26.5.17

des lions jusqu'en bas


  Le billet précédent Rom Ana Mor m'a conduit à relier le personnage Adam Berg de Johana Gustawsson aux mots grecs anthropos et purgos, "homme" et "tour", auxquels le théologien Strong a donné les numéros 444 et 4444 dans son lexique biblique. Ceci m'a fait évoquer d'autres personnages, le commissaire Adamsberg de Fred Vargas, et le criminel Adam Bergman de AJ Kazinski.
  En achevant le billet je me suis avisé que Bergman se suffisait à lui-même, puisque man (ou Mann) est "homme". Il y a beaucoup de Bergman, mais le premier qui m'est venu à l'esprit est Andrew Bergman, écrivain et cinéaste qui avait attiré mon attention dès 1999 par son roman La grande magouille de 1944, Série Noire n° 2352.
  Je me rappelais avoir repris le roman peu après ma découverte de l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, et en avoir parlé quelque part, mais je n'en ai découvert aucune trace sur Quaternité.

  Mon commentaire était en fait sur le forum Unus Mundus, dans un message posté le 11/11/2009, à 11:11, sur le sujet The 11:11 Phenomenon. Je l'avais intitulé 1111 and 1114, en continuité avec le message précédent où je constatais que le mot grec strongylé, στρογγυλή, avait pour valeur de ses 9 lettres 1114, étant composé de 8 lettres différentes de valeur 1111 (car le gamma γ est doublé, ce qui a divers échos avec de récentes préoccupations). Ce mot avait été essentiel lors de ma découverte sur le 4/4/44.
  Je commençais donc dans ce billet par citer mon poème (11+11+11)(11+11+11), inspiré par un carmen quadratum de Raban Maur illustrant par 4 croix de 69 lettres les 276 jours passés par Jésus dans le giron de Marie, du 25 mars de l'Annonciation au 25 décembre. Je l'avais composé en 2005 où le Vendredi saint tombait le 25 mars, unissant les mystères de l'Incarnation et de la Rédemption, ce qui était jadis considéré comme favorable, mais, selon des dispositions récentes, l'Annonciation est reportée au 4 avril lorsque le cas survient.

  Je poursuivais en mentionnant un sonnet proposé le 1/11/2009 à la Liste Oulipo, où chaque vers exploitait une des 14 possibilités de scinder 168, nombre de pieds d'un sonnet d'alexandrins, en deux nombres premiers (avec pour dernier cas 1-167, particulier car 1 n'est pas considéré comme premier).
  La somme de ces 28 nombres, 2352, m'a aussitôt évoqué le numéro de La grande magouille de 1944, car j'avais jadis remarqué que c'était le renversement de 2532, numéro d'un autre titre numérique en Série Noire, Larchmütz 5632 de JB Pouy, pour moi remarquable car 5632 y est le matricule de la vache Larchmütz, à la robe noir et blanc, or 56 et 32 sont les valeurs de NOIR et BLANC, ce dont Pouy a été le premier surpris.

  Je me permets quelques commentaires actuels, en commençant par remarquer que Raban Maur est proche de Laban Maur, avec laban qui signifie "blanc" en hébreu, et maur(us) "sombre", "brun", en latin.
  Comme L et R sont des lettres qui s'échangent volontiers, j'ai investigué, et une requête "raban blanc" m'a conduit à une curiosité dans GoogleBooks, où "Raban Maur" a été lu "Raban blanc" par le logiciel de reconnaissance OCR!!! Mieux, le passage traite d'une Vie de Sainte Madeleine attribuée à Raban, et l'auteur établit qu'il est impossible qu'il en soit autrement parce que le copiste est un ignorant qui a défiguré de multiples mots de l'original latin.
  Je rappelle que Madeleine vient de l'hébreu migdal, "tour".
  Je peux encore voir ANA dans rAbAN et MOR dans Maur.

  Au moment où j'écrivais ces derniers paragraphes, ce 20 mai à 12:05, j'ai reçu un message de la Liste Oulipo, Oulipalindromes capillocractés, où Robert Rapilly proposait 5 palindromes sur des noms d'oulipiens, dans l'ordre Caradec, Le Tellier, Perec, Queval, Salon. Le poème ROMAN AMOR, composé par Braffort pour Queval, a été essentiel dans l'écriture de Rom Ana Mor, et Braffort m'apprend ici que Queval a aussi traduit un livre suédois. Le palindrome de Robert, introduit par
Auteur se confessant, tout le monde descend.
est : L’aveu Queval
 
  Retour au roman de Andrew Bergman, en notant au passage que le prénom vient du grec anêr, qui signifie aussi "homme". L'investiture de Thomas E. Dewey pour le camp républicain lors de l'élection de 44 y est remise en question par l'implication d'un collaborateur dans une sombre histoire, que le détective Jack LeVine est chargé de démêler, du 20 juin au 4 juillet, date clé où doit se décider l'investiture.
  Cette date anniversaire de l'Indépendance est le 4/7, 7/4 à l'américaine, et la même année le Vendredi saint était le 7/4, 4/7 à l'américaine, date de la mort du Maître dans Et le huitième jour..., autre polar se déroulant pendant la période de l'échange Haemmerli-Jung, dont les dates essentielles sont le 11 février, l'accident de Jung, le 4/4/44, début de sa convalescence et déclaration de la maladie de Haemmerli, le 30 juin, mort de celui-ci et sortie de l'hôpital de Jung.
  Comme les 8 chapitres du roman de Queen décrivent les 8 jours de la Semaine sainte, il y en a un intitulé mardi 4 avril. Deux paragraphes de Bergman sont consacrés au vendredi 30 juin, et il faut avouer qu'il ne s'y passe rien de marquant.
  Il y a deux erreurs page 6 du Série Noire n° 2352, où le titre original est donné pour The big kiss-of 1944 ("off" est off !), et le copyright pour 1947, alors qu'il s'agit de 1974.
  47-74: je reliais l'erreur aux jours cruciaux de 1944, les 4/7 et 7/4, et enchaînais sur quelque chose que j'ai redécouvert avec effarement.

  Je venais de publier sur Quaternité le billet Truffaut 1932-2015, le 21 octobre, 25e anniversaire de sa mort, mais 21 jours plus tard, le 11 novembre, c'étaient des éléments inédits que j'avais communiqués au forum UM, ensuite oubliés.
  J'avais ainsi vu que Truffaut avait vécu 4441 jours le 4/4/44, et qu'il avait donc atteint 4444 jours le 7/4/44, le Vendredi saint. Par ailleurs les 4/5es de sa vie tombaient le 7/4/74, qui cette année était le dimanche des Rameaux. Encore des 7-4, et ces informations auraient été bienvenues sur le billet consacré à Truffaut.
  Mon poème (11+11+11)(11+11+11) était un carré de côté 33, soit 1089 cases ou lettres, avec 276 lettres pour les croix et donc 813 pour le reste. Je rapprochais ceci de l'obsession de Truffaut pour le nombre 813, cité dans une dizaine de films, mais omettais de signaler qu'avant 2005, la première année où le Vendredi saint tombait le 25 mars était 1932, 48 jours après la naissance de Truffaut. L'an julien 813 était dans le même cas.

  Je n'avais pas vu non plus que le traducteur de Andrew Bergman était Michel Lebrun, fondateur de l'association 813, limitée par ses statuts à 813 membres. Le numéro 813 est réservé à un descendant de Maurice Leblanc, et après la mort de Lebrun il a été décidé que son numéro, 1, lui resterait acquis.
  Lebrun, le "maure", a aussi écrit sous le pseudo Michel Lenoir, ainsi les 811 numéros "libres" de l'association sont bornés par le noir et le blanc, et JB Pouy, auteur de Larchmütz 5632 (NOIR-BLANC) y a le numéro 2.
  Le dernier film de Truffaut, Vivement dimanche !, est en noir et blanc.


  Retour au post 1111 and 1114 où je mentionnais le film 11:11 vu 3 mois plus tôt, dont je n'avais rien à dire, puis la découverte récente du film 11:14, vu le 3 novembre. Le premier personnage qui y apparaît est Jack Levin (rappelant le privé Jack LeVine du roman de Bergman que j'avais lu la veille).
  Ce Jack Levin arrive de nuit dans la ville de Middleton lorsqu'il percute quelqu'un. Une séquence ultérieure montre que c'était un cadavre qui avait été jeté sur la route par Frank, lequel l'avait trouvé dans un cimetière, derrière une pierre tombale sur laquelle la caméra s'attarde quelques instants.

  Elle est au nom de Carlo Yagacedo, né le 16 juin 1729. J'y ai remarqué les lettres CARL JUN G, s'inscrivant dans le rectangle ci-contre, ce qui m'a fait enquêter plus avant.
  Le nom de famille Yagacedo est inconnu, et sa seule mention est sur le site de l'entreprise fournissant les accessoires de cinéma, pour cette pierre.

  Recherchant pour les besoins de ce billet la fiche IMDb de 11:14, j'apprends l'existence du téléfilm Code 11-14, devenu en français Le tueur du vol 816.
  Amusant, car Vivement dimanche ! est l'adaptation du Série Noire n° 816, et je me suis demandé si Truffaut ne l'aurait pas choisi pour son numéro proche de 813 (c'était en fait une suggestion de ses collaborateurs). Il y a une chambre 813 dans Vivement dimanche !, et un vol 813 dans La mariée était en noir.

  J'en ai en principe fini avec ce message sur Unus Mundus, qui a eu des suites relatées ailleurs, car ces coïncidences 47-74 ont conduit Jan à me signaler que mon numéro de membre du forum était 47, et à découvrir que le membre 29 (BLACK) était AA Attanasio, auteur d'un polar traduit en Série Noire (n° 2566), que j'avais reçu en cadeau de l'association 813 en 2000.
  Je suis revenu sur le 11:11 le 19 septembre 2014, en réponse à un message du 25 août de Gregory Sova sur un autre sujet. Il découpait le mot LOVE en (LO,VE), et constatait que sur un cadran de téléphone, L+O correspondait à 5+6 = 11, et V+E à 8+3 = 11 aussi, soit
(LO,VE) = (11,11) = (EV,OL).
  On trouve de multiples liens sur le jeu LOVE-EVOL, avec evol compris comme evil, "le mal", se prononçant ivol. Gregory y voit aussi EVOL(ution), et relie le jeu au Sceau de Salomon, formé de deux triangles symétriques, symbole du chakra du coeur.

  Or je sais que LOVE, selon l'atbash adapté à notre alphabet, devient selon ce code OLEV, et qu'il y a donc un autre écho immédiat au jeu
(LO,VE) = (11,11) = (EV,OL), qu'on peut aussi écrire
(LO,VE) = (27,27) = (OL,EV) = (EV,OL), LO et EV étant deux couples symétriques dans notre alphabet, de somme 27 donc (comme A+Z, B+Y, etc.)
  Par ailleurs les deux formes du mot "coeur" en hébreu sont LB et LBB, lev et levav, la seconde étant le renversement de BBL, bavel, Babel pour le commun des mortels.
  BBL est travesti en son atbash SSK dans le livre de Jérémie, et je suis maintes fois revenu sur les mots "lion" en polonais et tokharien, lwow et sisak, qui m'ont conduit aux châteaux triangulaires de Wewel et Sisak, dont la superposition donne un Sceau de Salomon. Si Wewelsburg était destiné à devenir le centre du monde SS, Jan m'a appris que le château de Sisak avait été un symbole de la résistance croate face aux nazis.
  Je signalais dans ma réponse à Gregory que le lion allemand était Löwe, en écho à LOVE, mais je n'ai découvert qu'en écrivant le précédent billet le danois löve, et le norvégien løve.
  Gregory a aidé Remo Roth, le fondateur du forum, à adapter en anglais son livre sur Jung et Pauli, dont la couverture est illustrée par le chakra du coeur.

  Le lion était par ailleurs abondamment présent sur le sujet, avec 39 occurrences du mot sur cette page du forum, contenant 34 messages. Incidemment, la page s'achevait sur un message où Gregory citait Jung exposant son expérience de décorporation de 1944, avec sa vision de Ceylan brillant comme une perle d'argent à travers une merveilleuse lumière bleue. Les recherches sur "adamsberg" avaient révélé que c'était le nom allemand du pic d'Adam, une montagne de Ceylan, devant son nom à une grotte à son sommet, vue comme l'empreinte du pied d'Adam après son expulsion d'Eden.
  Je suis troublé de voir Gregory souligner, par cette incrustation sur une image satellite, la précision donnée par Jung qu'il voyait Ceylan "sous ses pieds", alors que je n'avais jamais parlé du pic d'Adam sur le forum.

  Il y a d'autres motifs d'émerveillement. Je rappelle que ce sont les frères suédois COEUR de LION qui m'ont fait découvrir le norvégien löve. Ces frères sont Jonathan et Karl, l'aîné s'étant sacrifié pour sauver Karl lors de l'incendie de leur maison, ce qui m'évoque l'échange entre Theodor (forme grecque de Jonathan) Haemmerli et Carl Jung.

  Puisque löve est un autre "lion", je peux relier le jeu LOVE-EVOL à d'autres jeux anadromes sur des dérivés léonins, tel
LIEV-VEIL : Liev Schreiber acteur dans The painted veil;
LYOV-VOYL : saint Antoine est vu avoir fait ami avec les bestioles du désert, et Anton Voyl est le premier disparu de La disparition;
LEON-NOEL : emblématique, mais j'ai une dilection particulière pour le flic Leon du Dernier homme bon qui accouche une femme la nuit de Noël.

  La richesse de ce roman des Danois Kazinski m'avait fait lire leur seul autre titre traduit en français, Le sommeil et la mort, où l'assassin se nomme Adam Bergman.
  La richesse de Mör, de la Franco-suédoise Gustawsson, m'a fait lire son seul autre titre publié, Bloc 46, où l'assassin se nomme Adam Berg.

  Je passe à tout autre chose, qui va cependant être en profond écho avec ce qui précède.
  Le soir du 6 mai, je me suis demandé combien de décompositions distinctes il y avait de 6 syllabes, soit d'un hémistiche d'un alexandrin classique. J'en ai trouvé 28, et ai aussitôt envisagé d'en faire un sonnet, en songeant d'abord à Voyelles, dont le premier vers correspond aux décompositions 111111 et 11112 (A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles,).
  J'ai envoyé un message à Gef, le grand spécialiste de la liste, pour lui demander s'il y avait déjà eu des créations utilisant cette contrainte, puis j'ai été me coucher.
  Je me suis réveillé le lendemain avec en tête que j'avais oublié dans mes dénombrements les cas de 4 mots 1113 (et 1131-1311-3111), en conséquence il y avait 32 décompositions de l'hémistiche, de quoi faire 16 alexandrins. Le premier poème de 16 alexandrins qui m'est venu à l'esprit est Brise marine, de Mallarmé, dont le premier vers correspond encore aux décompositions 11112 et 111111 (La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.).
  Or en ce 7 mai se tenait un événement hexagonal d'une certaine importance, l'élection d'un nouveau président, avec un choix inédit, d'un côté le diable, non pas écarlate mais bleu Marine, de l'autre un candidat hors partis, Emmanuel qui signifie "Dieu est parmi nous". Sans en déduire une foi totale, le choix était pourtant clair, et j'ai récrit le poème de Mallarmé en le rebaptisant brise Marine, en en gardant tout ce qui obéissait à la contrainte envisagée, et en introduisant quelques allusions électorales dans ce qu'il fallait modifier (Le vote est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.).

  Avant de mettre en oeuvre cette récriture j'avais un message de Gef qui me donnait le bon résultat, 32 décompositions, et signalait qu'il était lui-même en train de mettre au point 16 vers les exploitant... Encore une coïncidence, pas si extraordinaire car il avait quelques mois plus tôt exploité les 16 décompositions de 5 syllabes.
  Mon brise Marine ne pouvait attendre un autre jour, et je l'ai publié sur la liste, où Gef proposerait deux jours plus tard sa création.

  Ma réflexion m'a conduit à constater que les décompositions de n syllabes en mots correspondent au développement du binôme, selon les formules
nombre de décompositions = 2^(n-1)
nombre de mots = (n+1)2^(n-2)
soit 112 mots pour 32 hémistiches de 6 syllabes. 112 mots, comme le sonnet Vocalisations de Perec qui m’est cher pour ses harmonies numériques (112 mots de valeur moyenne 56 qui est celle du mot NOIR, couleur des 56 A du sonnet). 32 est la valeur de BLANC (voir supra Larchmütz 5632), et une anagramme en 32 hémistiches pourrait souligner l'E blanc disparu.
  C'est possible car 16 alexandrins nécessitent au moins 192 voyelles, et le texte en compte 212 (mais comme il a 4 q il faut être prudent avec les diphtongues.
  Selon le développement du binôme, il y a 1 décomposition en 6 mots, 5 en 5 mots, 10 en 4 mots, 10 en 3 mots, 5 en 2 mots, 1 en 1 mot, ce qui dicte une évidente complémentarité pour faire 16 vers de 7 mots.
  Ma première réelle anagramme de Vocalisations a été réalisée en 2006, et je me suis émerveillé d'avoir été le 5e à proposer un arrangement des mêmes lettres de valeur 6272 lorsque j'ai découvert en 2008 que la vie de Jung couvrait 5 fois 6272 jours, avec le 4/4/44 aux 4/5es.
  Un léger bémol obscurcissait cette merveille, les 3 membres du forum Anagrammy qui avaient proposé des traductions anagrammatiques du sonnet étaient partis d'une version erronée, et leurs versions n'avaient donc pas la valeur 6272. Et bien sûr elles ne respectaient pas les 112 mots pour moi essentiels.
  Diverses circonstances m'ont conduit à proposer en 2012 une autre anagramme, Consonnantisations, en 112 mots bien sûr, avec de multiples autres contraintes. Par ailleurs la version que j'avais codée en 2000 dans Sous les pans du bizarre peut être considérée comme une anagramme, car deux mots du sonnet de Perec y apparaissaient sous forme d'anagrammes.
  Ainsi la nouvelle anagramme, achevée le 15 mai, date stendhalo-perecquienne, constitue le réel 5e arrangement des mêmes 497 lettres de valeur 6272, avec chacun 112 mots, cette unique version en 4-4-4-4 vers correspondant à l'après 4/4/44 (les 56 autres vers au NOIR).
  Outre les complémentarités du développement du binôme, j'ai choisi des vers isocèles, et d’avoir pour chaque strophe la valeur 1568 (6272/4). J'ai de plus placé le mot "blanc" dans chaque strophe, ainsi chaque voyelle se référence au blanc disparu, de même que l'ensemble du poème par ses 32 (BLANC) hémistiches (je pense aussi à l'espace, le blanc entre les mots, dont le code ASCII est 32). Voici, avec une couleur pour les hémistiches en 6, 5 et 4 mots, et une autre pour les hémistiches en 1, 2, et 3 mots:

A noir, un blanc, vois là vocalisation
du lait sur un tapis, plis sinusoïdaux,
du rata dans un qat prônant forclusion,
osant la vis sans fin, indivis animaux.

I roux, jus maxi blanc, inquisitif ami,
mais ni Dado ni Grof, infraliminal tic,
Carl Gustav Jung osa punir, impuni psy,
ainsi vit-on nourrir un indu pronostic.

U safran, oral blanc, dahu pur inconnu,
midis, du dural tour au lupanar obscur,
sursis moraux au nid, malotru si cornu,
un fol amour ado parfois obliquant dur.

O violin, blanc su du fat conquistador,
riz doux cortical dol à horrifiant son,
on a dix corridas, arrondissant son or,
omicron du roi Shir, Knossos haï sinon.


  Je ne rentre pas dans les détails de fabrication, mais il m'a fallu tout reconsidérer après avoir écrit 3 strophes, car il était impossible d'arriver à quoi que ce soit avec le reliquat de lettres. Au cours des nécessaires rééquilibrages sont apparus Dado, illustrateur d'Alphabets de Perec, et Grof (Stanislas, fondateur de la psychologie transpersonnelle).
  Je me suis avisé ensuite que les complémentarités 6-1, 5-2, et 4-3, sont aussi celles du dé, dado en italien.
  Je ne connais pas de roi Shir, imaginé pour caser quelques lettres restantes, mais j'avais tout de même choisi un mot hébreu, shir, "chant", sans penser au dernier hémistiche de Brise marine comme de brise Marine, "le chant des matelots".
  Il y a une erreur dans le système, avec deux fois la combinaison 231 (vers 8 et 12), tandis qu'il manque la combinaison 321. Je pourrais corriger, mais préfère garder le clinamen.

  Après la composition des 32 hémistiches m'est venu que 32 est la valeur du mot "coeur" en hébreu, LB, lev, qui est aussi le début de "blanc", LBN, lavan, comme de "lion", LBYH. Je me suis souvenu que ces lettres LB étaient au coeur d'une fantastique coïncidence survenue sur le forum Unus Mundus, relatée dans le billet Triangles.
  Au plus bref, se reporter aux billets pour les détails, mon intérêt pour le couple Soleil-Lune m'avait conduit début juin 2011 aux jumeaux de Thamar, Zerach et Perets. Le 5 juin, mon regain d'intérêt pour la tradition juive m'a fait regarder l'émission Judaïca, consacrée au Décalogue, deux jours avant la fête de Shavouot. J'y ai capturé cette image, pour les deux lions tenant le Sceau de Salomon, et y ai ensuite vu le mot MZRH, "levant", de même racine que ZRH, "briller", dont dérive aussi Zerach.
  Le lendemain, 6/6, 50e anniversaire de la mort de Jung, je découvrais un nouveau sujet Zerach sur le forum. Zerach n'est pas un personnage si connu, et la pertinence du sujet sur le forum n'était pas immédiate.
  L'ouverture du sujet, due au canadien pascal b, se limitait à un extrait d'une page d'un livre, Crown Diamond of the Believers - Tree of Life. Zerach et Perets y étaient homologués aux lettres hébraïques Bet et Lamed, BL qui dans cet ordre forment BL et BBL, le dieu Bel de Babel, et dans l'autre LB et LBB, les deux noms du "coeur".

  J'en viens au neuf, ou plutôt au 6, et aux autres nombres liant Zerach à mes poèmes.
  D'abord la date, 6/6, alors que ma contrainte porte sur les couples d'hémistiches, 6-6.
  L'identifiant du sujet est 1113, alors que j'avais oublié 1113 et ses permutations dans mon premier dénombrement. Le nombre lui-même avait fait sens sur le forum, harmonisant les divergences entre Jung et Pauli sur l'ultime symbole de totalité: pour Jung c'était la Quaternité, la Trinité complétée par un quatrième élément, tandis que le physicien Pauli voyait la Trinité complétée par une autre Trinité, opposée (les deux triangles du Sceau de Salomon, d'où le titre de mon billet).
  L'identifiant du message Zerach ouvrant le sujet est 13206, pouvant se décomposer en 132-6. J'avais utilisé la combinaison 6-231 dans le pénultième vers de brise Marine:
Consultativement, devant futiles lots,
Entends, coeur lucide, ois le chant des matelots !
  Le dernier vers est 2121-1113 (1113 identifiant du sujet Zerach), et j'y remarque le mot "coeur", seul substantif donné deux fois dans Brise Marine par Mallarmé (et par moi dans brise Marine, aux mêmes vers).
  Dans ce message du 7 juin (mais du 6 au Canada avec le décalage horaire), pascal b transforme l'heure 14:24 en 2:24 PM, puis en 224, et donne les mots hébreux de gématrie 224 (dont YRWH, "lune"). Mes deux poèmes en 112 mots totalisent 224 mots.

  Je souligne que Vocalisations # 5, ma 4e anagramme de Vocalisations, est un poème dont chaque vers a 7 mots, épuisant dans ses deux hémistiches les complémentarités du développement du binôme. Je ne crois pas avoir fait d'autre poème de ce type, où les deux hémistiches offrent une complémentarité épuisant un ensemble arithmétique, que le sonnet de novembre 2009 sur la décomposition de 168 en deux nombres premiers.

  Le développement du binôme est à l'origine du fameux Triangle de Pascal (Blaise), où dans chaque ligne, donnant les coefficients de (a+b) à la puissance n, en partant de n=0, chaque nombre est la somme des deux nombres au-dessus.
  J'ai contacté "pascal b", qui m'a confié qu'il avait effectivement choisi son pseudo, sans rapport avec son nom réel, en hommage à Blaise Pascal.
  La mention de 14:24 m'avait fait mentionner mes recherches bachiennes, et pascal b avait enchaîné avec une page donnant le canon palindrome de Bach, où il avait repéré un commentaire sur un autre sujet, l'arche interstellaire, d'un "pascalb", en français.

  Une curiosité du Triangle de Pascal est qu'on peut y trouver la suite de Fibonacci, selon une procédure qu'on peut répéter à l'infini. J'ai choisi cette image donnant les 8 premiers termes de la suite:
  Tiens, le terme suivant est 34, et la Saint-Blaise est le 34e jour de l'année.

  Cette cheville me permet d'arriver au dernier développement. Je n'avais pas mentionné la trilogie des parutions de mars Mör, Mörk, et Mørck uniquement pour l'euphonie.

  Mör m'a donc conduit à l'autre roman de Johana, où j'ai découvert le tueur Adam Berg, or il s'agit d'un nom doré,
ADAM / BERG = 19 / 32,
d'une série intéressante car elle se poursuit par 51/83, le rapport voyelles/consonnes parmi les 10 lettres les plus fréquentes en français, AEIOU/LNRST, puis par 134/217, le rapport de ces 10 lettres aux 16 autres lettres de l'alphabet, magnifié dans Alphabets de Perec.
  1932 est l'année de naissance de Truffaut, dont la vie a de multiples points communs avec celle de Perec.

  32 comme BLANC (et comme EVE)... Le titre mörk signifie "sombre" en islandais, probablement dérivé du maurus latin, et le titre de son autre roman publié en français, Snjór, signifie "neige".
  Nous ne sommes encore pas loin du NOIR/BLANC 5632. Mörk est un polar très classique, avec une construction déjà vue ailleurs (Un étranger dans ma tombe de Margaret Millar par exemple). Les 40 chapitres de l'enquête actuelle sont entrecoupés d'extraits d'un vieux journal tenu par on ne sait qui, sinon que son identité doit être essentielle... Il y a 25 de ces extraits, et 25/40 = 5/8, Fibonacci... La répartition des extraits fait que le rapport doré n'apparaît que dans les derniers chapitres, d'où je soupçonne que c'est un hasard.

  Je n'ai rien d'important à dire sur le dernier Adler-Olsen, Selfies, mais j'avais repéré une possibilité de structure fibonacienne dans celui publié l'an dernier, Promesse, 6e enquête du département V (Q en danois).
  Le roman a un prologue, 53 chapitres, et un épilogue, soit en tout 55 éléments (10e Fibo), introduits par des dates, car l'histoire se partage entre l'enquête actuelle (avril-mai 2014), et la communauté du gourou Atu Abanshamash ("gardien de la pierre du soleil"), de 1997 au temps présent. La date n'est pas précisée lorsque c'est la même que celle du chapitre précédent, ainsi c'est le plus souvent lors du passage d'un récit à l'autre qu'il y a un changement de date.
  Mais le récit Shamash ("soleil") se rapproche de l'enquête Mørck ("sombre"), et le chapitre 32, dans la communauté, est introduit par Vendredi 9 mai 2014, tandis qu'il n'y a pas d'en-tête au suivant, revenant à Mørck. Les récits sont ensuite parallèles, jusqu'à se fondre au chapitre 48 où les enquêteurs arrivent dans la communauté.
  Le chapitre 33, spécial donc, est le 34e élément parmi 55, somme des Fibos 34 et 21.
  Parmi ces 34 premiers éléments, 21 concernent Shamash et 13 Mørck.
  Je n'ai pas remarqué que ce soit apparu dans les épisodes précédents, toujours est-il que le lieutenant de Mørck, Assad, révèle ici la signification de son nom en arabe, "lion".
  Peu avant cette lecture, il m'était venu que, dans Le dernier homme bon, des autres Danois Kazinski, l'un(e) de ces bons est Samia al-Assadi, habitant Babylone (!), 19e de la liste des 34 victimes au moment où débute l'enquête. Parmi ces victimes 21 sont identifiées, et al-Assadi est la 13e de ces victimes identifiées.

  Parmi les cas similaires de romans ou parties de romans offrant des alternances menant à des possibilités d'architecture dorée, je pense d'abord à Hasard, de Le Clézio, où ce sont les chapitres titrés et non-titrés qui semblent dessiner les équilibres dorés des 6 faces du dé, dado (az-zahr en arabe)...
  Je pense aussi aux deux premières parties des Derniers jours de Paris, de NEO, la première en 34 chapitres numérotés où la narration suit Sylvain, entrecoupés de 21 sections du récit de Trinité à la première personne; le seconde partie réunit Sylvain et Trinité pour 34 autres chapitres.

  J'avais d'abord intitulé ce 226e billet Des lions jusqu'au coeur, en pensant au "des tortues jusqu'en bas" popularisé par Stephen Hawking, et puis je me suis avisé que DES LIONS JUSQU'EN BAS a pour gématrie 226.
  Ceci alors que 226 est d'abord pour moi la gématrie de CHARLES EDOUARD JEANNERET, alias Le Corbusier, qui a en son temps voulu construire un nouveau monde à l'aune de son modulor, un outil de 89 pouces (partage d'or en 55 et 34) ou 226 cm (partage d'or en 140 et 86).
  Alors que j'avais d'abord achevé ce billet sur les deux parties de NEO en 55 et 34 éléments, je m'avise que les nombres 140 et 86 étaient présents dans Triangles, et j'y donnais aussi cette représentation du modulor.

  Dernière minute: je n'en ai décidément pas fini, et après avoir publié ce billet débutant par Bergman = 4444-444 j'ai consulté ma boîte mèl, où il y avait 3 messages consécutifs:
- à 2:28 un message notifiant la publication d'un membre de Synchronicity à propos d'un total de courses de $44.44;
- à 4:00 pile un message notifiant l'accueil d'un nouveau membre sur la page Synchronicity, mais le message original avait été publié avant l'autre sur FaceBook;
- à 10:20 un nouveau palindrome sur Hervé Le Tellier, de Robert Rapilly, déjà signalé plus haut pour 5 palindromes donnés le 20 mai, sur 5 oulipiens dont Le Tellier; sa contrainte supplémentaire était ici d'arriver à la gématrie 444:
Au gel la treille tel iota,
à toi Le Tellier t’allégua.

  Alors que je venais d'évoquer des harmonies 55-34, je rappelle que Le Tellier est l'auteur de La disparition de Perek, n° 89 dans la collection Baleine, que c'est le 55e Poulpe et qu'il y a donc alors 34 non-Poulpe dans la collection...
  J'avais remarqué ses initiales H-L-T, soit 8+12=20, série 4-Fibo qui se poursuit par 32 (BLANC, mais sa Disparition de Perek a aussi 32 chapitres) puis 52 (JUNG), 84 (HAEMMERLI)... Les 20 chapitres de Hasard cité supra se répartissent en 12 titrés et 8 non-titrés.

  Il y aura un formidable rebond avec les palindromes de Bob, qui sera détaillé dans le prochain billet.

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