26.7.17

¡RES debe ser!


  Le billet précédent s'achevait sur une découverte ahurissante.
  Je rappelle que les grilles de 9x9 lettres de Cyril Epsein, publiée dans Formules n° 9 (2005), et de 9x10 lettres de Robert Rapilly, publiée dans El Ferrocarril de Santa Fives (2011), toutes deux conçues pour faire apparaître des messages en première et dernière colonne, contiennent sans intention de l'un ou l'autre des anagrammes de NOM-PRENOM dans leurs colonnes centrales.
  Ces 81 et 90 lettres m'ont évoqué un personnage dont les prénom et nom ont tous deux 9 lettres, ELISABETH LOVENDALE, de valeurs 81 et 90, soit 9x9 et 9x10, échos aux grilles de Cyril et Robert. Ce personnage d'une nouvelle de Leblanc m'avait paru extrêmement significatif en octobre 1996, et m'avait conduit au jeu ROMAN AMOR - LOVE NOVEL, que j'avais envisagé de magnifier dans un roman, Novel roman.
  Des coïncidences liées à ce jeu m'ont conduit à m'intéresser en mars à la grille de Cyril, et, indépendamment, en juin à celle de Robert, lequel était par ailleurs convié pour la première fois dans ce numéro 9 de Formules, avec des coïncidences étudiées dans le précédent billet. J'y étais aussi, également pour la première fois, comme Cyril et Robert, avec une double grille 8x8 + 6x6, où un message utilisant les 100 lettres du texte apparaît en lecture pandiagonale (voir ici toutes les explications). J'ai été stupéfait, en concluant le précédent billet,de trouver dans deux diagonales involontaires du grand carré LOVEN et DALE, avec LOVEN dans ce qui est en principe la diagonale principale du carré, celle déjà concernée par une coïncidence entre mon carré de Novel roman et celui de Ricardou dans Les Lieux-dits.
  Je n'avais donné que le grand carré du SONÈ dans le précédent billet, mais voici l'ensemble, avec une autre découverte dans le petit carré:
  Conformément à la lecture pandiagonale, il m'a semblé qu'il fallait s'intéresser plutôt à l'autre grande diagonale du petit carré, où je lis dans les mêmes conditions ALIS, puis, orthogonalement, LEDA, anagramme de DALE.
  ALIS peut faire penser à LISA, diminutif d'Elisabeth, mais le prénom vient de l'hébreu elisheva', qui peut se trancrire ALISBA.
  Léda est par ailleurs l'épouse du roi de Sparte, qu'elle a trompé avec le roi des Dieux, Zeus. Les Lovendale seraient des bâtards de la lignée du roi George IV.

  A partir de Lovendale s'étaient greffés divers surgeons, étudiés alors dans des textes quelque peu naïfs que je viens de remettre en ligne, tels quels. Les échos avec de nouveaux thèmes sont tels qu'il va falloir quelque temps et quelques billets pour défricher le terrain, sachant que chaque approfondissement amène souvent de nouvelles trouvailles...

  J'ai d'abord choisi de m'attacher aux trois poèmes concernés, la grille de 81 lettres de Cyril, celle de 90 lettres de Robert, et ma double grille totalisant 100 lettres (64+36).
  En tout 271 lettres, ce qui correspond au 9e nombre hexagonal centré, et ce n'est pas un hasard, car en partant de 81=92, les grilles obéissent au schéma
n2 + n(n+1) + (n+1)2 = 3n2 + 3n + 1, ce qui est précisément la formule des nombres hexagonaux centrés (suite A003215 de l'OEIS). Graphiquement :

█ █ █ █ █ █ █ █ █    █ █ █ █ █ █ █ █ █ █           █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
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█ █ █ █ █ █ █ █ █    █ █ █ █ █ █ █ █ █ █      █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
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█ █ █ █ █ █ █ █ █    █ █ █ █ █ █ █ █ █ █   █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ 
les 3 grilles équivalent à l'hexagone     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █   █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █    █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █      █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █       █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █        █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █         █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █          █ █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █           █ █ █ █ █ █ █ █ █ █
                     █ █ █ █ █ █ █ █ █ █

  Il se trouve que j'ai réfléchi récemment aux possibilités oulipiennes offertes par les hexagones, et fait un essai posté sur la liste Oulipo le 26/11 dernier. C'était une récriture en 216 lettres du texte de l'Oulipien de l'année, en l'occurrence une Oulipienne, Michelle Grangaud (dont la soeur Elisabeth - son mari Maurice ne se nomme ni Leblanc ni Lovendale - a réalisé la mise en pages du Formules n° 9).
  J'avais été séduit par le  8e nombre hexagonal, 217 ou 216+1, et avais choisi de laisser la case centrale vierge, comme dans le jeu de Rikudo.

  Ceci n'est pas permis dans le cas présent, et ma première tentative a utilisé le fait que les 90 lettres du poème ferroviaire de Robert peuvent occuper exactement les 7 et 8es enceintes de l'hexagone, de 42 et 48 cases, comme deux rails... 
  Ci-dessous, les 3 premières lignes de la grille de Cyril partent du G central, Gare opéra iwan Manon Roman pria, en 2 spires et demie. Suivent les 100 lettres de mon poème, dans sa version significative, Au paradis..., avec les 36 lettres du second carré occupant exactement la 6e spire. Suivent les deux rails hexagono-argentins de Robert, et la dernière spire déroule les 6 dernières lignes de la grille de Cyril.

         G R E N E M A I N R
        E I L D E F I L E I E
       R A B O L I L O C O N I
      E R A E L A N S M E M F N
     N E N N E R E L E V L O I E
    G L I E R T E N D L E E T N R
   A E E D E T A N P R E E S I I O
  W R R E V A M A I W I X V E V L I
 A O F I A N O R A R A A I E T E E M
E S H R R S O R E G E N A L A E S I A
 M Y P I A N S N P O M U E U P E T R
  I A A N T E I O N A P N R R M M I
   R P M I T S D A R A A E I B O A
    P E E F I U A C I P D V A T G
     M R S A L E D E M I E L I E
      I T L L E I A B E D L V M
       O
N I E L O S S E E L I
        I
E E E H R R O G O R
         M N A M O W N O O M

  Après la réalisation vient la recherche d'éventuelles nouvelles lectures dans la juxtaposition des poèmes.
  Je remarque particulièrement deux possibilités symétriques par rapport à la ligne centrale:
- la ligne 5 s'achève sur LOIE, composé de lettres issues des 3 poèmes écrits en une spirale rappelant le jeu de L'OIE; les 3 lettres précédentes sont LEV, "lion" dans plusieurs langues slaves, et il m'a fallu 21 ans pour comprendre que Lovendale vient de Loewenthal, "vallée des lions"; la Bulgarie dont l'emblème est le lion a adopté le lev, "lion", comme monnaie nationale, et la pièce ci-dessus fait référence au coup d'état du 9/9/44, une date qui m'est significative (d'autant que le coup a débuté la veille, 1/1/72 du calendrier pataphysique);
- la ligne 15 s'achève sur ELIE, or j'ai été conduit à un parallèle entre Elie et Enoch, seuls personnages de l'Ancien Testament ayant été élevés vivants au ciel, et Jung et Haemmerli, protagonistes d'un des premiers cas de NDE décrits en détail; NDE ou en français EMI, qui sont précisément les 3 lettres précédant ELIE sur la ligne 15;
- les 4 lettres précédant EMIELIE sur cette ligne 15 sont ALED, anagramme de DALE, "vallée", complétant le LEV de la ligne 5; tiens VAL est le renversement de LAV, "lion" en serbo-croate (dans son Ecrire en colonne, Cyril utilise, pour l'homophonie avec "reine", la préfecture Rennes du département 35 d'où a été postée la carte, et renverse par ailleurs ce numéro en 53 pour les "53 jours" de Perec, et je songe à Laval préfecture du 53).

  Je rappelle que la diagonale principale du grand carré du SONÈ est NEVOLAVA, avec donc dans un sens LOVEN, "lion" danois ou norvégien, et dans l'autre LAV, "lion" serbe ou croate...

  C'était une première approche, presque automatique puisque mon choix essentiel a été de choisir la lecture diagonale Au paradis du SONÈ plutôt que la lecture horizontale Nature, qui donnerait ceci (sans donner de couleurs différentes aux textes):

         G R E N E M A I N R
        E I L D E F I L E I E
       R A B O L I L O C O N I
      E R A I S A L E T E M F N
     N E N D P I T A X E N O I E
    G L I E A I S E N E L E T N R
   A E E L L R A N P R V A V I I O
  W R R E E E M A I W I I N A V L I
 A O F P N C O R A R A A S E D E E M
E S H I A I E R E G E N N E T E S I A
 M Y P M T S M N P O M A V A N E T R
  I A A E E U A O N A T U R I M M I
   R P M R L D D E R U L E L B O A
    P E E E A E P O D A R E A T G
     M R S S R E D E V I F L I E
      I T L I B E N I R A L V M
       O N I E L O S S E E L I
        I E E E H R R O G O R
         M N A M O W N O O M

  Je n'y vois pas a priori de curiosité aussi notable que dans le premier exemple, mais il y a tant de possibilités... Chacun peut s'y atteler...

  Il y a une autre approche, plus élaborée. La grille de Cyril et la mienne totalisent 181 lettres, et j'ai déjà repéré à propos de Mark Z. Danielewski que 181 est le 6e nombre étoilé, correspondant au symbole nommé Sceau de Salomon, entre autres.
  Ces nombres, décrits par la suite OEIS 3154, répondent à la formule
6n2 - 6n + 1, et il n'y a rien d'automatique à ce que deux carrés consécutifs donnent un nombre de cette forme. Les rares possibilités sont données par la suite 1570. Une autre propriété est que leurs carrés sont des nombres hexagonaux centrés.

  Il n'y a  pas de possibilité de représenter le 6e nombre étoilé, 181, de largeur 21, à l'intérieur du 9e nombre hexagonal centré, 271, de largeur 19, et j'ai songé au "lion caché", l'étrange pavage du plan proposé par Russell Hoban dans Pilgermann, étudié ici.
  Cyril voit un lion sur la carte postale prétexte de sa grille. Il m'a fallu interroger la toile pour le repérer, c'est un lion sculpté à la base de la colonne par Antoine-Louis Barye, dit aussi Lion du zodiaque.
  Un LEON apparaît verticalement dans la grille de Robert, avec le plein statut de "lion caché"; et il en va de même du LOVEN de mon SONÈ.

  Par ailleurs le sens du nom Lovendale m'est resté longtemps inconnu, et il est possible que Leblanc l'ait choisi en pensant au lion, emblème essentiel de la monarchie britannique. Chaque souverain, d'abord prince de Galles, a ses propres armoiries, et je m'émerveille de trouver sur celles de l'actuel Charles, outre pas moins de 13 lions, une grappe de 15 grains de raisin, symbole du duché de Cornouailles.
  Avant de découvrir ces armoiries, j'avais choisi comme élément essentiel de ma construction un triangle de 15 cercles, jaunes pour Cyril.

  Le "lion caché" de Hoban a pour motif central la "roue de David", un Sceau de Salomon fait de 12 triangles de deux couleurs. Elle est entourée par 12 triangles de deux couleurs, de plus grande dimension, le tout formant un hexagone permettant de paver le plan, et Pilgermann entreprend de paver un terrain d'Antioche avec des tuiles de terre de deux couleurs. Un ami, surnommé Bab el-Burj, "porte de la tour", pour le jeu avec Babel Tower, construit une tour sur le terrain, permettant de visualiser l'ensemble de la réalisation.
  J'avais été sidéré de trouver un lion révélé par une Tour de Babel, alors que deux formes du mot "lion", lewew et sisak, m'avaient conduit 7 ans plus tôt aux deux châteaux triangulaires de Wewel et Sisak, que j'avais superposés en Etoile de Babel, à partir du jeu du livre de Jérémie, Babel, BBL, codé SSK selon l'alphabet atbash.

  J'ai modifié le motif du Lion Caché pour avoir 18 triangles égaux, comptant chacun 15 cercles, s'inscrivant aussi dans un hexagone et permettant un pavage du plan (tiens, la diagonale principale du petit carré du SONÈ débute par PAVE). Les triangles jaunes et turquoise, formant un Sceau de Salomon (ou une Roue de David), totalisant 181 cercles avec le centre, recevront les 181 lettres des "hébraïsants", Cyril et moi. Les 6x15 cercles fuschia recevront les 90 lettres de Robert.
  Ces 181 lettres ont pour valeur 1909, or j'ai relié l'année 1908 = 18 fois 106 au jeu sur les 18 lettres d'ELISABETH LOVENDALE, en conséquence la lettre centrale du Sceau sera un A de valeur 1, venant de mon texte.
  Il reste à en transférer 9 lettres vers la grille de Cyril, et il m'a semblé s'imposer de choisir les diagonales LOVEN DALE. La lecture horizontale de la grille de Cyril s'achève sur l'énigmatique "IO imprime". IO c'est la princesse aimée de Zeus, et qui a pour point commun avec Léda que le dieu venait l'honorer sous forme animale (taureau ou cygne). Cyril voit une vache sur la carte postale, et interprète aussi les lettres IO comme la colonne I dressée sur le cercle O de la place. Je suppose que ce fan d'informatique a aussi pensé aux 1-0 du binaire et aux I/O symbolisant les entrées et sorties, la place ayant joué à plusieurs reprises un rôle certain dans la détermination de qui était IN et de qui était OUT.
  Bref il m'a semblé que ce que IO a imprimé, c'est LOVENDALE caché 113 pages plus loin dans mon SONÈ, par les méandres de l'Inconscient Océanique... J'ôte donc ces 9 lettres de ma grille pour en faire la 10e ligne de celle de Cyril.
Jusqu'à neuf c'est O.K. tu es "IN"
Après quoi t'es K.O. tu es "OUT"
(Serge Gainsbourg, Qui est "in", qui est "out")

  Quant au A centre du Sceau, ce sera le A précédant LOVEN dans la diagonale principale du grand carré.
  J'avais cerclé aussi le T correspondant dans le petit carré. D'une part parce que c'est la forme dessinée par les lettres LOVEN et DALE dans le grand carré, ALIS et LEDA dans le petit, d'autre part parce que alef et taw, A et T, première et dernière lettre de l'alphabet hébreu, forment le premier couple atbash.
  Le problème d'arranger nos grilles 9x9 et 10x10 en grilles 9x10 (ou IO) semble encore évoqué en anglais par la diagonale parallèle à LEDA dans le petit carré, NINE, qui se lit exactement ainsi, la rotation de 180° des N les laissant inchangés. Dans l'autre carré pourrait y correspondre TEN, occupant une diagonale complète, mais faisant partie du texte inTENtionnel, Au paradis on atTENd...

  Le stade suivant consiste à récrire les deux nouvelles grilles de 90 lettres à la manière de celle de Robert, en deux fois 5 lignes de 9 lettres:
 ___________     ___________     ___________
GAR│EOPERA   AUP│RAD│ISN   FRE│INA│BOL
IWANMANON   ATT│NDL│XIL   ILO│COM│OTI
ROMANPRIA   ENP│ICA│USE   VES│EMB│ALL
AWAGNEREG   SAE│RER│EEV   EES│SOL│EIL
RENEMAINR   EEV│EAU│REI   SEM│APH│ORE  
 ___________     ___________     ___________
EINEROIMA   MED│EIT│TAR   LER│AIL│DEF│
RIAGEMIRM   IED│ENE│LAN   ILE│INF│INI│
OONWOMANM   SME│LES│ETE   LEI│TMO│TIV│
IOIMPRIME   PRI│VED│EBA   LOG│ORR│HEE│
LOVENDALE   IEL│AFI│NIR   ENT│REP│AYS

  Donc la grille jaune est celle de Cyril, avec ajout final de la ligne LOV END ALE. La grille turquoise est mon texte Au paradis... amputé des lettres LOVEN DALE et A, enfin la grille fuschia est celle de Robert, pratiquement identique à sa version publiée, si ce n'est que j'ai découpé chaque grille en 6 secteurs de 15 lettres. Chaque secteur correspondra à un triangle du "lion caché", dont chacune des 6 branches recevra 3 secteurs identiques des 3 grilles.
  Je disposerai à ma guise les lettres de chaque secteur dans le triangle correspondant, mais pour limiter les possibilités je me suis imposé une autre règle: chaque branche du lion caché devra comporter l'un des 6 mots codant l'ouverture des "coffiots" du roman de Siniac Les monte-en-l'air sont là! Des considérations sur le N de ELISABETH LOVENDALE m'avaient conduit à ce Folio Policier n° 185, et à y découvrir les 6 combinaisons des coffres convoités par les braqueurs
Auguste Maty et Armie Duclair :
RIVER - OPERA - ADOLF - MAFIA - ALLAH - NEGRO
  J'y avais repéré l'acrostiche RO(A)MAN, écho au ROMANAMOR auquel m'avait mené la nouvelle de Leblanc; par ailleurs les initiales AMAD des braqueurs m'évoquaient le jeu M-A-D, 13-1-4, également déterminé par le nom ELISABETHLOVE-N-DALE.

  Si j'avais vu jadis chaque combinaison évoquer une aventure de Lupin (notamment MAFIA évoquant les Milliards d'Arsène Lupin détournés dans un convoi de 18 camions, sauf le 14e), il ne m'est pas indifférent aujourd'hui que RIVER ait été choisi par Ralph Russel Rudder, vraisemblable allusion à Raymond Roussel, dont la Vue est prise comme exemple dans l'entreprise de Cyril de description d'une carte postale, montrant la place de la Bastille destinée à accueillir un OPERA, seconde des 6 combinaisons. Cyril s'intéresse aussi au canal qui coule sous la place, invisiblement (RIVER caché ?)

  Voilà, restait à appliquer ces règles et voici le résultat:


Ceci peut se lire:

wagon, sérail à ta MAFIA, par women épurées, rêve tes èves
cadre pardi, ménélas mage nu, plan OPERA, ino maman boche
raire en air, ô léon, n’arRIVER lion, exige le bis seul loti
A
idées à midi, lorelei, ein impie, le noir NEGRO, vil otello
pomme éden réel, weg, roi ferminien, ADOLF prévit sa mort
néant mérité, amer afin, ALLAH y a mimé bêtisier, aide vin


  En principe, le A central peut (doit ?) débuter chaque branche du Lion Caché. Comme je ne pouvais lui donner qu'une seule direction, j'ai choisi de le remplacer par son ancêtre Alef, א, aussi giratoire que le génie ou le roi de la Colonne de Juillet.

  Peut-être faudra-t-il attendre quelque temps pour décoder d'éventuels messages non calculés dans le Lion Caché, comme il a fallu près de 9 ans pour que je distingue le LOVEN caché dans le SONÈ. J'ai le sentiment que les textes très contraints génèrent de telles surprises.

  A ce propos je veux revenir sur Ricardou, pour une coïncidence en cours d'écriture de ce billet.
  Donc, ignorant tout de son roman de 1969, Les Lieux-dits, et de sa table des chapitres formant un carré dans la diagonale duquel peut se lire BELCROIX, j'ai eu aussi l'idée en 1998, à l'intérieur du projet dont le titre aurait été NOVEL ROMAN, de créer une table de 11 chapitres ESARTULINO + 1 joker, dans la diagonale duquel peut se lire ROSENCREUTZ (ROSECROIX).
  J'ai mentionné ceci à diverses reprises, sans avoir conscience que Ricardou était un théoricien du Nouveau Roman, et qu'il avait écrit précisément Le Nouveau Roman, en 1973, où il dévoilait d'ailleurs quelques jeux de sa propre prose, notamment la diagonale BELCROIX.
  C'est le 23 juillet que j'ai pris conscience de cette correspondance Ricardou-Nouveau Roman et Schulz-Novel Roman. Consultant Wikipédia, j'ai vu que Ricardou était mort le 23 juillet 2016, exactement un an plus tôt, ce 23 juillet étant par ailleurs l'entrée dans le signe du Lion.
  Son roman Les Lieux-dits est centré sur l'exégèse d'un paquet de Pall Mall, avec notamment diverses considérations sur ses 8 lions.
  Et bien sûr Jung natif du 26 juillet est un Lion, ce qui ne m'avait jusqu'ici pas retenu, vu mon peu d'intérêt pour l'astrologie. 

  A propos de Io présente dans la grille de Cyril, il me souvient d'une des définitions de la génisse idolâtrée par les verbicrucistes, Coeur de lion..., pour IO au coeur des lettres LN, autre classique des mots croisés (Beauté phonétique).
  La nouvelle curiosité, c'est que Léda, apparue involontairement dans mon SONÈ, était la mère d'Hélène. Y a-t-il un lien avec l'apparition de Ménélas dans le Lion Caché?

  Je suis loin d'en avoir fini avec le lion sous ses différentes formes, mais je reviens à Pierre Siniac, qui était lui plutôt amateur de tigres.
  Mon découpage plus haut des 270 lettres en 18 secteurs verticaux de 15 lettres permet aussi un découpage horizontal en 90 groupes de 3 lettres.
  Après la décision d'utiliser les 6 combinaisons des coffiots, je me suis avisé que les 6 lettres de SINIAC correspondent aux groupes 33 et 38, ISN et ICA (avec les groupes 1 à 30 pour Cyril, 31 à 60 pour moi, 61 à 90 pour Robert). Aux groupes 45 et 89, REI et REP, correspond PIERRE (45 et 89 sont les valeurs de REMI SCHULZ).

  Ceci me permet d'aborder un dernier point. Les valeurs de nos noms sont
EPSTEIN  SCHULZ  RAPILLY = 88 + 89 + 93 = 270,
soit 3 fois 90, nombre de lettres de la grille de Robert comme de celles de Cyril et moi, après réarrangement en lui cédant les lettres LOVENDALE, de valeur 90 précisément.
  Les écarts de nos noms à la moyenne 90 sont -1, -2, et +3, me rappelant que les 3 carrés de Rapilly dans le Formules n° 9, situés entre ceux d'Epstein et Schulz, semblent magnifier de 3 façons différentes la valeur 123 de GEORGES PEREC.

  Ainsi le RES du titre de ce billet fait d'abord allusion à nos initiales, plutôt qu'à la res omnium rerum de César ou la thing of beauty de Keats. Le titre complet se réfère au dernier quatuor de Beethoven (ça rime avec LOVEN), n° 16 (4x4), qui a 4 mouvements. Le dernier mouvement porte une inscription de la main du compositeur : « Muß es sein? Es muß sein! » (« Le faut-il ? Il le faut ! », ou en espagnol ¿Debe ser? ¡Debe ser!).


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