31.8.15

black & white


  Suite des deux précédents billets sur les  trois romans en 34 chapitres découverts récemment :
- Deuils de miel de Franck Thilliez (2006)
- Le labyrinthe de la rose de Titania Hardie (2008)
- Le Livre de saphir de Gilbert Sinoué (1996)
  Ces livres ont aussi en commun d'avoir des intrigues basées sur une série d'énigmes à décoder, et que leurs 34 chapitres présentent une nette possibilité de découpage 21-13.

  Le billet de juillet me faisait remarquer les numéros des éditions de poche des deux premiers romans, 13121 où figurent les séquences 13 et 21, et 31809 qui m'évoquait le 31/8/09, la date où j'avais consacré Des blancs et des noirs à l'adaptation TV de Des jours et des nuits, le roman de Sinoué lu exactement un an plus tôt, ayant joué un rôle essentiel dans ma découverte le 8 septembre suivant des coïncidences autour de l'échange Haemmerli/Jung (valeurs 84/52 = 21/13). J'ignorais alors que le 31 août était le 21/13 du calendrier pataphysique, et le 8 septembre son jour de l'an.
  Depuis, j'ai publié un billet chaque 31/8 vulgaire ou 21/13 pataphysique, avec souvent un retour sur le cas Sinoué, notamment le 31/8/11 avec De jour comme de nuit.
  Le livre de saphir a reçu dans la collection Folio le numéro 2965, m'évoquant les valeurs 29-65 de BLACK-WHITE, bien venues dans le contexte du billet Des blancs et des noirs du 31/8/09 qui m'avait été rappelé par le numéro 31809 du Labyrinthe de la rose.
  Diverses coïncidences m'ont conduit à associer ces nombres 29 et 65 aux termes de la série de Lucas 18 et 47, dont ce sont la différence et la somme. Je ne rappelle que quelques échos à propos de la série de Lucas, comme la coïncidence 29-47 Attanasio-moi, et la rencontre manquée dans Des jours et des nuits entre Ricardo et Dora à la fin du chapitre 18 parmi 29. 18 et 47 évoquent particulièrement Sinoué né le 18 février 47, et un autre écho peut apparaître dans la date choisie pour le déroulement du Livre de saphir, 1487 (j'ai une pensée aussi pour la lecture 18-4-7 correspondant dans l'alphabet "bachien" à SDG pour Soli Deo Gloria, "A Dieu seul la gloire").

  Lorsque j'ai découvert les possibilités de ce numéro 2965 début juin, il m'est aussitôt venu l'idée de faire un ambigramme BLACK-WHITE, si possible incluant les valeurs 29-65. Voici le résultat auquel je suis parvenu, sans aucune aide car notre ligne ADSL était alors en panne, et je ne pouvais ni chercher quelles solutions avaient déjà été proposées sur le net, ni demander à mes amis spécialistes, Gef ou Basile.
  Voici donc ce que j'ai obtenu en tâtonnant avec le logiciel Paint (car je n'ai même pas d'outil tactile). Après coup j'ai vu que d'autres avaient suivi la même approche pour BLACK-WHITE, et Gef m'a dit qu'il ne voyait pas mieux pour le problème 29-65.
  Je n'avais pas encore emprunté l'édition originale du Livre de saphir et ne pouvais donc savoir que les Tétragrammes du Livre y étaient inversés lettre par lettre, par erreur de l'imprimeur.

  Il y a une curiosité de numéro à propos de cette édition, son code ISBN à 13 chiffres étant  9782207240809, alors que le code de sa traduction anglaise, 9780967698809, se termine aussi par les chiffres 809.
  Il n'y a aucune raison logique pour cela, car le dernier chiffre du code est obtenu par pondération des 12 premiers chiffres, pour vérifier qu'il n'y a pas erreur. C'est pour cela que les codes ISBN à 10 chiffres, omettant le 978 initial correspondant à la catégorie livre, ont un dernier chiffre différent.
  Ceci  ne vaut d'être mentionné qu'en écho aux Silences de Dieu, où Sinoué a partagé le nombre d'or (1,618) en deux moitiés de 0,809 (soit en anglais .809) entre Dieu et son frère Satan.
   Deux codes de 13 chiffres, or la valeur 26 du Tétragramme YHWH est souvent répartie en deux 13, pour AHD, "un", et AHBH, "amour". Cette valeur 26 de YHWH est donnée dans Le Livre de saphir.
  En cherchant si elle l'était aussi dans Les Silences de Dieu, j'y trouve mention de la 13e partie du match Fischer-Spassky de 1972. Morcar, soit Dieu incarné, la donne pour "la plus remarquable partie du XXe siècle" et bat en ligne un adversaire qui prétendait avoir trouvé une parade au jeu de Fischer. Un hasard m'a fait découvrir en juin que ce match en 21 parties multipliait les coïncidences fibonacciennes : son point culminant a été la 13e partie (13/21), qui a donné un net avantage à Fischer (8-5), et les noms des adversaires ont pour valeurs 68/110 = 34/55.
  5-8-13-21-34-55, qu'ajouter ? sinon que c'est quelques pages après cette mention de la 13e partie que Kathleen calcule la valeur de Morcar, 68 (comme Fischer dont il a repris le rôle).

  Si ni la valeur de YHWH, 26, ni celle de AHD, 13, n'est donnée dans le livre, l'énigme complète est Tout serait dans le nombre 19 et le jumeau en 0,809. Avant de découvrir que 0,809 est la moitié du nombre d'or, les enquêteurs ont envisagé pour 19 la valeur de l'arabe WAHD, "un", attribut de Dieu, de même racine que l'hébreu AHD.

  Avant de lire Sinoué, j'avais eu accès à son oeuvre par deux productions télévisées, d'abord l'adaptation de Des jours et des nuits, diffusée le 1/1/2005, à laquelle j'avais consacré Des blancs et des noirs, puis une mini-série en 3 épisodes dont il avait coécrit le scénario, La légende des trois clefs, diffusée du 20/12/2007 au 2/1/2008. Il s'agit d'une quête actuelle de 3 enfants de 13 ans qui doivent découvrir en 3 jours les 3 clefs permettant d'accéder à 3 Livres de la connaissance, donnant l'accès à un savoir total, ce qui présente de nets échos avec Le Livre de saphir, quête multiplement ternaire d'un Livre divin donnant les réponses à toutes les questions. Dans les deux cas, les Livres une fois découverts se désintègrent après avoir été consultés par les héros.

  J'ai revu la série. Comme dans Le Livre de saphir, il y a deux autres parties qui convoitent l'objet de la quête, une secte templière dépositaire du secret depuis 13 générations, et l'organisation du président Rohmer ayant eu vent du secret par un membre de la secte tombé entre ses mains.
  Je me réjouis de ce nom, car si j'ai découvert dans l'oeuvre d'Eric Rohmer la présence prégnante du nombre d'or, avec de multiples confirmations de ses collaborateurs, le personnage est loin de m'être sympathique, et l'odieux président Rohmer (qui kidnappe Julie Gayet) est apparu juste après l'écriture du billet où je faisais part de mes doutes sur le cinéaste.
  Toujours est-il qu'une des premières scènes du film montre l'un des enfants surdoués passant des tests à la fondation Rohmer. On lui demande d'extraire des racines carrées de grands nombres, ce dont il s'acquitte avec facilité, et la dernière racine demandée est celle d'un nombre de seulement 6 chiffres, 654481, Damien répond aussitôt 809.
  Le début de la série montre l'assassinat du templier par les sbires de Rohmer, et l'intervention du flic qui aidera les enfants dans leur quête. Il arrive au volant d'une Peugeot (la marque au lion) immatriculée 318, nombre qui m'évoque comme plus haut le 31 août.
  318 peut se lire aussi 3/18, le 18 mars à l'américaine, le nombre débutant la "suite d'Amelia" dans la série Touch. Ce billet m'a conduit à découvrir que Jacques de Molay était mort un 18 mars, or dans l'intrigue coécrite par Sinoué les Livres ont été cachés par ce maître des Templiers.
  Le 31 août à l'américaine est le 8/31, et je rappelle l'immatriculation de notre Peugeot, DP-831-WP.
  Les premières séquences de la série ont donc pour maîtres chiffres 318 et 809, qu'avec une légère tricherie j'assimile au 31/8 et au 8/09, les dates essentielles associées à mes découvertes quelques mois plus tard, la lecture de Des jours et des nuits le 31 août, l'intuition sur les dates jungiennes au matin du 8 septembre. Ces dates se trouvent en quelque sorte fusionnées dans le numéro 31809 du Labyrinthe de la rose.
  Je rappelle que le 8 septembre est aussi le premier jour de l'an pataphysique, et remarque la diffusion de l'adaptation de Des jours et des nuits le premier de l'an vulgaire 2005, et celle du dernier épisode de La légende des trois clefs le 2 janvier 2008.

  Je reviens à l'édition originale du Livre de saphir, qui a en couverture une photo d'Eustache Kossakowski extraite du livre Lumières de Chartres, de Anne Prache, or toutes les éditions du Labyrinthe de la rose semblent avoir en couverture le labyrinthe de Chartres.
  En cherchant plus de renseignements sur le livre, je suis tombé sur une bibliographie sur Chartres du blog italien Diakosmesis. Son contenu m'a paru intéressant, et j'ai regardé les articles de la catégorie aritmo-geometria où cette illustration m'a frappé :
  Il s'agit d'un moyen simple de construire les racines successives des entiers. Je ne le connaissais pas, et j'ai copié l'image sur mon ordi, découvrant ainsi que son identifiant était 062314_1809, se terminant par 809. L'image était en tête de cet article, alors le premier de la catégorie.

  J'espère en avoir fini avec les coïncidences 809 et peux passer à autre chose. Je croyais avoir déménagé tous les livres importants de Mézel, et puis début août j'ai trouvé au grenier Le livre de sable de Borges. Je ne sais comment il avait atterri là, car j'avais un rayon Borges/Bioy Casares dans notre séjour, toujours est-il que j'avais oublié ce titre qui offre un écho certain avec Le Livre de saphir (d'autant que mes deux exemplaires sont dans la collection Folio).
  La quatrième de couverture débute par :
Ce livre comporte treize nouvelles. Ce nombre est le fruit du hasard ou de la fatalité – ici les deux mots sont strictement synonymes – et n'a rien de magique.
  Le livre de sable est la 13e et dernière nouvelle, avec tout de même pour sujet un livre magique, au nombre infini de pages qui semblent se renouveler à chaque consultation. Je passe sur les possibilités de ressemblance avec les Livres de saphir et de la connaissance imaginés par Sinoué pour en venir à ce qui me frappe d'abord.
  Le sable est une teinture héraldique, correspondant au noir, et on trouve par exemple dans le blason d'un Lemolleur une épée d'argent, la garde chargée d'un livre de sable enrichie d'argent. Le sable et l'argent sont donc le noir et le blanc, et j'ai été émerveillé qu'en hébreu le mot "sable", HWL, se transforme via l'atbash en SPK, anagramme de KSP, "argent".
  J'ai construit avec ces lettres un Sceau de Salomon, inscrit dans le motif du rond-point créé en 2009 par mon gendre.
  J'y avais associé l'autre Sceau de Salomon atbash BBL-SSK, formé par les deux châteaux triangulaires Wewel-Sisak, découvert au début de 2009. J'avais alors oublié que l'énigme principale du Livre de saphir, lu début août 2008, avait trait à un Sceau de Salomon à l'échelle de l'Espagne, centré sur un château triangulaire. Et le premier indice menant à ce motif était Babel.
  Si Sinoué a imaginé pour les besoins de son intrigue que le château de Montalban était triangulaire, ce château Mont-BLANC existe bel et bien, au centre approximatif de l'Espagne. Le château du Wewel était associé à l'ordre NOIR des SS.
  Je me souviens avoir acheté Le Livre de saphir pour un motif bien précis : "livre" se dit en hébreu sepher, très proche de sappir, "saphir". Ceci n'a pas été alors suffisant pour que j'en achève la lecture (pour autant que je l'ai commencée, j'avoue ne pas m'en souvenir).
  J'avais remarqué l'hébreu SPR (donc "livre" ou "saphir") pour une autre raison. Ma fascination pour le code atbash m'avait fait éplucher tous les mots du dictionnaire pour trouver lesquels codaient pour des mots existants. Les résultats tenaient sur quelques pages, avec fort peu de cas pouvant faire sens. L'un était précisément SPR, donnant HWG, "cercle". Le Livre de saphir insiste à diverses reprises sur l'inscription du Sceau de Salomon dans le cercle.

  Le roman de Sinoué est paru deux mois après l'assassinat de Rabin, et sa prétendue prédiction par le "code de la Bible" a permis au journaliste Michael Drosnin de publier en 1997 un best-seller planétaire. J'ai dit ailleurs ce que je pensais de ce code, m'attachant essentiellement à montrer qu'il existe d'autres "prédictions" dans des textes qui n'ont rien de sacré, ainsi l'assassinat un 4 novembre d'un Rabin par un YGAL pourrait se lire dans une nouvelle de... Borges, précisément.
  Toujours est-il que le principal instigateur de ce code est le mathématicien Eliyahu Rips, et que dans le second volume du Code de la Bible Drosnin a associé son nom au code, car le verset Exode 24,10 montre Moïse et les anciens d'Israël rencontrer Dieu trônant sur des pierres de saphir, ce dont la tradition a déduit que les Tables de la Loi avaient été écrites sur du saphir, sinon la Tora elle-même. Drosnin s'émerveille que le nom du découvreur du code, Rips, RYPS (ריפס), soit l'inverse de l'éventuel premier support de la Tora, sappir, SPYR (ספיר).
  Il est fort possible que Sinoué ait utilisé la tradition des Tables de saphir pour imaginer son Livre, mais hautement improbable qu'il ait connu en 1995 les travaux de Rips, bien que son nom soit apparu dans quelques articles d'une revue communautaire française, je n'ai plus les références exactes sous la main. Aussi je m'émerveille pour ma part de son Livre de saphir, contenant toutes les réponses, originellement donné à Enoch, alors que Eliyahu (l'hébreu pour Elie) Rips a prétendu trouver un savoir infini codé dans la Tora. Je rappelle les valeurs en hébreu de Elie/Enoch, 52/84, identiques à celles de JUNG/HAEMMERLI. Baruel, celui qui veut transmettre le Livre à son ami le rabbin Samuel Ezra, était en train d'étudier le midrash Tanna devei Eliyahu (où Elie parle à la première personne) lorsque le Livre lui a communiqué son premier message.
  Le rabbin Ezra meurt juste après avoir découvert le Livre de saphir, pleinement rasséréné car le Livre miraculeux lui a communiqué ce qu'il en attendait. Ceux qui suivent Rips pour penser que la Bible prédisait l'assassinat de Rabin pourraient s'interroger en constatant qu'au moment où était planifié l'attentat Sinoué imaginait la mort d'un rabbin devant un livre de saphir, qui dans la première édition du roman affichait des lettres hébraïques écrites à l'envers.

  Le second volet du Code de la Bible exploitait la prétendue prédiction du 11 Septembre, avec en couverture une matrice de lettres dont voici ma version, analysée ici. J'y signalais aussi d'autres "prédictions", profanes, du 11 Septembre, mais pas Le Livre de saphir dont ma lecture avait été peu attentive en 2008.
  Sinoué y a donc imaginé 6 énigmes permettant de découvrir 6 triangles formant un Sceau de Salomon. Le 5e triangle est trouvé à Teruel, dans l'une des tours jumelles qui caractérisent le lieu, San Martin et San Salvador. Le 1er triangle avait aussi été trouvé dans une tour, avec pour indice Babel, et j'ai vu quelques indices troublants dans Cité de verre de Paul Auster (1985), dont l'un des personnages est obsédé par l'idée que New York serait la nouvelle Babel, condamnée à subir les foudres du Seigneur en 1960. Cette idée vient d'un certain Henry Dark ("sombre"), commentateur du récit biblique de Babel qui occupe les 9 premiers versets du chapitre 11 de la Genèse, ce qui apparaît explicitement dans le texte, et l'obsédé enferme son fils pendant 9 ans à partir de 1960. Le fils doit ensuite passer 11 ans à l'asile avant d'être jugé apte à affronter le réel...
  Ce double 9-11 dans une New York condamnée à subir les foudres du ciel m'a bien sûr évoqué ce que les Américains nomment 9/11, avec un autre écho : le livre de la Genèse est nommé en hébreu béréchit, son premier mot, "dans le commencement", avec 911 valeur de réchit, "commencement".
  Or dans Le Livre de saphir il y a Babel, avec mention explicite du chapitre 11 de la Genèse, des tours jumelles, et béréchit qui constitue le dernier indice menant à la cache du Livre. Je suis revenu sur Cité de verre dans ce billet, où j'étudie aussi La tour de Babel, roman de AS Byatt publié en 1996, comme Le Livre de saphir. Relisant le billet, j'y retrouve que 1996 est dans la chronologie hébraïque la date de la destruction de Babel, 340 ans après le Déluge.
  L'exégèse juive a rapproché ces 340 ans de la valeur de Shem, premier patriarche après le Déluge, et je rappelle que ce nom est composé des 21e et 13e lettres de l'alphabet hébreu. La tour de Babel et Cité de verre ont 21 et 13 chapitres.
  Il est question de la suite de Fibonacci dans La tour de Babel, la tour elle-même étant associée au nombre d'or par sa spirale.

  J'abandonne ici le 9/11 tant les échos déjà explorés et possibles développements sont vertigineux.
  Je reviens sur le texte essentiel pour moi en 21-13 chapitres, The Greek Coffin Mystery divisé en deux livres de 21 et 13 chapitres, avec des titres en un seul mot donnant en acrostiche le titre et BY ELLERY QUEEN. L'enjeu de l'intrigue est un tableau volé de Léonard de Vinci, un nom souvent associé au nombre d'or, et le format de la toile, environ 4 pieds sur 6, est compatible avec un format d'or.
  Le Livre de saphir est donné au chapitre 34 comme d'environ un coude sur un coude et demi, ce qui est exactement la même proportion, avec toujours cet "environ" permettant d'envisager un format d'or idéal.
  Le récit de la découverte du Livre de saphir dans les souterrains du château "triangulaire" de Montalban peut, par la lumière surnaturelle qui règne en ce lieu, évoquer le Songe de Poliphile, ou la découverte du tombeau de Christian Rosencreutz, ce qui a encore de multiples échos pour moi, l'acrostiche du Songe de Poliphile, se répartissant entre ses deux livres en 24/14 lettres de valeur 252/156 = 21/13, les diagonales BELCROIX/ROSENCREUTZ données par les chapitres de Lieux-dits de Ricardou et de mon projet Novel Roman. Chez Sinoué, le dernier triangle est découvert à Caravaca della Cruz, où serait apparue en 1232 la vraie croix.

  A nouveau la piste Lieux-dits renvoie via Atta et tours jumelles du paquet de Pall Mall  aux prémonitions du 9/11...
  Une raison qui m'avait conduit à imaginer dans Novel Roman le polar Un cercueil s'ouvrira en 11 chapitres, traduction de Trois cercueils se refermeront en 33 chapitres, était la traduction française de The Greek Coffin Mystery, le premier Queen traduit en 1934, devenu Deux morts dans un cercueil, en 33 chapitres non titrés (collection Détective chez Gallimard).
  Il faut avouer que la contrainte que s'était imposée Dannay (Queen) a pu amener quelques lourdeurs dans le récit, ainsi le premier chapitre de la seconde partie est essentiellement un résumé de ce qui s'est passé dans la première. Ce premier chapitre se réduit à 12 lignes dans la traduction française, et a été logiquement fusionné avec le chapitre suivant.
  Logiquement ? Peut-être pas tant que ça car une autre traduction est parue en 1954, dans la collection Oscar chez Denoël (premier éditeur de Sinoué, passé chez Gallimard après Le Livre de saphir). Dans cette autre version le chapitre 22 suit rigoureusement l'original, mais le roman a encore 33 chapitres, toujours non titrés, car cette fois les chapitres 24-25 ont été fusionnés, avec des coupes sévères qui nuisent à la compréhension de l'intrigue. C'est hélas cette version, légèrement rénovée, qui a été reprise dans l'édition J'ai lu, la plus accessible.
  Je remarque que ces fusionnements touchent des couples de lettre de l'acrostiche initial pouvant faire sens, ainsi dans le premier cas BY est le seul mot de deux lettres de l'acrostiche. C'est par ailleurs ainsi que sont souvent transcrites les lettres hébraïques beth-yod, devenant par atbash SM, 21e et 13e lettres.
  Tiens dans cette édition presque entièrement consultable sur GoogleBooks, les chapitres BY achèvent la première page de la table des matières.
  Dans l'autre cas ce sont les chapitres correspondant à EL qui ont été fusionnés, or El est le diminutif courant d'Ellery, avec une signification en hébreu probablement exploitée par Queen dans Et le huitième jour..., où Ellery devient El Roï, "Dieu voit", pour les membres d'une étrange communauté néo-essénienne du Nevada.
  Les mots hébreu BY et AL (el, "Dieu") ont pour valeur 12 et 31, se renversant en 21 et 13.

  Concernant les échos entre Queen et Sinoué, je remarque que les fameux triangles sont en airain, alliage selon le texte de cuivre, d'argent et d'étain. Je n'ai trouvé nulle part trace d'argent dans la composition de l'airain, mais ceci me rappelle que les deux morts du cercueil queenien sont Khalkis, nom grec signifiant "cuivre", et Albert Grimshaw, initiales AG, symbole de l'argent. Les numéros atomiques de Cu et Ag sont 29 et 47, correspondant dans la suite de Lucas à 13 et 21 dans la suite de Fibonacci.

  J'ai donc rapproché le Sceau de Salomon de Sinoué, centré sur un château triangulaire, des deux châteaux triangulaires Wewel et Sisak découverts lors de mon enquête sur le codage atbash de BBL en SSK. Peu après la découverte de ces châteaux, la lecture en février 2009 de Un lieu incertain de Fred Vargas m'a fait découvrir que le lieu concerné, KISLOVA (où je retrouvais les consonnes de VVLSSK) se situe à la latitude 44°44'. J'ai suivi le parallèle 44°44' qui traverse la France, et ai été étonné de le voir traverser la commune de Cessac en Gironde, où j'avais jadis fait les vendanges à deux reprises.
  L'étonnement est passé à la stupéfaction lorsque, cherchant les coordonnées de Babel, Babil de son nom actuel irakien, GoogleMap m'a appris qu'il y avait un seul autre Babil, un lieu-dit de Gironde à 34 km de Cessac. Ceci m'a fait construire ce Sceau, en-deçà des Pyrénées, ce qui ne signifie pas que celui de Sinoué au-delà soit une erreur :  Ceci est donc passé par Fred Vargas, or l'un des trois membres du groupe en quête du Livre est le moine Rafael Vargas, que les autres nomment souvent fray Vargas (fray titre honorifique).

  J'observais dans le précédent billet que le Sceau à l'échelle de l'Espagne pouvait réconcilier les divergences entre Jung et Pauli sur le symbole de la totalité, pour Jung une quaternité 3-1, pour Pauli une symétrie 3-3 parfaitement illustrée par le Sceau de Salomon.
  Nous avons reçu lors de l'achat de la maison d'Esparron plusieurs jeux de clés, et j'ai remarqué il y a peu que la clé principale, celle dont nous nous servons le plus, ouvrant la porte-fenêtre du séjour, était en trois exemplaires, sous deux formes. Deux exemplaires portent le code Y00654, or la valeur de BBL est 34, celle de son atbash SSK 620, l'ensemble donnant 654.
  L'autre clé porte UN3, que je suis tenté de lire UN-3. Je rappelle que dans l'autre sens, LBB signifie "coeur" et KSS "comme six".
  Ce 1-3 me rappelle que, l'an dernier, phrère Laurent a exposé ses récentes explorations picturales sous la signature 123, déduite de ses initiales LC lues 12-3. Je lui avais fait remarquer que
LAURENT CLUZEL = 91+79 = UN DEUX TROIS (35+54+81)
  Il s'est trouvé que le catalogue de l'exposition lui a attribué le nom
ALAIN CLUZEL = 37+79 = 116, les initiales AC menant à
UN TROIS = 35+81 = 116
  37-79, le numéro des Silences de Dieu dans le Livre de Poche est 37079 (je rappelle que Laurent a été l'élève aux Beaux-Arts de Dijon de mon cousin Romain Souverbie, très concerné comme son père par le nombre d'or).

  Je reviens sur le numéro 2965 du Livre de saphir, lu plus haut comme 29-65, BLACK-WHITE. Je rapproche ceci de Larchmütz 5632 de JB Pouy, où 5632 est le numéro tatoué dans l'oreille d'une vache noir et blanc, or 56-32 = NOIR-BLANC, et Pouy a été le premier surpris de cette adéquation, bien que la gématrie ne lui ait pas été étrangère.
  Pouy a aussi fait les Beaux-Arts, et a été professeur de dessin.

  Le noir et blanc de la robe des animaux se dit aussi "pie", et lorsque j'ai découvert en 2005 les répartitions voyelles/consonnes 51/83 des séries AEIOU/LNRST (les 10 lettres présentes dans chaque "vers" des hétérogrammes d'Alphabets) et AEIOU/DLMPRT (les 11 lettres composant le titre La Marie du Port du Folio Policier fantôme n° 134, 51+83), mon enthousiasme m'a fait composer un sonnet composé de 34 de ces séries, réparties en 21 pour les quatrains et 13 pour les tercets. Ceci n'était pas motivé par mon obsession 21-13 alors balbutiante, mais par la volonté de respecter la division de l'alphabet 217/134 avec 351 lettres pour le sonnet (351 valeur des 26 lettres, nécessitant 34 séries, 23 de 10 lettres, 11 de 11 lettres).
  J'avais encore utilisé la série AEIOULNRST pour donner un titre au sonnet, respectant bien sûr la répartition dorée 51/83, et ma première idée a été
L'art / si noué = 51/83
  Je ne sais plus si j'ai pensé alors à l'auteur Sinoué, dont j'avais quelque part Le Livre de saphir, à peine entrouvert, et dont j'ignorais évidemment sa publication deux ans plus tôt d'un polar métaphysique utilisant le nombre d'or, toujours est-il que j'ai modifié le titre en L'art noué (si...) lorsque je l'ai envoyé à la ListeOulipo.
Voici ses deux premiers vers : 
Or, sainte lueur isolant l'art du pie, 
Mol étain, sourd aloi, permutation,
  L'écriture à contrainte conduit à des énoncés parfois tortueux, et ce "pie" était d'abord pour moi un mot possible, séduisant par sa polysémie, "saint" ou "noir et banc", je ne sais plus si je privilégiais alors l'un ou l'autre sens, mais la proximité de "si noué" (ou "noué si") et de "pie" m'émerveille, dans les deux cas (je pense notamment au jeu "sable/argent" évoqué plus haut, via l'hébreu hol/kessef : hol signifie aussi en hébreu "profane", alors que hol(y) est "saint" en anglais).
  Et vient ensuite l'étain, un des éléments composant l'airain des triangles de Sinoué, gouvernant la répartition de son roman en 21-13 chapitres, mais aussi l'élément traditionnellement associé à la planète Jupiter, à laquelle correspond aussi le carré magique d'ordre 4, de constante 34 avec une répartition verticale 21-13 à laquelle je n'ai prêté attention qu'après mes découvertes sur Haemmerli-Jung. C'est cette constante 34 qui a conduit Titania Hardie à donner 34 chapitres à son Labyrinthe de la rose.

Note du 30 septembre : Je ne sais comment j'ai pu omettre dans ces billets sur les 34 chapitres du Livre de saphir les 55 chapitres du Chemin de la lumière, auquel j'avais précisément consacré le billet du 31 août précédent, intitulé précisément Le chemin de la lumière.
  Je ne sais non plus comment je n'ai pu voir les 34 chapitres du Livre de saphir à sa première lecture, survenue juste après celle des Silences de Dieu, parce qu'il y était question du nombre d'or. Sinon je n'aurais pu manquer de m'extasier lorsque la lecture trois semaines plus tard de Des jours et des nuits m'a aussitôt évoqué les romans minoens de Halter, notamment Le chemin de la lumière, auquel j'avais dès 2003 consacré une page, donnant sa structure en deux parties de 13-42 chapitres, la seconde pouvant se subdiviser en 21-21. Un objet réel joue un rôle essentiel dans le roman, le kernos de Malia, couronne de pierre comptant 34 cupules.
  Consultant cette page sur le palais minoen de Malia, j'y apprends qu'un quartier au nord-est du palais est appelé "quartier Mu" (M-U lettres 13-21 de notre alphabet).

   J'ai profité de ce 21/13 pour mettre en ligne sur Quaternité la récapitulation des coïncidences 21-13 que j'avais d'abord donnée sur Blogruz. Les 55 chapitres du Chemin de la lumière y constituent le cas 55.

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