19.11.17

le plein d'extra-ordinaire


  L’écriture du billet précédent s'est achevée le 2 novembre, journée marquée par deux faits en rapport plus ou moins direct avec sa fin, écrite dans la journée.
  Cette fin concernait donc des homonymies, d'une part entre le célèbre poète Bernard Noël et l'oulipote Noël Bernard, d'autre part entre Henri Girard, jugé en 1943 pour le meurtre de sa famille le 24 octobre 1941 et étrangement acquitté, et devenu en 1950 l'auteur à succès du Salaire de la peur, sous le pseudonyme Georges Arnaud, alors qu'un véritable Georges Arnaud soumettait ses manuscrits à divers éditeurs. Lorsqu'il put enfin accéder à la publication en 1952, il dut choisir un pseudonyme.
  Alors que l'affaire Henri Girard revenait à l'actualité en septembre via un commentaire de Patrick Bléron et une nouvelle biographie, j'apprenais en cours d'écriture du billet l'existence d'un écrivain vivant nommé Henri Girard, et sa récente publication du titre Sous l'aile du Concombre. Parce que la parution de mon Sous les pans du bizarre avait été quasi concomitante en 2000 de celle d'un roman titré Sous l'aile du bizarre, ceci m'a fait nommer le billet Sous les pans du concombre.

  Le premier fait fut un mail du site de vente en ligne PM, à 8:22, me signalant que j'avais un acheteur pour Les Âmes Errantes. J'avais acheté ce récent essai de Tobie Nathan parce qu'il y avait un chapitre sur la secte des Haschichins, laquelle a inspiré son roman Dieu-Dope, mais je n'y ai rien trouvé de nouveau.
  A priori rien de spécial, mais en validant la commande quelques heures plus tard je vis que l'acheteur était Alexis B., de Villeurbanne, alias VITO.

  En février je relatais les coïncidences survenues sur ce site PM, où j'ai eu très rarement deux ventes le même jour. En deux de ces occasions, l'un des acheteurs était Guy Bernard, que je connais, alias Bga1958 (ses initiales et son année de naissance).
  Le 24 mai 2015, j'avais donc eu une commande de Bga1958, suivie moins de deux heures plus tard de celle de Bga2, dont le nom Alexis T. semble éloigné de ce pseudo.
  Le 16 janvier dernier, nouvelle commande de Guy Bernard, cette fois précédée trois heures plus tôt d'une commande de VITO, pseudo d'Alexis B.
  Ces deux Alexis habitent Caluire et Villeurbanne, à moins de 6 m l'un de l'autre.
  J'ai un neveu qui habite Lyon, et qui parfois réalise du streetart, c'est-à-dire des parcours soigneusement calculés pour dessiner des images grâce aux relevés de son GPS. J'avais admiré quelques jours plus tôt ce chamois réalisé le 8 janvier: 

  Je me suis avisé ensuite que le parcours passait très près des adresses des deux Alexis.

  C'était donc, résumé, l'ensemble des coïncidences repérées en février, mais il y en a une qui m'avait échappé, sans que je puisse m'expliquer pourquoi: Vito est la forme italienne du prénom Guy, et il s'ajoutait donc aux autres coïncidences que VITO m'a commandé un livre le même jour que Guy Bernard. Ce n'est pas ces derniers mois que j'ai appris la correspondance de Guy avec Vito, que je connaissais depuis 20 ans sous la forme Vitus, nom du premier ancêtre connu de Bach.
  C'est loin d'être la première fois que je constate de semblables déficiences de mon intellect, me conduisant à m'interroger: qu'oublié-je encore d'essentiel? m'en rappellerai-je un jour?
  Cette révélation Vito=Guy est survenue dans le contexte du précédent billet, où il est question des deux Bernard Noël, et de la ville Lviv, "lion", leon, à Noël, ainsi d'une part VITO fait-il un lien avec Bernard via Guy, d'autre part il habite la banlieue de Lyon qui a comme Lviv un lion comme première figure de son blason, même si lugdunum signifiait originellement "colline de lumière".
  Plutôt que le blason j'ai choisi cette réalisation du Musée des Confluences trouvée sur le blog mentionné plus haut pour Guy. 
  Je note au passage que si VITO signifie "Guy" pour Alexis B., alors un pseudo Bga1990 aurait pu convenir à ce jeune homme, né en 1990.

  Ce qui m'amène à une autre coïncidence. A cause de je ne sais plus quelle curiosité, j'ai noté à partir de fin 2014 mes ventes sur PM. Pour celle de VITO du 16/1 dernier, que j'avais calculée être la 347e, j'avais résumé le titre du livre en Le jeune homme. Le roman Inavouable, commenté dans le précédent billet pour ses coïncidences Opalka, via Bernard Noël qui m'avait appris son existence quelques jours plus tôt, et Lviv, concernée par un document retrouvé le jour même, est avant tout consacré à la réapparition dans une maison de New York du tableau de Raphaël, Portrait d'un jeune homme, disparu en 1945. Le tableau est souvent désigné dans le roman comme Le jeune homme.

  En me renseignant sur le tableau, j'ai appris qu'il apparaissait dans un film sorti en août 2013, Justice Is Mind, également dans une maison américaine (à Worcester, Massachussetts):
  Le tableau n'y est d'ailleurs pas identifié, ni sa présence explicitée, le réalisateur Mark Lund prévoyant une suite au film, In Mind We Trust.
  Ce qui est surprenant ici est la proximité avec la parution originale du roman en Pologne, en juin 2013, ce qui exclut toute influence "normale" entre les deux créateurs. A noter que l'oeil du Jeune homme apparaît sur la couverture du roman polonais.

  Curiosité, en cherchant "Lund" "Raphael" sur GoogleImages, j'ai vu des images de streetart tout à fait analogues à celles de mon neveu, mais celles-ci sont dues au Canadien Stephen Lund qui les réalise essentiellement dans sa ville Victoria (Vito, Victoria). Voici un raton-laveur, mais Lund a aussi dessiné un lion de mer et un ours:

    Je reviens au "Jeune homme" vendu à VITO. Il m'a fallu revenir à la liste de mes ventes sur le site PM pour me rappeler que c'était un roman de François Lelord, Le jeune homme qui voulait savoir si le paradis existait, paru le 2/11/2016, exactement un an avant la publication de mon précédent billet et la commande suivante de VITO.
  Je suis client des histoires de quête métaphysique, mais n'avais guère été séduit par celle-là.
  Voici comment apparaissent mes deux ventes du 16/01/2017 sur le site PM:
  J'ai cette fois épluché en détail mes ventes depuis le début, et découvert deux choses.
  Il y a une petite incohérence sur le site, qui indique 407 ventes jusqu'à la dernière du 2/11 pour VITO, mais il n'y a que 406 ventes "Accepté" (et une dizaine de ventes "Refusé" ou "Annulé"). Sans trop chercher à approfondir, les deux ventes ci-dessus sont bien les 347 et 348 comme je l'indiquais, tandis que celles du 24/05/2015 présumées être les 248 et 249 semblent en fait être les 246 et 247, ce qui laisse cette fois supposer une erreur de ma part.
  Je n'essaie pas d'aller plus loin et passe au point suivant. En poursuivant l'examen de mes ventes jusqu'aux premières, j'ai découvert que VITO m'avait déjà acheté un livre, le 26/03/2014, la vente 37, le mois suivant l'ouverture de ma boutique:
  Il y avait ici une autre coïncidence entre ces deux titres commandés à 16 heures d'intervalle et contenant tous deux le mot "Extraordinaire".
  Celui commandé par VITO était un "débunkage" de divers phénomènes avancés par les adeptes du paranormal, entreprise louable certes, mais un peu trop orientée à mon goût. De même je reste sceptique devant les compilations de phénomènes menées sans enquêtes approfondies.

  Ma seule autre vente d'un titre contenant le mot "Extraordinaire" est un livre dont j'ai parlé dans le précédent billet, et vendu 18 jours avant la dernière commande de VITO (avec 6 ventes entretemps):

  J'indiquais donc que cette journée du 02/11 avait été marquée par un autre fait digne d'attention. Il s'agit d'un message sur la liste Perec, envoyé à 22:39 par Alexis Z.
  Ce n'est pas la teneur du message qui est ici importante, mais son auteur, s'exprimant très rarement sur la liste, le plus souvent à propos de Martin Winckler.
  Une autre de ses interventions en 2006 avait donné lieu à une page du seul site que j'animais alors, site qui a été fermé en novembre 2016, comme toutes les pages perso chez SFR. J'en ai remis une partie en ligne sur Perecqation, mais il y a de nombreuses pages que j'hésite à republier dans leur forme originale, jugée aujourd'hui naïve.
  Voici donc ce que je juge important de savoir de cette page qui était intitulée L'affaire Alexis.

  J'étais alors membre de l'association 813, et avais reçu en décembre précédent le n° 42 de la revue 813 (mars 1993), en cadeau à la suite de ma réadhésion, contenant un résumé d’un roman de Moselli et signalant le résumé de W… Vert… paru dans le n° 23, que je pus consulter à Paris fin janvier.
  Le 1er février 2006, j’ai envoyé un message à la liste Perec, concernant au premier chef ce roman de José Moselli paru en 1910, W… Vert…, éveillant divers échos avec plusieurs œuvres de Perec. J’y signalais aussi mon étude 8 et 13 choses que je sais de 813, parue dans le n° 94 en octobre 2005, où Perec était cité.
  Le lendemain jeudi 2 j’avais un message personnel d’un nommé Alexis Z. qui m’informait que dans les Cahiers Marcoeur de Martin Winckler, deux personnages n'en font qu'un, Dolorès et Laetitia; Alexis avait obtenu de Winckler la confirmation que c’était en référence à « 813 », le roman de Leblanc, où le diamantaire Rudolf Kesselbach a une femme nommée Dolorès qu'il appelle en privé Laetitia.

  Le samedi 4 février, j’ai été à Sorgues, près d’Avignon, pour une manifestation annuelle autour du polar organisée par la société littéraire locale. L'invité d'honneur était Michel Wyn, réalisateur du téléfilm Lenormand chef de la sûreté, adaptation en 1989 de « 813 » dans la série Le Retour d'Arsène Lupin, avec François Desnoyers dans le rôle d’Arsène Lupin. Sa projection était prévue, et c'est ce qui avait principalement motivé ma venue.

  Auparavant, un intervenant, Roger Martin, a parlé de son travail sur la biographie de Georges Arnaud, et j'ai pensé à l'émission Le Vif du sujet qui lui avait consacré un reportage deux ans plus tôt.

  3 jours plus tard, le mardi 7, j'ai pensé vers 15 h 30 que j'avais raté le début du Vif du sujet, que j'écoutais volontiers alors chaque semaine. J'ai mis France-Culture, et y ai entendu Martin Winckler en train de parler, du jeune ALEXIS !
  Cinq jours plus tôt, un Alexis me parlait d’une affaire Winckler, et voici que Winckler parlait d’une affaire Alexis, ce qui m’a aussitôt évoqué la tuerie de Louveciennes, où le jeune Alexis Polevoï a été jugé coupable du meurtre de six personnes, dont son père, le 26 février 1995 et condamné à une peine ridicule pour ces crimes (il est sorti de prison en 2000, un an après sa condamnation).
  Cette affaire est remarquablement similaire à celle de la tuerie d'Escoire, dans le drame, série de meurtres dont le père du jeune accusé, comme dans le verdict, étonnamment clément.

  En fait Martin Winckler évoquait ce 7 février 2006 l’affaire Alexis Goulette, jeune martyr de la médecine, assigné à résidence au CHU d'Angers.

  Ce n'était pas fini: le samedi 11 suivant, j’ai écouté comme à chaque fois que j’en avais l’occasion l'émission Rendez-vous avec X, consacrée ce jour à Georges Arnaud, dont il avait été brièvement question à Sorgues le samedi précédent, et auquel Le Vif du sujet avait aussi consacré une émission.
  Ce n’est encore pas la carrière littéraire de l’auteur du Salaire de la peur qui faisait l’objet de cette émission (qu'on peut réécouter), mais toujours la tuerie d’Escoire.

  Il y a ainsi eu deux évocations de Georges Arnaud des samedis consécutifs, la première m’ayant rappelé Le vif du sujet, et l’émission hebdomadaire intermédiaire du Vif du sujet était consacrée à une affaire Alexis. C’est certes une autre affaire « Alexis » que la tuerie de Louveciennes, au premier plan de l’actualité en son temps, mais la curiosité est qu’il existe également deux affaires « Georges Arnaud », ce que je rappelais au début de ce billet.
  Autre curiosité du numéro 42 de 813  dans lequel j’ai appris l’existence de W… Vert…, ce qui m’avait conduit à passer le message sur la liste Perec m’ayant valu la réponse d’Alexis… En reprenant le numéro pour écrire la page L'affaire Alexis en 2006, je me suis aperçu qu’il contenait l'article Les mystères des vies parallèles, sur les deux Georges Arnaud, étudiant de plus des coïncidences dans leurs écrits, fortuites si l’on en croit Georges J. qui affirme s’être longtemps refusé à lire quoi que ce soit de Georges. L'article était signé Roger Martin, que j'avais vu à Sorgues, et qui participait à l’émission Le Vif du sujet le 20 janvier 2004.

  Voilà donc l'essentiel de ma page de 2006, où je soulignais aussi l'importance des initiales MW. Moselli et W… Vert…, Martin Winckler et Marcoeur (où le nombre 813 apparaît dans Le dossier vert), Michel Wyn adaptateur de « 813 »... Un chapitre de la bio de Perec par David Bellos est intitulé M/W.
  Ces initiales ont aussi pris de l'importance dans ma propre démarche, avec leur rôle dans la grille de Cyril Epstein, au centre de mes préoccupations depuis mars dernier, avec un récapitulatif dans le précédent billet.
   
  Georges Arnaud/Henri Girard s'est aussi invité dernièrement sur Quaternité, via un commentaire en septembre sur Ana Mor, mords-moi à mort, de Patrick Bléron qui avait lu un vieux billet sur Fred Vargas où il en était question.
  Quelques jours plus tard, j'apprenais la publication en août d'un roman-enquête où Philippe Jaenada étudie minutieusement la tuerie d'Escoire.
  Fin octobre, Patrick achète La serpe. 
  Alors que le présent billet était commencé, La serpe obtenait le prix Femina le 8 novembre.
  Patrick commence à en parler sur Alluvions à partir de son billet 273/313 le 15 novembre (soit le 273e jour de 2017 n'étant pas un dimanche, où Patrick publie un feuilleton sur un autre blog). Il y apprend la venue de Jaenada pour une signature le 17 novembre à Châteauroux, où il habite.
  273... Un hasard tout à fait indépendant m'a appris, via la liste de l'association 813, l'existence d'un écrivain vivant nommé Henri Girard (voir au début du billet), auteur de Sous l'aile du Concombre, ce qui m'a fait baptiser mon précédent billet Sous les pans du concombre (de valeur 273 dont il était question dans le billet), en souvenir de la parution de Sous l'aile du bizarre quasi concomitante de celle de mon Sous les pans du bizarre en 2000.
  Femina... J'avais achevé ce roman en septembre 1999, et j'y avais imaginé que Maryline Desbiolles, présentée comme auteure d'un poème formant la trame d'un polar de JB Pouy, était un personnage fictif. Elle obtint en novembre suivant le prix Femina pour Anchise.

  Qu'en était-il du message d'Alexis Z. signalé plus haut, reçu le soir de la publication de Sous les pans du concombre?
  Il informait d'une référence, d'ailleurs inadéquate, de François Ruffin à La Disparition de Perec, dans une intervention disponible sur YouTube. J'y constate une petite curiosité: les deux députés de FI (France Insoumise) qui y interviennent ont tous deux FI dans leurs noms, Caroline FIat et François RufFIn (ce sont les seuls dans ce cas).
  Je remarque aussi que Ruffin occupe le siège 628 de l'hémicycle:
  On sait que Mélenchon a choisi le sigle φ, phi, pour son parti, et Ruffin représentant de la Picardie Insoumise pourrait opter pour π, pi=3.14... pour un demi-périmètre, et 6.28 pour une révolution achevée...

  Je reviens à plus jungien avec Mark Lund, réalisateur de Justice is Mind, né le 6/6/65, soit exactement 4 ans après la mort de Jung, le 6/6/61. 4 ans, 6/6/65, de quoi penser au nombre 46665 qui a fait l'objet d'importantes avancées en avril dernier.
  Le titre du film fait référence à la formule biblique Justice is mine (Dt 32,35), avec donc un échange entre D et E.

  Je remarque semblable échange entre GIRARD, accusé du triple meurtre d'Escoire, et GIRARE, le premier mot de la lecture en colonne de la grille de Cyril, avec GIRARE ROI pour la première colonne, évoquant le retournement de situation qui a frappé la monarchie en 1789, rappelant ce qui s'est passé en Perse quelque 2000 ans plus tôt, selon le livre d'Esther. Le sort a tourné aussi pour Girard, que chacun voyait promis à la guillotine.

  La dernière colonne de la grille de Cyril est ANAGRAMME, et l'anagramme transforme LA PERSE en LA SERPE (et phonétiquement Iran en Henri)...

  Il a été commenté que le livre d'Esther est le seul livre biblique où n'apparaît pas le Tétragramme, יהוה, YHWH, ou JEFE en transcrivant selon notre ordre alphabétique. Une façon d'écrire ce Tétragramme dont la prononciation est interdite est ידוד, YDWD, ou JDFD (voir ici).

  Je remarque encore que les lettres D et E ont les rangs 4 et 5 dans l'alphabet. Jung qui aurait pu mourir le 4/4/44, après avoir vécu 4 fois 6272 jours, s'est vu offert une 5e tranche de 6272 jours.

  Selon diverses notations musicales, D-E correspondent à nos notes ré-mi... Je rappelle que la grille de Cyril est inspirée par une carte postale qu'il voit signée Rémy Roi (mais j'y lis plutôt Henry Roy, Girare Henry?).

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