont la cadette est destinée à devenir la reine d'une ruche de clones, mais elle refuse ce rôle.
  Elle se nomme Marjolaine Papillon...

  Brièvement, ma démarche m'a conduit à découvrir plusieurs romans offrant une structure en 34 chapitres pouvant se répartir en 21 et 13, les deux nombres de la suite de Fibonacci qui semblent me hanter, dont j'ai colligé les cas sur ce billet.
  A noter que le motif 21-13 a évolué en 21-1-13 fin 2015, l'élément supplémentaire pouvant être figuré dans le cas des romans par un prologue ou épilogue.
  J'ai vu dans Le dernier Hyver des échos assez nets à au moins trois des rares romans à structure 21-13, et ce roman lui même a 35 chapitres se répartissant immédiatement en 21-14, avec diverses possibilités de scinder le 14 en 1-13, mais je vais d'abord exposer brièvement son sujet.

  Le roman alterne 21 chapitres d'une enquête criminelle se déroulant pendant l'été 2018, et 14 chapitres échelonnés pendant plus de 20 siècles, contant diverses étapes d'une conspiration de femmes cherchant à s'affranchir de la tutelle de l'homme, notamment par la parthénogenèse.
  Les 13 premières étapes se succèdent chronologiquement de 415 après JC, mort de la philosophe Hypatie, une pionnière du mouvement, jusqu'à 1997, et le dernier chapitre fait un grand saut en arrière jusqu'en 357 avant JC, montrant que les Amazones étaient déjà avancées dans cette voie.
  Les découvertes du groupe sont consignées dans un codex débuté par Hypatie. Au 16e siècle, le codex a reçu le nom HYVE, "ruche", avec H pour Hermès, Y pour hYpatie, V pour Vinci qui a collaboré au projet, et E pour la reine Elisabeth I, laquelle aurait tenté de transformer son corps avec l'aide du mage John Dee.
  Le nom est devenu HYVER avec la découverte de la structure en double spirale de l'ADN, à laquelle sont associés les noms Watson-Crick, bien qu'une part importante en revienne à Rosalind Franklin, pour un cliché dont le caractère essentiel saute aux yeux lorsqu'il est comparé à une photo prise dans l'axe de l'escalier à double révolution de Chambord (dessiné par Vinci).


  D'autres femmes célèbres ont fait partie de la conspiration, telle Marie Curie ou sa fille Irène, mais les découvertes de la biologie moléculaire vont permettre des avancées décisives.
  C'est ainsi que dans les années 90 la généticienne Elisabeth Duchesne crée 5 clones d'elle-même, avec quelques améliorations, telle l'addition d'un gène de méduse permettant une régénération rapide des tissus lésés.

  Elisabeth n'a élevé que ses deux dernières "filles", Emilie et Marie, les autres ayant été confiées à des femmes de la "ruche". En 2018, Marie, 20 ans, ignore tout de ses particularités. Elle débute un stage à la police scientifique de Paris, et est aussitôt confrontée le 11 juillet à un meurtre horrible. Une jeune femme a été torturée et dépecée, et son corps déposé dans la boutique Hermès de la rue de Sèvres.
  Grâce à une observation de Marie, il est découvert que le crime a eu lieu dans une station de métro désaffectée, Croix-Rouge. Les flics qui y descendent tombent sur un suspect cagoulé qui s'enfuit...

  En juillet 2015 j'ai consacré le billet Rutile, ô Kansas ! à deux romans en 34 chapitres découverts presque coup sur coup. Le premier est Deuils de miel de Thilliez qui a plusieurs particularités.
  Il affiche 34 chapitres et 1 épilogue dans ses premières éditions, Rail Noir 2008 et Pocket 2010, avec une nette première partie consistant en une recherche de la jeune Maria, 19 ans, enlevée par un fou homicide. Au chapitre 20 Sharko trouve une piste grâce à une rencontre dans la station de métro désaffectée Haxo. La jeune fille est retrouvée au chapitre 21, mais juste pour recueillir son dernier soupir. Un message trouvé sur place indique que le tueur prépare un massacre qui occupe la fin du roman.
  La Marie de 20 ans meurt aussi au terme des 21 chapitres en 2018 dans Le dernier Hyver, où il y a donc aussi une station de métro désaffectée, et où les abeilles ont un rôle important. Les températures caniculaires de l'été sont aussi importantes dans les deux romans. Rien cependant ne permet d'imaginer que Thilliez ait inspiré Papillon.

  S'il semblait y avoir 34 chapitres et 1 épilogue dans les premières éditions de Deuils de miel, il y manquait un chapitre 30, d'autres erreurs de chapitrage apparaissant ailleurs dans la collection Rail Noir.
  Relisant le chapitre 21 pour les besoins de ce billet, j'y remarque de nouvelles pistes. Sharko n'a obtenu à la station Haxo qu'une indication approximative de la cache du tueur, lequel élève divers insectes, dont des papillons tête de mort. Sharko fait appel à un entomologiste, lequel amène sur les lieux tous ses papillons mâles, 13 en tout. Les mâles attirés par l'odeur des femelles se précipitent chacun leur tour dans cette direction, ce qui permet aux enquêteurs de se rapprocher peu à peu de la cache, qu'ils découvrent après le lâcher de 12 des 13 papillons (peut-être le 13e était-il prénommé Fabrice).
  De même qu'il manque un chapitre dans ceux numérotés de 22 à 34, un des 13 papillons est inopérant...
  J'utilisais l'épilogue pour justifier un découpage en 21-13 éléments "réels", et je remarque maintenant que le chapitre 30 manquant peut répartir ces 13 derniers éléments en 8 et 5, toujours Fibonacci (il apparaît aussi dans cette partie un découpage de 55 en 34-21).

  L'autre roman étudié avec Deuils de miel était Le labyrinthe de la rose, de Titania Hardie, dont la composition en 34 chapitres est à l'évidence intentionnelle, le nombre 34 y étant décliné sous toutes ses coutures.
  Je n'ai pas été tendre avec cette intrigue brouillonne, mais le point important ici est qu'elle est centrée sur un secret de John Dee, l'un des contributeurs du codex HYVER, présent dans 3 des 14 chapitres historiques de Papillon. Des flashbacks au temps de John Dee sont aussi présents chez Hardie, où l'une des occurrences de 34 est précisément la valeur de son nom, en utilisant les valeurs réduites des lettres:
JOHNDEE = 1+6+8+5+4+5+5 = 34

  J'ai décrété que cette figure, où les nombres intérieurs et extérieurs totalisent 84/52 = 21/13, à la fin du chapitre 21, déterminait une coupure 21-13 chez Hardie, sans pour autant imaginer qu'elle soit intentionnelle, bien que l'appartenance de 34 à la suite de Fibonacci soit mentionnée.

  La présence de Léonard de Vinci parmi les contributeurs du codex HYVER m'est aussi évocatrice, car ma première rencontre d'un roman 21-13 a été une édition anglaise de The Greek Coffin Mystery (1932), présente dans la bibliothèque familiale, dont les 34 chapitres sont répartis en deux Books de 21 et 13 chapitres, avec une raison précise : les chapitres du premier Book livrent le titre en acrostiche, et ceux du second le nom de l'auteur, BY ELLERY QUEEN.
  Toujours est-il que le roman a pour sujet la recherche d'un tableau volé de Léonard.
  J'ai appris ensuite que l'édition originale avait un prologue, d'où une possibilité de structure 1-21-13.

  J'ai rencontré la même structure Prologue et deux premières parties de 21 et 13 chapitres pour Pilgrim, de Timothy Findley, où Pilgrim est un être étrange, quasi immortel, qui aurait parmi divers avatars été Elisabetta Gioconda, le modèle de la Joconde de Léonard. Je remarque au passage ce nom inconnu des spécialistes, la Joconde "officielle" étant Lisa Maria del Giocondo.
  Un hasard m'a fait découvrir l'hypothèse farfelue, mais sans rapport avec Pilgrim, que l'expression MONA LISA correspondrait, selon un alphabet latin réduit, aux valeurs 13-21 (comme plus haut JOHNDEE à 34, mais selon l'alphabet moderne):


  Les exemples qui viennent d'être vus sont séquentiels, 34 chapitres ou éléments répartis en 21 puis 13, alors que la répartition des 35 chapitres du Dernier Hyver est entrelacée en 21-14, selon leurs différentes natures.
  Les aventures souterraines ne s'y limitent pas à l'épisode de la station Croix-Rouge, les responsables de ce premier meurtre connaissant parfaitement le réseau des égouts et catacombes. La bande kidnappe aussi Marie, enfermée dans une salle perdue des catacombes, et menacée de subir le même sort que les deux premières victimes, que l'ADN a révélé être ses soeurs biologiques dont elle ignorait l'existence.

  L'exploitation du Paris souterrain m'évoque le second des trois thrillers fantastiques de Nicolas d'Estienne d'Orves, Les derniers jours de Paris (2009), commenté dans ce billet de septembre 2016, alors que l'écriture du Dernier Hyver devait être déjà bien avancée.
  J'y remarquais l'architecture de la première partie, en 34 chapitres numérotés où la narration suit Sylvain, entrecoupés de 21 sections non numérotées du journal de la jeune Trinité. A la fin de cette première partie, Sylvain et Trinité se rencontrent, et poursuivent leur aventure ensemble pour 34 autres sections de la seconde partie, face à des créatures venues des sous-sols de Paris, créatures avec lesquelles ils ont un patrimoine génétique commun, la mère de Sylvain, la biologiste Gervaise Masson, l'ayant conçu avec un habitant d'en-bas...
  D'où un point commun entre les héros des Derniers Jours et du Dernier Hyver, auxquels leurs mères ont caché le secret de leur naissance.
  Je remarquais qu'il y avait un seul endroit où l'équilibre fibonaccien entre chapitres Sylvain et sections Trinité était réalisé de chaque côté de la césure, entre 21 et 13 chapitres Sylvain.

  Un autre point commun extrêmement précis est la mention dans les deux romans que la rue Saint-Jacques était le Cardo maximus de la Lutèce romaine, page 349 de la première édition des Derniers Jours (433 en Pocket), page 311 du Dernier Hyver. L'information n'est pas d'une utilité péremptoire ni dans l'un, ni dans l'autre roman, surtout dans le second où de nombreux détails me semblent superflus.

  Il ne me semble pas que ces points communs soient suffisants pour accuser Papillon d'avoir trouvé son inspiration chez NEO, dont le roman m'a d'ailleurs paru faiblard par rapport à ses deux autres thrillers.
  Dans le premier, Les Orphelins du Mal, une bonne partie de l'intrigue concerne les messages disséminés dans l'oeuvre de la romancière à succès Marjolaine Papillon (!). Ces messages constituent un puzzle permettant de reconstituer l'enfance de cette Marjolaine, née Leni avant-guerre, d'une première expérience de clonage (!!), avec quatre frères, les Sven. C'étaient les prototypes d'une nouvelle humanité, nommée Ruche (!!!) à diverses reprises, dont Leni était destinée à devenir la reine, mais elle a refusé ce rôle pour devenir donc Marjolaine Papillon...
  Le projet de clonage à grande échelle a redémarré en 1986, avec cette fois pour reine de la Ruche Anne-Marie (parfois appelée Marianne dans les romans, de Marjolaine, et l'une des soeurs de Marie du Dernier Hyver est Marianne).
  Papillon, cinq clones, ruche (hyve), c'est presque trop, mais j'avais déjà vu ces clones de NEO avoir de remarquables échos avec un roman antérieur, dont NEO m'avait assuré n'avoir aucune connaissance...

  Elisabeth Duchesne a donc créé cinq clones d'elle-même dans les années 90, mais n'a gardé auprès d'elles que les deux dernières, les mieux "réussies", Emilie et Marie. La première clone, Rosalie, était plutôt ratée, souffrant de dégénérescence précoce, écartée du programme de la Ruche, pour laquelle oeuvrent des milliers d'adeptes.
  Rosalie n'a pas supporté ce sort, et a dévoyé quelques adeptes pour créer son propre groupe. C'est ce groupe qui a enlevé et torturé les deux autres soeurs, Marianne et Irène, pour leur extorquer les secrets du codex HYVER. Marie est enlevée à son tour, mais elle est sauvée par Emilie et les flics, Rosalie étant tuée dans l'opération.
  Dans le dernier chapitre, Emilie révèle à Marie, laquelle était trop jeune pour avoir été "initiée", les plans de la Ruche. Créer une nouvelle humanité, ou "féminité", qui ne sera composée que de clones d'elles-mêmes. Marie a la particularité de pouvoir procréer toute seule, tandis qu'Emilie a celle d'instiller un poison fatal à tous les hommes qui la pénètrent, ainsi la population masculine diminuera rapidement.
  En ce 15 août 2018, Assomption de la Vierge, la non moins vierge Marie rejette la proposition, comme Marjolaine-Leni chez NEO. Sa soeur la tue, et un épilogue montre le monde en novembre 2043, alors que les hommes ont pratiquement disparu de la planète, condamnés par les femmes de même que les bourdons sont tués par les abeilles à l'approche de l'hiver.

  Belle fin, du ro-man, et de l'homme...

  Avant mes commentaires, je rappelle que dans le troisième thriller fantastique de NEO,  L'enfant du premier matin (2011), le personnage principal prend le pseudo John Dee, le réel mage étant un personnage du Labyrinthe de la rose comme du Dernier Hyver.
  J'y voyais aussi de possibles structures fibonacciennes autour du nombre 34.

  Malgré une longueur qui semble devenir un impératif du thriller, j'ai voleté agréablement dans le roman de Papillon, en sautant quelques descriptions. La construction en est habilement menée, avec quelques jolies trouvailles. Je suis d'ailleurs depuis longtemps convaincu que la structure de l'ADN et le code génétique ont été étrangement anticipés, par la Vision de Yeats ou L'hélice dorée de Sturgeon par exemple.
  Le complot millénaire des femmes peut rappeler le Prieuré de Sion popularisé à grande échelle par Da Vinci Code,  avec d'ailleurs deux personnalités communes, Vinci et Newton. Papillon en joue avec habiletés dans l'avant-dernier chapitre historique, montrant Elisabeth (anagramme de habiletés) en 1997 au Roslin Institute, près du village écossais où est née Dolly, le premier clone réussi. Elle y travaille officiellement, tandis qu'officieusement elle fabrique ses clones humains...
  Ses réflexions l'amènent à Rosalind Franklin, la grande oubliée dans la découverte de la structure de l'ADN, Rosalind que le chapitre historique précédent montrait avoir fait partie de la conspiration. Elisabeth constate que Rosalind a reçu un prénom adéquat, car il contient ROSLIN, le lieu du premier clonage, et les lettres AD, pour Acide Désoxyribonucléique...
  Papillon montre Elisabeth se délasser de son travail en allant faire un tour à la chapelle Rosslyn voisine. Un Américain l'accoste, se déclarant écrivain, dont le premier roman va bientôt paraître, Forteresse digitale. On aura reconnu Dan Brown, lequel s'extasie sur les liens occultes entres Roslin, la Rose Line, le Graal, etc.
  Elisabeth lui rit au nez, mais je pense au nom que Dan donnera au héros de Da Vinci Code, Langdon (et de son précédent Anges et Démons, nom choisi en hommage à John Langdon, créateur de l'ambigramme utilisé dans le roman). LANGDON est l'anagramme de LONG ADN (ou LONG DNA), ce qui est une caractéristique de la macromolécule: dans une cellule, un chromosome humain ne mesure que 8 μm de long pour un diamètre de 0,5 μm, alors que la longueur totale du double brin d'ADN est d'environ 7 cm, 10000 fois plus long...
  Elisabeth constate après le départ de DAN que la colonne de l'Apprenti présente des spirales analogues à celles de la molécule d'ADN, et l'experte des clones en déduit que ceux qui avaient construit la chapelle connaissaient les secrets du codex HYVER.

  Il se trouve que j'ai consacré les deux billets suivant celui où j'étudiais Les derniers jours de Paris de NEO au roman suivant de Dan Brown, Le symbole perdu. J'y ai vu une possible architecture 52/84 (13/21) déterminée par le carré magique de Dürer, analogue à ce que j'avais vu dans Le labyrinthe de la rose, où c'était un autre arrangement des 16 premiers nombres qui déterminait la structure 21/13.
  L'énigme essentielle du Symbole perdu est la résolution d'un puzzle de 64 pièces, à l'aide d'un autre carré magique, celui de Franklin (Benjamin et non Rosalind). S'il n'en est question ni dans le roman, ni dans mes commentaires, 64 évoque aisément les 64 codons du code génétique, si fabuleux que ses découvreurs en ont été les premiers abasourdis.
  Je rappelle que Jean-Claude Perez s'est proclamé vainqueur du décryptage du supercode de l'ADN par un subtil jeu de mots sur le titre de Dan Brown. C'est une allusion (dépréciative) à son CODEX BIOGENESIS: les 13 codes de l'ADN dans [GATACA] qui m'a conduit à lire tous les romans de Thilliez, et c'est Puzzle du même Thilliez qui m'a fait repenser au puzzle du Symbole perdu.

  Un coup d'oeil à la page FB de Jean-Claude m'apprend qu'il vient, le 11 décembre, de relayer une information étonnante sur l'ADN du "chêne de Napoléon", l'ADN Duchesne?

  Les 5 "filles" de la mère Duchesne me rappellent une autre histoire de complot féministe mettant en jeu un livre secret transmis au fil des âges, la BD L'ordre impair, en 4+1 tomes parus de 2004 à 2008, intitulés
Anvers 1585
Séville 1600
Rome 1644
Paris 1791

et Où tout s'achève pour le dernier.
  Il existe en fait 4 exemplaires du livre magique Visio Veritatis, et un cinquième manuscrit est encore plus secret, un évangile féministe remontant à la nuit des temps...
  Je retrouve ce motif de quintessence dans le codex HYVE, devenant HYVER après la contribution essentielle de Rosalind Franklin, et dans les 5 filles d'Elisabeth, laquelle prévoyait de faire de Marie, la plus réussie, sa continuatrice.

  Tiens, les initiales des premières soeurs clones, Rosalie-Marianne-Irène-Emilie, pourraient former mon prénom REMI, par hasard puisque ces prénoms sont celles de femmes qui ont marqué le féminisme.
  Mais Marie refuse de suivre la conspiration, et c'est Emilie qui reste la seule survivante des 5 soeurs, Emilie à l'initiale E=5 comme Elisabeth.
  E contre M, 5 contre 13, ces lettres comme ces nombres me sont évocateurs, mais je passe sur quelques digressions pour en venir à quelque chose d'encore plus éplapourdissant que ce qui précède.

  Lorsque j'ai découvert le roman de Papillon début novembre, sa richesse m'a semblé commander d'en faire le dernier billet de cette 10e année de Quaternité. Je n'étais pas loin alors du 240e billet, 10 fois 24, alors que j'en avais publié 216 les 9 années précédentes, 9 fois 24, et cet équilibre m'a paru tout à fait séduisant.
  Il m'a encore semblé devoir donner un titre de valeur 240 à ce 240e billet, et j'ai trouvé
L'effet Papillon : les faits
qui m'a d'abord satisfait.

  Je donne assez souvent à mes billets des titres de valeur correspondant à leur ordre, ainsi parmi les 9 derniers billets 7 observent cette règle.
  Les contrevenants sont le 234e,
Un petit jeune homme habitant 18 rue de l'Assomption = 513,
parce que je venais de découvrir une coïncidence quaternitaire (un motif 4+1) concernant le nombre 513, lequel m'est extrêmement significatif,
et le 237e,
Sous les pans du concombre = 273,
parce que je venais de découvrir un roman titré Sous l'aile du Concombre, alors qu'à quelques mois de la parution de mon Sous les pans du bizarre était paru un roman titré Sous l'aile du bizarre.

  Or le nombre 513 m'est devenu emblématique pour un jeu découvert quelques jours après notre déménagement à Esparron, il y a 3 ans, sur les 8 premiers nombres de la suite de Fibonacci, écrits en anglais.
ONE+ONE+TWO+THREE+FIVE+EIGHT = 13x21 (=273)
1 x 1 x 2 x 3 x 5 x 8  = THIRTEEN+TWENTYONE (=240)
Vérification sur le Gématron.
  240 + 273 = 513, et mon billet contenait un sonnet de 513 lettres réparties selon les valeurs des 8 premiers nombres de Fibonacci (avec chaque vers de valeur 4+444).
  Je certifie n'avoir ni programmé alors de publier 3 billets plus tard un billet de valeur 273 (que j'aurais appelé Sous les pans du concombre quelle qu'en fût la valeur), ni avoir eu conscience à ces deux moments que le billet qui viendrait encore 3 billets plus tard serait le 240e.

  Il m'a donc semblé nécessaire de trouver un titre permettant un découpage 99-141 correspondant aux nombres 13-21, et je suis parvenu à
Oui, l'effet = 99 Papillon tue = 141
THIRTEEN = 99 TWENTYONE = 141

  Il y a encore de vertigineux échos entre les billets concernés. Le titre du billet 234 faisait référence à Perec, dont mon sonnet de 513 lettres était dérivé, et Perec avait remarqué que ses 3 adresses principales à Paris (5 rue Quatrefages, 13 rue Linné, 18 rue de l'Assomption) formaient une suite additive de type Fibonacci,
5 + 13 = 18 (ou E + M = R vu plus haut).
  Or un roman de 1949 de Pierre VERY (est-il paru en YVER?) introduit un jeune monsieur de 13 ans habitant 18 rue de l'Assomption, où vivait alors le petit Georges, âgé de 13 ans... Les ajustements pour parvenir à 513 m'avaient conduit à la forme "petit jeune homme".
  Je n'avais pas encore lu Inavouable, commenté dans le billet 237, Sous les pans du concombre, où il est question de la disparition du Jeune homme de Raphaël, expression qui a eu un écho dans le billet suivant, mais j'avais alors oublié l'avoir employée dans le billet 234...

  Ce billet 237 avait en exergue au dieu Hg, faisant pour moi d'abord référence au symbole du mercure plutôt qu'à l'auteur de Sous l'aile du Concombre, Henri Girard, dont je n'ai pu achever le roman. Le dieu Mercure ou Hermès, le trickster ou joueur de tours jungien, serait l'initiateur du codex HYVER, les serpents entrelacés de son caducée témoignant de la connaissance de la structure de l'ADN.
  Je rappelle que le dernier chapitre du Dernier Hyver s'achève sur la mort de Marie, le jour de l'Assomption 18 (le 21e des chapitres en été 2018). J'avais vu en forgeant le titre du billet 234 que le mot ASSOMPTION avait pour valeur 141, comme TWENTYONE (21) ou PAPILLON TUE. Le motif (1+4) fois 513 jours démarrait du jour de l'Assomption 2010.

  Ces derniers mois ont été marqué par des interférences entre Quaternité et Alluvions, le blog de Patrick Bléron. Le billet 235, juste après le "jeune homme" rue de l'Assomption, a conduit Patrick à lire un de mes vieux billets, où il était question de Fred Vargas et de la tuerie d'Escoire, où Henri Girard, coupable apparent d'un triple meurtre, avait été étrangement acquitté pour récolter ensuite des lauriers littéraires sous le pseudo Georges Arnaud.
  Quelques jours après un commentaire de Patrick sur cette affaire, j'apprenais qu'il venait d'en paraître en août une étude romancée, La serpe, de Philippe Jaenada, et qu'un réel écrivain nommé Henri Girard avait publié en juillet le roman Sous l'aile du Concombre.
  Incidemment, c'est une chronique de "l'oncle Paul" qui m'a appris cette parution, et c'est ce même oncle Paul qui m'a donné envie de lire Le dernier Hyver, que j'avais certes vu en librairie, mais sans éprouver le besoin d'aller plus loin.

  J'en parlais donc dans Sous les pans du concombre, publié le 2 novembre, et quelques jours plus tard La serpe obtenait le prix Femina. Patrick se laissait tenter par le roman, et commençait à en parler le 15, dans son 273e billet semainier (car le 15/11 est le 273e jour non seigneurial de l'année), A Surgères surgit La serpe.
  J'ai eu la curiosité d'aller voir quel était le 240e, et c'est Calamity Jane : la poule cayenne, qui traitait le 7/10 des Quatre fleuves de Fred Vargas.
  Ces deux titres ont pour valeurs 283 et 263, moyenne 273.

  Pendant l'écriture de ce billet, Patrick a publié plusieurs billets sur Led Zeppelin, un groupe venu un peu tard pour moi. Physical Graffiti du 13 décembre est consacré à l'album de même nom, dont les 16 lettres sont réparties sur 4 étages de 4 fenêtres sur la pochette:
  Un 4-4-4-4 qui fait évoquer à Patrick le carré de Dürer, et je constate que ces 16 lettres ont pour valeur un carré, 169 = 132, et que 273/169 = 21/13...
  L'oncle Paul vu plus haut est Paul Maugendre, membre n° 442 de l'association 813 (442 = 273+169).
  Les deux musiciens essentiels du groupe sont
ROBERT PLANT = 141 (= TWENTY ONE)
JIMMY PAGE = 99 (= THIRTEEN)

  Je reviens aux oppositions entre les trois soeurs, Rosalie, Emilie, et Marie, somme toute normales puisqu'il ne peut y avoir dans la nature qu'une seule reine dans chaque ruche. J'y reviens pour souligner l'adéquation de leur ordre de naissance, R-E-M, et des adresses successives des domiciles de Perec, 18-5-13. La pochette de Lez Zep m'a aussi rappelé La Vie mode d'emploi. Tiens, les soeurs RE sont des tueuses, et les MI leurs victimes.
  Une autre chose m'a fait penser à Perec, l'épilogue daté de novembre 2043, sans précision du jour. 11-2043 évoque à tout perecquien le 11-2-43, la date où sa mère a été raflée et emmenée vers Auschwitz, date dont les éléments (avec quelques autres nombres) structureraient ou jalonneraient l'oeuvre... La mort d'un personnage essentiel de La Vie..., Marguerite Winckler, morte en couches en novembre 1943, 11-43, est volontiers rapportée à cette obsession prêtée à Perec.
Note du 16: Après avoir fini ce billet, nous sommes allés à Manosque, et mon oeil a accroché à un moment le compteur kilométrique, 112431.
  J'ai appris récemment que Marguerite Winckler était le nom de la femme d'Auguste Lumière, lequel l'a épousé le jour même (31 août 1893, ou 21/13 de l'an 20 pataphysique) où sa soeur Juliette épousait le frère, Jules Winckler. Son frère Louis avait épousé quelques mois plus tôt Rose Winckler, et sa soeur France épousera quelques années plus tard Charles Winckler. Belle quaternité, dont j'aurai sans doute à reparler.

  Quoi qu'il en soit de la pertinence effective de la théorie du 11-43, elle a influencé la littérature ultérieure et c'est ainsi qu'apparaît un 1143 dans la BD La disparition de Perek.

  Il s'agit d'une adaptation d'un Poulpe de l'oulipien Hervé le Tellier (où le code était différent). Le Perek disparu dans l'affaire est un clone, mais je tenais à en parler d'abord pour l'architecture dorée entrelacée de la collection de poche Baleine, où le nombre de Poulpes est resté avec une étonnante constance en rapport d'or approximatif avec le nombre total de volumes de la collection.
  Plusieurs cas où l'harmonie est parfaite révèlent de belles coïncidences, notamment cette Disparition de Perek qui a le n° 89 dans la collection et qui est le Poulpe n° 55, deux nombres de Fibonacci, alors que Perec était intéressé par ces nombres et que Le Tellier, du temps où il était journaliste scientifique, avait accueilli favorablement la théorie de Jean-Claude Perez sur l'ADN fibonaccien.

  Tout ceci pour m'amener à un test sur les structures entrelacées, en utilisant le mot infini de Fibonacci que j'ai découvert dans la 5e et dernière aventure d'Imago Mundi, différant par plusieurs points des 4 premières parutions de cette BD:  J'ai réservé pour la fin ce test rébarbatif qui consiste à traduire en B et A les éléments des structures envisagées, et à les comparer au modèle mathématique, sans prétendre en déduire quoi que ce soit. Je suis pour ma part assez certain qu'aucune de ces structures n'a été calculée en fonction de Fibonacci, mais voyons les résultats.
  En ce qui concerne les 89 premiers volumes de la collection Baleine, les voici, répartis en 34-21-34, avec B pour les Poulpes:
BBABAABBBABBBBBBBBBBBAAAABBBAABBAB
BABABBBABBAAABBBAAABB
AABBBAAABBBAABBBBBBAAABBAABBBAABBB
  Les discordances avec le modèle sont en rouge, il y en a 44, et donc 45 concordances sur 89.

  Les 55 sections de la première partie des Derniers jours de Paris donnent, avec B pour les chapitres Sylvain: 
BABABABABBBABBABBABBBABABBABBABABA
BABABBABABABBABABBABB
  Il n'y a que 25 concordances sur 55, pire que ce que laisserait prévoir le hasard. Toutefois les résultats peuvent fortement varier selon le point de départ de la comparaison, et j'avais repéré une séquence de 14 éléments parfaitement corrélés.

  Enfin, il faut mettre à part un chapitre historique pour avoir 34 chapitres répartis en 21-13 dans Le dernier Hyver. J'avais envisagé le chapitre 34, lequel fait un saut en 357 avant JC, alors que les autres chapitres partaient de la mort d'Hypatie pour se rapprocher de l'époque présente. Ceci conduirait à seulement 12 concordances sur 34, alors que mettre de côté le chapitre 1 de la mort d'Hypatie mène à 20 concordances sur 34:
(a)BABBABBABBBABABABABBABAABBBABBABAB

  La mise à part du chapitre 1, ONE, pour avoir une structure 1-21-13, m'amène à ceci:
ONE + 21.13 = 34 + 273 = 307
FABRICE PAPILLON + LE DERNIER HYVER = 139 + 168 = 307
  De même que j'avais vu dans Deuils de miel un possible écho au manque d'un des 13 chapitres de la seconde partie, avec les 13 papillons du chapitre 21, dont un n'a pas d'utilité, il peut apparaître un 14  réparti en 13-1 dans le roman de Papillon. Les adeptes de Rosalie ont aussi tué Elisabeth, dont elles ont démembré le corps en 14 morceaux, de même que Seth dans la version la plus connue de l'assassinat d'Osiris. Isis a pu ensuite rassembler 13 des morceaux pour ressusciter Osiris, mais n'a pas retrouvé le phallus, et c'est par magie qu'elle a pu concevoir Horus.
  De même Papillon a choisi pour son chapitre 1 la version de la mort d'Hypatie selon laquelle elle a été démembrée.

4.12.17

encore un quatre avril


  En septembre dernier, mon billet Eberluant anniversaire débutait par le premier plan du film de  Jean-Pierre Melville, Le Samouraï (1967), avec cette inscription de la date: Samedi 4 avril, 6 heures du soir.

  J'ai cherché à quelles années pouvait correspondre un samedi 4 avril, et la plus proche est 1964, ce qui est compatible avec le fait que le script du film était antérieur de plusieurs années à son tournage.
 Ceci m'a fait repenser à l'adaptation du roman d'Orwell par Michael Bradford, 1984 (1984), déjà commenté sur Quaternité. Le réalisateur s'est efforcé de tourner les scènes conformément aux indications chronologiques du roman, où la première date donnée est celle inscrite sur le journal que tient secrètement Winston Smith.
  Cette image n'apparaît que 10 minutes après le commencement du film, mais les scènes antérieures se déroulent le même jour.

  Ces deux débuts de films les 4 avril 1964 et 1984, 20 et 40 ans après le 4/4/44, m'ont fait alors rêver à d'autres possibilités, la plus attendue étant un film débutant le 4/4/2004, avec éventuellement la date apparaissant pareillement à l'écran, mais un début le 4/4/4 était déjà si improbable que je ne me suis pas aventuré à le mentionner...
  Cependant le 11/11 dernier est apparue une nouvelle série sur le site de streaming que j'utilise, The Long Road Home. J'ai eu la curiosité de regarder sans plus d'information, et voici une image du premier plan: 
  Renseignements pris, il s'agit d'une série en 8 épisodes de 45 minutes contant l'histoire d'une patrouille américaine victime d'une embuscade à Sadr City, faubourg de Bagdad, le 4 avril 2004. Ce fut le prélude d'affrontements avec une milice chiite qui durèrent jusqu'en 2008.
  Les deux premiers épisodes ont été diffusés aux USA le 7 novembre, et dès le 9 novembre en français en Belgique. Il semble que les 8 épisodes se passent le 4 avril, et c'est plutôt lourdingue: Dieu veille sur les vaillants Américains, etc., etc.

  Ceci m'a conduit à chercher plus avant, et à redécouvrir que quelque chose de relativement important s'était produit le 4/4/44, surtout pour les Roumains, un bombardement de Bucarest qui a fait environ 3000 morts. Je l'avais vu dès 2009, mais depuis 2015 You Tube offre un clip sur le sujet, débutant par cette image:

  Un 4 avril est au coeur d'un autre film, déjà évoqué, Prisonniers du temps (2003) de Richard Donner.
  C'est l'adaptation d'un roman de Michael Crichton (1999), où une expédition est envoyée en 1357 pour secourir le professeur Johnston qui a perdu le dispositif lui permettant de revenir au temps présent. Dans le roman, l'expédition dispose de 37 heures pour mener à bien sa mission, les 7 et 8 avril. Il est compréhensible que l'adaptation ait réduit ce temps à 6 heures, mais pourquoi ces 6 heures appartiennent-elles au 4 avril 1357?
  Par ailleurs, dans le film, l'équipe ne peut choisir la date de leur arrivée dans le passé, car le dispositif qui les y envoie a été découvert par hasard, et il ne communique qu'avec un temps situé exactement 600 ans plus tôt. Ces 600 ans sont une aberration, puisque l'action du film semble contemporaine de son tournage (2002).
  La principale indication temporelle "actuelle" que j'y ai repérée est la naissance d'André Marek, l'assistant du professeur, en 1971. Attendu que l'acteur qui l'incarne, Gerard Butler, est né en 1969, je peux envisager l'idée que les scénaristes aient pensé au schématisme du 4/4/4, et situé les deux temps du film aux 4 avril 1357 et 2004.
  Cette image est supposée montrer les résultats par l'analyse au carbone 14 de l'appel au secours lancé par le professeur en 1357, et suggère que nous serions en 1961, ce qui est toujours absurde (je remarque au passage que c'est l'année de la mort de Jung).
  Je remarque surtout la fourchette haute, 600+47 = 647 ans, qui de 1357 mènerait à 2004...
  Quoi qu'il en soit, un commentaire sur le site IMDb a attiré mon attention :
Pendant le siège du château de La Roque, on aperçoit brièvement la pleine lune, or le 4 avril 1357 était effectivement une nuit de pleine lune.
  Ce site le confirme (donnant en fait la pleine lune le 5 avril). Ce n'est pas n'importe laquelle, mais la pleine lune vernale déterminant la date de Pâques, le dimanche suivant, soit le 9 avril en 1357.
  Ainsi le 4 avril 1357 était comme en 1944 un mardi de la Semaine sainte, et il y aussi un échange ce jour, car André Marek parvient à sauver le professeur et à le renvoyer à son époque d'origine, mais lui-même décide de rester en 1357 car il y est tombé amoureux de Dame Claire... Au moins trois membres de l'expédition sont par ailleurs morts pendant le sauvetage.
  La date du 4 avril n'apparaît pas directement à l'écran, et j'ai dû avoir recours à la version sous-titrée pour obtenir l'image plus haut, en notre temps, et celle-ci, où Marek comprend qu'il est arrivé au jour où les Français ont repris le château de La Roque:
  
  Si le temps présent est 2004, alors Marek, a la tête quelque peu christique, serait âgé de 33 ans lors de l'expédition, soit l'âge du Christ lors de la Passion. J'ai cependant du mal à imaginer que les scénaristes aient concocté quelque chose d'aussi sophistiqué, qu'il aurait été plus facile d'accepter dans la version originelle du roman, où Johnston est sauvé à 21:04 le 8 avril, soit dans la nuit pascale (sauf que Crichton voit ce 8 avril être un vendredi, au lieu d'un samedi).
  S'il y avait eu une quelconque intention pascale, pourquoi avoir choisi le 4 avril 1357, le mardi n'ayant rien de spécifique dans la semaine Sainte? Le professeur a lui envoyé son SOS le 2 avril, soit le Dimanche des Rameaux 1357, et Marek le découvre un 4 avril, qui en 2004 est aussi le Dimanche des Rameaux.
  Incidemment, lors du 4e épisode de The Long Road Home, où la nuit commence à tomber sur l'Iraq ce 4 avril 2004, un soldat remarque que la lune sera presque pleine (et effectivement la pleine lune tombe aussi le 5 en 2004). Sauf inattention de ma part, ce qui est fort possible, aucun personnage n'a encore évoqué les Rameaux, ni même que ce 4 avril est un dimanche, alors que le fait est souvent cité à propos de l'embuscade.
Note du 17/12: après avoir vu hier l'avant-dernier épisode, qui se passe toujours le 4 avril, et il en ira certainement de même du dernier, il n'a toujours pas été question des Rameaux. L'écriture de Oui, l'effet Papillon tue m'a par ailleurs conduit à relire Morceaux choisis, et à y retrouver que le roman Lignes de faille de Nancy Huston débute ce même Dimanche des Rameaux 2004, sans qu'il soit précisé qu'il s'agit du 4 avril.

  J'ai déjà commenté ailleurs le roman de Crichton et son adaptation au cinéma, le point nouveau aujourd'hui étant l'attention prêtée à l'innovation du film, l'idée que le dispositif temporel, découvert par hasard, expédie les voyageurs à un nombre exact d'années dans le passé, même si les 600 ans énoncés sont une absurdité. En conséquence, à l'exception de ses premières minutes, tout le film se passe le 4 avril, en 1357 ou au temps présent.
  Ceci me rappelle un roman où est découvert par hasard un portail temporel entre deux époques distantes d'exactement 89 ans. Marina Sloty saute ainsi du 7 mars 1959 au 7 mars 1870, puis fait le saut de retour le 4 avril. Le portail est à quelques kilomètres de Saint-Rome-de-Cernon, qui se situe presque exactement sur le 44e parallèle Nord. Je n'avais jusqu'ici pas pris la peine de m'intéresser à sa latitude, alors que j'avais remarqué que celle de Castelgard, où mène le dispositif de Prisonniers du temps, est 44° 30'.
  Ces coordonnées correspondent à un lieu proche de Meilhan/Garonne, signe particulier néant.
  Je rappelle que le village de Mézel où nous habitions jusqu'en 2014 était aussi traversé par le 44e parallèle.

  Je ne connais que deux romans débutant ostensiblement un 4 avril, avec la date présente dans l'intitulé du premier chapitre, et il s'agit dans les deux cas d'un mardi de la Semaine sainte. Le premier est Double, double d'Ellery Queen (1950), et il ne fait pas de doute pour moi qu'au moins le 4/4 est intentionnel dans ce roman écrit alors que Dannay, le Queen principal, avait 44 ans, le texte étant sursaturé de chiffres 4 et de lettres D.
  L'année n'est pas donnée dans le texte, mais c'est en 1950 qu'il y avait un mardi 4 avril, et il appartenait à la Semaine sainte.
  J'ai évoqué à maintes reprises ce roman, ainsi que And on the eighth day..., publié en 1964 et couvrant exactement les huit jours de la Semaine sainte 1944, du 2 au 9 avril.

  L'autre roman est Le Décorateur, de Boris Akounine (1999), et j'ai choisi de montrer le début français plutôt que l'original en russe.
  L'année 1889 est précisée dans le texte, et le 4 avril y était bien le Mardi saint, mais selon le calendrier julien en usage dans la Sainte Russie. J'ai remarqué ailleurs que la fin du roman, où Eraste décide d'exécuter de ses mains un criminel plutôt que le confier à la justice, le soir du samedi 8 avril julien, pouvait faire allusion à la naissance de Hitler ce même jour, le 20 avril grégorien. Plus explicitement dans And on the eighth day..., Ellery brûle un autre Samedi saint 8 avril (grégorien) 1944 le livre saint de la communauté de Quenan, le Mein Kampf de Hitler.
  J'ai aussi remarqué que 532 ans séparent les deux mardis 4 avril juliens 1357 et 1889, or 532 ans est la période selon laquelle les dates pascales reviennent à l'identique dans le calendrier julien.
  Par ailleurs une Semaine sainte du 2 au 9 avril reprend les dates supposées de la dernière semaine du Christ, du 2 avril 30 des Rameaux au 9 avril de la résurrection (j'avais vu la longitude de Castelgard, 0°3'7", pouvoir faire allusion au vendredi de la Crucifixion, April 7,30).

  Toujours dans cette Semaine sainte de 1944, çoeur dp a appris, en cours d'écriture de ce billet, en lisant le récent L'affaire Stavisky, de Jean-Michel Charlier et Marcel Montarron (juin 2017), que les bijoux de Stavisky avaient été vendus à Drouot les 3 et 4 avril 1944.
  Je ne vois pas quoi en tirer, sinon que l'homonyme Jean-Michel Charlier a été pendant 40 ans le scénariste des aventures de Buck Danny, pour 44 albums, de 1948 à 1988.


  Mes recherches m'ont fait découvrir un événement unique survenu le 4/4/1964, la présence aux 5 premières places du  US Billboard publié ce jour de 5 titres du même groupe, les Beatles connus comme les Fab Four:
  La semaine précédente, les Beatles avaient 4 titres aux 4 premières places.

  Je reviens à l'apparition des premiers épisodes de The Long Road Home sur mon site de streaming le 11 novembre, normale puisqu'ils avaient été diffusés sur une chaîne belge dans la nuit du 9 au 10,  mais ceci a eu, au moins pour moi, l'effet d'associer les dates géminées 11/11 et 4/4. Ces dates ont été aussi associées lors de ma découverte de septembre 2008 sur le 4/4/44, étroitement associée à Arsène Lupin et à son créateur Maurice Leblanc, né un 11/11 (1864). La recherche de forums jungiens m'avait alors conduit à Unus Mundus, où un copieux sujet était consacré au 11-11 Phenomenon, où j'ai fait plusieurs interventions, notamment à propos des films 11:11, et 11-11-11 (que je ne conseille pas plus que The Long Road Home).

Note du 28/12/21: En fait la date du 11/11 donnée par Lacassin et d'autres pour la naissance de Leblanc est fausse, et il s'agit du 11 décembre (1864).

  Je remarque qu'en septembre où j'ai imaginé un film débutant un 4/4/2004, peu de gens savaient que The Long Road Home, se passant ce 4/4/4, serait diffusé en fin d'année.

  Le  billet Eberluant anniversaire était le 233e de Quaternité, 233 13e terme de la suite de Fibonacci, dont le terme précédent est 144, et je l'avais publié peu avant la fin de l'année 144 du calendrier pataphysique.
  Je lui avais donné un titre de valeur 233, et donné quelques équivalences pour 144, mais la recherche d'un titre de valeur 239 pour ce présent 239e billet m'a conduit à une équivalence insoupçonnée,
QUATRE AVRIL = 82+62 = 144,
alors que l'anniversaire éberluant du 233e billet concernait les 4 avril.
  Mieux, certains de ces 4 avril sont anglo-saxons, et
APRIL FOURTH = 56+88 = 144.
  Serait-ce la seule date de l'année offrant une égalité dans les deux langues? Non, mais les 3 seuls autres cas sont aussi en avril:
DEUX AVRIL = APRIL SECOND = 116
CINQ AVRIL = APRIL FIFTH = 105
DIX-HUIT AVRIL = APRIL EIGHTEENTH = 157,
du moins selon les conventions les plus usuelles dans les deux langues, avec tous les quantièmes ordinaux en anglais, et seulement "premier" en français.

  Je remarque encore que ce dernier
ONZE NOVEMBRE = 60+94 = 154
était le 154e 11/11 à compter de la naissance de Leblanc le 11/11/1864.

Note du 28/12/21: En fait la date du 11/11 donnée par Lacassin et d'autres pour la naissance de Leblanc est fausse, et il s'agit du 11 décembre (1864).

  Je poste ceci le 4 décembre, qui est encore un 4/4, mais dans le calendrier pataphysique, avec cette confirmation:
QUATRE SABLE = 82+39 = 121 = 11x11, CQFD.

  Une bizarrerie qui n'a qu'un lointain rapport avec ce qui précède.
  Le 30 novembre, une actualité de Googlenews me fait me renseigner sur le "joint électronique", non pour en consommer, mais par curiosité sur ce nouveau pas dans la légalisation du cannabis.
  Dans la nuit, une partie d'un rêve en est peut-être une conséquence. Je rends visite à une amie (que je n'identifie à personne de "réel") qui me dit travailler pour le CCAS. Elle est en train de fabriquer un joint, et deux autres sont déjà prêts sur sa table. Je lui dis que si elle se fait choper elle ne pourra plus travailler pendant 10 ans. Elle me dit que ses joints sont très peu dosés.
  Le matin du 1er décembre, je m'aperçois que j'ai dans ma "boutique" de livres à vendre L'Ordre des Assassins, de Jean-Claude Frère, un livre sur les ḥaššāšīn du Vieux de la Montagne, un sujet qui m'intéresse, dont j'ai reparlé dans le précédent billet à propos de ma vente le 2 novembre des Ames errantes de Tobie Nathan, que j'avais acheté parce qu'il y avait un chapitre sur la question.
  Je ne me rappelais plus avoir ce livre, et le refeuilletant je redécouvre que c'est une histoire romancée de l'origine de la secte, n'apportant rien d'essentiel. Je rappelle (Remember the Alamut) que le Vieux de la Montagne, selon la légende, droguait ses hommes avec du haschich, et les faisait se réveiller dans un lieu merveilleux, entourés de charmantes jeunes femmes empressées à satisfaire tous leurs désirs. Il leur assurait qu'ils avaient eu un avant-goût du paradis où ils iraient après leur mort, et ces Assassins se battaient ensuite pour lui sans crainte d'être tués.
  Ce 1er décembre est aussi la première neige sur Esparron, et je reste à la maison au lieu d'aller balader pendant la sieste d'AM. Je commence à regarder un film en streaming, American Assassin, sans songer à l'Ordre des Assassins. Au cours du film apparaît une notification que j'ai une nouvelle vente sur le site PM. Je ne visionne qu'une heure du film qui tourne aux bagarres et poursuites habituelles, vais consulter mes mèls et vois que ma vente est L'Ordre des Assassins.
  Je précise que ce livre était en vente depuis 2014. C'est ma 3e vente depuis Les âmes errantes.
  Je n'ai pas souvenir d'autre rêve de haschich. Pour ma part, la dernière taf de shit que j'ai fumée était en septembre 1982 à Milan, et j'ai abandonné le tabac peu après.
  Il m'arrive d'entendre le sigle CCAS, sans idée exacte de ce qu'il recouvre. C'est le Centre Communal d'Action Sociale, s'occupant essentiellement d'aider les personnes âgées, qui pourraient être enchantées d'avoir un petit joint dans leur colis de Noël...
  Le rapport avec ce qui précède, c'est que qu'il a été envisagé pour le rôle de l'American Assassin Gerard Butler, lequel incarnait dans Prisonniers du temps André Marek, l'homme qui partait du peut-être 4 avril peut-être 2004 pour aller secourir le professeur Johnston le 4 avril 1357, et qui l'y remplaçait.

  Tiens, le 30/11 est la Saint-André, dont la croix est un symbole de conjonction des contraires, et ceci me rappelle qu'Etienne Perrot a vu dans le code postal de son lieu de naissance, 29113(0), les hexagrammes 29 et 30, Eau et Feu symbolisés par deux triangles, et l'hexagramme 11, Paix, symbolisant leur conjonction en un Sceau de Salomon.

  De mon bureau, je peux imaginer deux lions sculptés par le vent sur la rambarde de notre terrasse:

Note du 5/12: Après avoir publié ce billet le 2, antidaté du 4 comme l'a remarqué Patrick en commentaire, je suis allé au village poster L'ordre des Assassins, et faire un tour à la médiathèque pour dire bonjour au responsable du jour (nous sommes 5 à nous y relayer). J'y ai remarqué en rayons La Croix des Assassins, de Giacometti-Ravenne. J'ignorais que nous l'ayons, alors que j'ai entrepris de relire les Marcas après avoir appris en septembre qu'étaient dissimulés des messages codés en italique dans ses premières aventures.
  Ce sont des formules maçonniques, schi-bo-leth codé dans les chapitres 3-5-7 (autre formule maçonnique) dans Le rituel de l'ombre, et ici deus-meumque-jus dans les chapitres 1-3-5. Je sais maintenant comment est venue cette idée de codage à Christian Doumergue, exposée dans le billet Code ad hoc, où j'en revendiquais la primauté, dans mon roman publié en 2000 (jusqu'à preuve d'utilisations antérieures).
  Je reviens à cette 4e aventure d'Antoine Marcas, où il est imaginé que le secret des Assassins du Roi de la Montagne résidait dans une opération sur une zone du cerveau correspondant aux centres de la douleur et de l'empathie. Le procédé a été retrouvé de nos jours par une secte, et utilisé avec l'efficacité de la chirurgie moderne pour convertir des milliers de personnes occupant des emplois stratégiques. Marcas infiltre la secte, mais subit lui-même l'opération, laquelle a un effet secondaire, une sensibilité accrue aux symboles (les archétypes de Jung sont cités), ainsi Antoine ressent toute la puissance de la Croix (de Saint-Antoine).
  Ceci me rappelle que dans Dieu-Dope, de Tobie Nathan, le nouveau Vieux de la Montagne se nomme Antoine Habt (anagramme du nom de l'auteur), avec une probable intention: l'état psychotique induit par l'absorption d'ergot de seigle a été jadis nommé "Feu de Saint-Antoine".
  Marcas parvient à s'échapper de la secte, à recouvrer son état normal, et semble-t-il à démonter l'action de la secte, mais le roman s'achève sur un épilogue inquiétant. Le Président nouvellement élu (le roman a été publié en 2008) a subi l'opération des Assassins... G-R rééditeront un dénouement similaire dans le Marcas suivant, Apocalypse,  où c'est cette fois le Président US qui fait partie des dangereux Messies faisant l'objet du roman...