26.10.14

#signe


  178e billet de Quaternité, avec une double coïncidence.
  Notre mariage en mars dernier était avant tout motivé par le projet d'acheter une nouvelle maison, pour simplifier les démarches. Voici la maison choisie, 42e parmi les 50 visitées. Nous avons signé le compromis de vente le 9 octobre, et appris ainsi que nos acquisitions correspondaient aux parcelles 178 à 181 de la feuille C du cadastre d'Esparron-de-Verdon (04800).
  J'ai voulu me débarrasser des livres pas absolument indispensables parmi quelques milliers. J'en ai donnés, jetés, et mis certains en vente en ligne. Il s'est trouvé que ce 9 octobre ont trouvé preneurs le 178e, les Oeuvres complètes d'Adam de la Halle, et le 179e, L'étoile flamboyante. Dans les jours suivants sont partis le 180e, le second tome de La Pensée Juive, d'Armand Abécassis, et le 181e, Grand-Guignol 36-88, de Kurt Steiner.

  Par ailleurs la composition d'un épithalame pour notre mariage, calqué sur celui écrit par Perec pour ses amis Kmar Bendana et Noureddine Mechri, m'a fait découvrir que les lettres différentes de ces noms, KMARBEND et NOUREDIMCH, avaient pour valeurs 68 et 110, nombres notés par Perec sur ses brouillons, en face des deux dernières strophes.
  Le mariage de ses amis auraient donc pu former l'addition 68+110 = 178, soit les doubles des nombres de Fibonacci 34-55-89 (somme 178). Ces nombres apparaissent aussi lors du compromis de vente, signé à l'étude de Me VIBRAC (55), tandis que nous sommes le couple SCHULZ (89) et que j'appelle ma femme ANNE (34).
  Et Me Vibrac se prénomme Rémi, comme moi, ou presque comme moi puisque j'ai été baptisé Rémy, que j'ai préféré transformer ensuite en Rémi.

  Avant de connaître le prénom du notaire, le précédent billet m'a conduit à parler de ma dernière publication, un texte sur Jean-Pierre Le Goff paru dans The black list sous le nom Rémy Schultz, avec donc deux erreurs, mais l'erreur sur mon prénom me rappelait que, assez systématiquement, les courriers de Jean-Pierre portaient Rémy raturé en Rémi.
  J'ai alors cherché une enveloppe de ce type, en vain, et voici que j'en trouve une, dans Le cachet de la poste, recueil de 123 courriers adressés par Jean-Pierre à ceux qui suivaient sa démarche (près de 400 m'a-t-il confié):
  Je remarque que le cachet est du 1er avril 2005, alors que la dernière intervention où j'ai accompagné JP s'est tenue le 1er avril suivant, à Trans-en-Provence. Il n'y en a pas eu beaucoup d'autres ensuite, JP ayant commencé à avoir des difficultés de concentration, avant que le verdict Alzheimer tombe en 2007.
  L'enveloppe était à la page du courrier sur les 136 pies du palais de Sintra, utilisé en décembre 2012 pour mon 136e billet, 136 diamants; j'y citais aussi le courrier précédent sur la rue des Cinq-Diamants, où JP invitait ses amis à le rejoindre le 27 juillet 1997.
  Je me demande comment je n'ai pu alors remarquer le courrier suivant, intitulé Un roman de perles, et consacré à Max Beerbohm, récemment à l'actualité car son héros de la nouvelle éponyme Enoch Soames (1916) avait fait un saut dans le temps jusqu'au 3 juin 1997. JP ne faisait que citer l'anecdote, laquelle l'avait conduit à lire Zuleika Dobson, l'unique roman de Beerbohm, donné par le préfacier comme "rayon vert" de la littérature, ce qui a ravi JP pour lequel le rayon vert était un déclencheur. Il a été comblé en constatant que les perles, autre thème essentiel, jouaient un grand rôle dans le roman, perles changeant de couleur selon les états d'âme des personnages.
  En mars 2011, après la lecture de mon billet sur L'insolite aventure de Marina Sloty, voyageuse dans le temps, un ami m'a signalé la nouvelle Enoch Soames, au thème proche. Je devais découvrir que ces voyageurs du temps avaient tous deux des noms dorés, et mieux encore des noms fibonacciens :
MARINA / SLOTY = 56/91 = 8/13
ENOCH / SOAMES = 45/72 = 5/8

  Or dans son recueil de textes suivant, Du crayon vert, paru en 2001 au Crayon qui tue, JP cite un crayon qui, à défaut d'être vert, tue, dans une autre nouvelle anglaise dont le titre est le nom d'un personnage, Max Hensig, d'Algernon Blackwood. J'avais remarqué ici que ce nom est doré, de plus correspondant au partage du nombre symbolique 100:
MAX HENSIG = 38-62
(avec une particularité car sur un cadran de téléphone CENT correspond aux chiffres 2-3-6-8, se réarrangeant en 38-62, ET-NC)

  Ainsi JPLG a cité deux nouvelles anglaises dont les titres sont des noms dorés de personnages, et je m'émerveille des échos entre ces noms, leurs valeurs, leurs contextes.
HENSIG-SOAMES = 62-72, ce qui m'évoque aussitôt Arsène Lupin, et ces deux fois 6 lettres répètent ce que j'avais pris il y a 18 ans pour un indice clair d'une gématrie chez Leblanc
THIBER-MESNIL = 62-72
  Peu après j'ai découvert le sonnet Vocalisations de Perec, et rapproché ses 112 mots de valeur 6272 = 112x56 des valeurs 62-72 d'Arsène Lupin. Ce poème a été extrêmement important pour moi, et l'est devenu plus encore lorsque est apparu le partage 4+1 fois 6272 jours de la vie de Jung autour du 4/4/44.
  Ceci est lié à l'échange JUNG-HAEMMERLI, 52-84, couple doré, somme 136 qui est aussi le nombre des pies de Sintra. J'ai par ailleurs vu ces valeurs 52-84 être celles des noms en hébreu des personnages de l'Ancien Testament n'ayant pas connu la mort terrestre, Elie et Enoch, prénom de l'un des personnages dorés des nouvelles anglaises.
  L'autre prénom est Max, qui est aussi le prénom du créateur de Enoch Soames, Max Beerbohm d'ailleurs narrateur de la nouvelle. Pour magnifier les perles de son autre héroïne Zuleika Dobson, JPLG leur donne réalité en enfilant 52 perles réelles en un collier à 4 rangs. Ceci fait écho à l'un des autres thèmes chers à JP, les 52 touches blanches et 36 noires du piano, ramification d'ailleurs du thème des perles.
  Ces nombres 52-36 sont aussi présents dans Le spectre du crayon vert, courrier suivant du Cachet de la poste. JP a parcouru les principaux magasins parisiens de fournitures pour artistes, et y a trouvé 72 crayons verts différents, utilisés en septembre 1997 pour colorier 72 rectangles de 52x36 mm. Je n'imagine pas JP avoir triché pour obtenir 72, nombre récurrent dans ses chroniques (pouls cardiaque moyen, nombre d'années-lumière séparant l'étoile Perle de la terre); il est en tout cas inimaginable qu'il l'ait choisi d'après la valeur du personnage SOAMES évoqué dans le billet précédent.

  Il y a encore les deux prénoms considérés ensemble, Max Enoch, parfaite anagramme de Max Cohen, le héros de Pi dont il a été question dans les deux derniers billets. Je rappelle que ce Max a découvert une séquence de 216 chiffres qui permettrait d'avoir accès à tous les mystères de l'univers, or le nombre 216 était aussi une marotte de JP, l'ayant conduit à "aller à Thoires" le 20 septembre 2001, son 21600e jour d'existence, puis 216 jours plus tard à Thouars, et enfin 216 autres jours plus tard à Thoard, dans mon 04. C'est au retour de cette intervention que JP a repéré un panneau "Nombre d'or" au bord de la route, alors que je venais de lui parler du nombre d'or chez Perec. L'intérêt de JP pour le nombre d'or lui était venu à la suite des 52-36 touches du piano, lorsqu'un correspondant l'avait informé des 52,36 cm de la "coudée royale".
  C'est cet épisode qui a été choisi par Bruno Lemoine (plutôt que cohen, "prêtre") pour le dossier Le Goff dans The black list, où je me suis vu nommé Rémy Schultz.
  Enoch -> Cohen : j'ai procédé à l'opération inverse avec le personnage Elias Cohen de Quintett, BD quintessentielle dont j'ai découvert le 5e album juste après ma révélation jungienne de septembre 2008.

   Je n'ai pu partager avec JP un autre "crayon qui tue", un stylo plutôt, mais un stylo survenant dans un contexte vert puisqu'il tue un académicien au nom vert, Grünewald, dans Pandore et l'ouvre-boîte, "romans" étudiés l'an dernier.
  A propos, Zazie a choisi cette année comme texte source un extrait de Pourquoi je n'ai écrit aucun de mes livres, de Marcel Bénabou, et j'en ai proposé une récriture exploitant la faramineuse coïncidence repérée avec Pandore.
  Le stylo de Grünewald me rappelle que j'ai intitulé L'insolite affaire de stylo le premier billet sur L'insolite aventure de Marina Sloty, roman rapproché de la nouvelle Tania Vläsi, autre nouvelle dont le titre est un nom de personnage, ce qui est plutôt rare et pourrait témoigner d'un manque d'inspiration (mais découle d'une logique compréhensible dans le recueil de Beerbohm).

  En cours d'écriture de ce billet, je découvre en relisant les courriers de JP qu'il avait lu L'insolite aventure de Marina Sloty, trouvé chez un bouquiniste des quais le 20 février 2000. Je ne me rappelle pas du tout de ce courrier, faisant partie d'une série de textes intermédiaires entre ceux du Cachet de la poste et mon abonnement aux courriers de JP en 2001. La lecture du roman de Warren a inspiré à JP une intervention, aller déposer une enveloppe cachetée sur les lieux de la fissure dans le temps, au-dessus de la D 999 entre Saint-Rome-de-Cernon et La Cavalerie.
  Je pense avoir lu ce roman avant 2000, mais ce n'est qu'en mars 2011 que j'ai vu ses fantastiques échos avec des préoccupations plus récentes. J'ai alors comme JP consulté la carte de la région, pour voir où se situait le lieu du Larzac indiqué avec une relative précision par Warren.
  Je me trouvais à quelques km (environ 5) en août 73 lors d'un des premiers grands rassemblements contre l'agrandissement du camp militaire, et je m'avise que 73 était un nombre fétiche pour Perec, son constat qu'il aurait 37 ans le 7/3/73 ayant été un déclic pour débloquer son écriture. C'est précisément dans les premières minutes du 7/3/2011 que je me suis aperçu que Marina Sloty, ayant fait un saut temporel du 7/3/1959 au 7/3/1870, avait un nom doré, comme Georges Perec.

  Je n'ai pas de certitude absolue sur ce qui va suivre, surtout pour envisager une date précise. En juillet 72 j'ai abandonné mes études pour partir à la campagne avec mon amie HM. Lecteur boulimique, j'ai vite épuisé la petite bibliothèque de la maison de famille de HM, éloignée de tout centre urbain. Un jour où HM se rendait dans un endroit plus civilisé, je l'ai implorée de me ramener quelque chose, et elle m'a acheté un Présence du futur. C'était un recueil de nouvelles d'un auteur anglais disparu. Je ne l'aurais certainement pas choisi, et n'ai aucun souvenir de sa lecture, mais la consultation du catalogue de la collection m'a donné la conviction qu'il s'agissait du Présence du futur n° 101, Migrations, le recueil où figure Max Hensig (nouvelle de 1907, en ligne ici). Je suis assez sûr que c'était en 1973, sans pouvoir mieux préciser, et que ce cas a été unique.
  C'est le fait d'apprendre que JP connaissait indépendamment de moi Enoch Soames et Marina Sloty qui a dessillé mes yeux, m'amenant à la nécessaire corrélation que j'avais lu Max Hensig, indépendamment de JP. Il n'est peut-être pas si extraordinaire que deux amateurs de littérature fantastique aient lu sans se concerter trois mêmes textes, mais ce ne sont pas des incontournables d'un genre plutôt riche, et nos goûts étaient loin d'être identiques. Ainsi je connaissais Algernon Blackwood avant 1973 et n'aurais jamais choisi d'acheter un recueil de ses nouvelles. De son côté JP déclare avoir été jusque là rebuté par les résumés des romans de Warren, trop extraordinaires pour son goût, et c'est faute de mieux qu'il a acquis Marina Sloty.
  Je remarque que c'est mon amie d'initiales HM qui m'a fait lire Max Hensig, initiales MH... Ces lettres HM ont les rangs 8-13, Fibos, et MARINA/SLOTY = 56/91 se simplifie en 8/13. Je rappelle que ces rangs sont aussi ceux des lettres arabes correspondantes, 7 sourates étant préfixées Ha-Mim, soit 56-91 selon les rangs. Je rappelle que ces 14 lettres font partie des 18 préfixes (6+6+6) de valeur ordinale 216 (6.6.6) et de valeur cardinale 666.
  La collection Présence du futur s'est terminée sur le numéro 666, Route 666, route qui pourrait croiser avec la D 999 de la fissure dans le temps...

  Il faudrait analyser tous les titres d'oeuvres contenant le nom d'un personnage ou s'y limitant, Anna Karénine, Eugénie Grandet, Oliver Twist, Quentin Durward, Thérèse Raquin, Thérèse Desqueyroux... Aucun nom doré ici (je rappelle que la probabilité empirique d'un nom doré est inférieure à 1 chance sur 30).
  Le seul exemple qui me vienne à l'esprit dans le genre policier est Abel Brigand, polar atypique, sans assassinat, que m'avait précisément fait connaître JP, lequel me l'avait envoyé après l'avoir lu. Les événements mystérieux du roman se passent aux 4 coins d'un carré long, ou rectangle de longueur double de la largeur. C'est également JP qui m'a fait connaître L'art des bâtisseurs romans, où le carré long est pour les auteurs significatif d'une intention dorée.
  Lorsque Gef m'a signalé la nouvelle Enoch Soames, je n'ai jugé indispensable de la lire que lorsque je me suis avisé qu'il s'agissait d'un nom doré, et j'en ai trouvé le texte anglais en ligne. En avril dernier j'ai acheté Le Visage Vert n° 3, sans avoir vu qu'il contenait Enoch Soames, et j'ai pris chez le même bouquiniste Mords-moi l'OVNI, roman dédié à papa Schulz et tonton Jef...

  Je rappelle que sloty est le métal "or" en polonais, et que JP et moi nous intéressions au nombre d'or avant de nous rencontrer. Les différents noms dorés vus dans des titres d'oeuvres permettraient de multiples rebonds, tant je commence à connaître de relations dans ce style "or", mais je vais arrêter là les harmonies chiffrées (pour l'instant).
  Je n'avais donc pas vu que le courrier suivant les 136 pies de Sintra concernait Beerbohm, alors que je m'étais intéressé au courrier précédent, et ceci me sidère au point de me demander si Le cachet de la poste n'aurait pas muté... 
  Je suis aussi étonné de n'avoir pas songé alors que "sintra" était l'anagramme de nistar, en hébreu "caché" (le caché de la poste ?) Précisément le sens de ces 136 pies pépiant chacune por bem, "pour le bien", reste une énigme.

  En mars 2011 tonton Gef m'a appris l'existence de Beerbohm, et en mars 2012 phrère Laurent celle de Touch, série basée sur le personnage de Jake Bohm, jeune prodige percevant les harmonies numériques gouvernant le monde. Au fil des épisodes, il s'avère que Jake serait l'un des 36 Justes de la tradition juive, en hébreu des "justes cachés", tsadiqim nistarim, au singulier tsadiq nistar.
  Lors de la seconde saison de Touch apparaît un "tueur de Justes", ayant entrepris d'éliminer les Justes afin de précipiter le Jugement Dernier. Il m'avait semblé que cette idée aurait pu être empruntée au roman de Kazinski Le dernier homme bon, basé sur l'idée d'une épreuve périodique à laquelle Dieu soumettrait l'humanité, en renouvelant ses Justes. Cependant la page précitée sur les tsadiqim nistarim a une section consacrée à leur utilisation dans la fiction, et la première référence est un thriller de Sam Bourne, The Righteous Men (2006), où un tueur élimine aussi les 36 Justes, dans des conditions bien plus proches de ce qui se passe dans Touch.

  Le portugais bem pour "bien" m'incite à voir comment se dit "bon", et c'est bom, ainsi Le dernier homme bon est-il en portugais O Último Homem Bom, alors qu'à la fin de Touch Jake Bohm reste le dernier "Juste Caché" connu !
  Bem-bom me rappelle que dans le dernier épisode de Touch apparaît le nom Bohm transcrit en hébreu, mais la transcription באהם correspondrait à Behm plutôt qu'à Bohm, בוהם.

  La date de parution de The Righteous Men est le 18 mars 2006, or le premier épisode de Touch se passe le 18 mars 2012, avec diverses coïncidences autour du nombre 318, lu notamment 3/18, le 18 mars à l'anglaise.
  Constatant que toutes les lettres nistar se trouvent dans MArina sLOtY, je me demande ce que pourraient faire les lettres résiduelles MALOY et je ne vois que MOLAY.
  Jacques (Jake ?) de Molay était-il un Juste ? Il est en tout cas mort il y a 700 ans, un 18 mars.
  Phrère Laurent a vu le singulier
THE RIGHTEOUS MAN = 183
ou 18/3, 18 mars à la française, mais aussi 183 cm, taille idéale de l'homme selon le Modulor du Corbusier, taille partagée idéalement au nombril en 113 et 70 cm. Jake Bohm est aidé par son père (le Per Bom ?)
MARTIN BOHM = 113
remarqué par phrère Laurent lors de la diffusion du 2e épisode, 1+1=3, ce Bohm étant interprété par
KIEFER SUTHERLAND = 176, même valeur que CARL GUSTAV JUNG, et que CENT TRENTE-SIX, ce que je remarquais en marge des 136 pies de Sintra (tiens LE PER BOM = PROBLEME = CARL JUNG = 86).

  The Righteous Men a été traduit en diverses langues, et j'ai aussitôt commandé sa version française, Maudits soient les justes, reçu le 22 et fini le 23. Je n'ai pas hésité à divulguer les ressorts du thriller danois, et j'ai encore moins de scrupules pour celui-ci.
  D'abord son héros est
WILL MONROE = 56+80 = 136
  Will, journaliste new-yorkais (comme Martin Bohm, et comme Williams, l'homme qui manque d'être la dernière victime de Max Hensig), est amené à enquêter sur deux crimes qui ont des points communs : la victime faisait anonymement le bien, et son meurtrier l'a tuée avec compassion. Parallèlement à ceci, Beth femme de Will est enlevée, et des indices l'amènent à découvrir que ce sont des juifs de la communauté de Crown Heights à Brooklyn qui la détiennent, mais ne semblent pas lui vouloir de mal.
  Will fait appel à une amie juive, Tova Chaya (dont la traduction n'est pas donnée, "bonté vivante"), et ils découvrent peu à peu qu'une secte chrétienne a entrepris de liquider les 36 Justes, pour provoquer le retour du Christ. Elle est parvenue à pirater un ordinateur de Crown Heights, utilisé par un disciple du grand rabbin disparu Mandelbaum (calqué sur Menachem Mendel Schneerson) pour déterminer avec une grande précision les coordonnées GPS de 35 Justes, codées dans 35 versets bibliques... Ce n'est certes pas plus absurde que les dates des grands rabbins codées dans la Bible, mais le code biblique ne peut à mon sens prouver son origine divine qu'à ceux qui sont déjà convaincus que la Bible est elle-même divine.Je rappelle que, dans Le dernier homme bon, la matheuse Hannah parvient à localiser à quelques mètres près les 36 Justes selon la superposition du supercontinent Rodinia avec les couches électroniques de l'élément 36, le krypton...

  La secte a prévu de liquider le dernier Juste à la dernière minute du jour de Kippour 2006, les 35 connus ayant été éliminés. Comme dans le thriller danois, tout le problème consiste à identifier le 36e et à lui éviter ce funeste sort qui pourrait signifier l'anéantissement de l'humanité. Dans le roman danois l'enquêteur Niels Bentzon découvre qu'il est lui-même ce dernier des Justes, et son prédécesseur Will Monroe découvre qu'il s'agit de son futur fils, sa femme Beth étant juste tombée enceinte dans les jours précédents, alors qu'ils attendaient l'événement depuis des années.
  Bien entendu les plans des méchants sectaires échouent et ils sont châtiés. Nous ne connaîtrons pas le nom de l'enfant à venir, mais, tout comme Niels Bentzon est un nom doré (59/96), les noms des parents du 36e Juste sont en rapport d'or, BETH/WILL = 35/56 (= 5/8 comme Enoch Soames, Fibo).
  Les noms de 11 des Justes sont donnés, aucun n'est doré, mais par contre l'est celui du sage qui a découvert le codage biblique des 36 Justes, YOSEF YITZHOK = 70/114, également assassiné par les sectaires. 70+114 = 184, et le 22 octobre où j'ai découvert ceci j'avais à 19:34 ma 184e vente, Nous qui désirons sans fin de Raoul Vaneigem, commandé par un habitant de Itzac, petite commune du Tarn (144 habitants). Je n'ai pas réussi à trouver d'étymologie pour ce toponyme, fort proche de Itzak, forme commune du nom Isaac, dont Yitzhok est une variante yiddish.
  L'auteur s'est vraisemblablement inspiré du prédécesseur de Menachem Mendel Schneerson à la tête du mouvement Loubavitch, Yosef Yitzhok (1880-1950). Ce nom est adéquat car Joseph est appelé le Juste dans la tradition juive, et le Yosef Yitzhok du roman a découvert que le 36e Juste se trouvait dans le giron de Beth d'après le verset où Dieu annonce la naissance d'Isaac à leurs parents, Abraham et Sarah.

  Peut-être ce 36e Juste, ou premier d'une nouvelle génération, sera-t-il prénommé Joseph ou Isaac, mais je vois une belle coïncidence dans le rapport établi entre les couples Abraham-Sarah et Will-Beth.
  Abraham et Sarah, s'appelaient d'abord Abram et Saraï, ABRM et SRY selon les translittérations que j'utilise, et Dieu leur donne leurs nouveaux noms en Gn 17, ABRHM et SRH. Les commentateurs ont remarqué que la transformation laissait la somme des valeurs des noms inchangée, car
Y (10) = H(5) + H(5), ce qui peut s'écrire
Y = H et H, et comme la copule "et" est en hébreu la lettre W,
Y = HWH, ressemblant à une mise en équation du nom divin YHWH.
  Remarquant que ABRM et SRY avaient une lettre en commun, un R de valeur 200, j'ai imaginé un état antérieur, ABM et STY, car T = 400 = R+R. Ces noms pourraient signifier "permère" (contraction de AB et AM) et "deux", noms qui pourraient nécessiter un rééquilibrage pour former un couple fécond.
  J'avais alors aussitôt vu la transformation atbash BAM <> STY, remarquable car elle utilise les mêmes lettres qu'un autre équilibre qui m'était essentiel, BYT <> SMA, avec BYT écriture complète de la lettre B, beth, "maison", lettre "patronne" parmi les 7 "lettres doubles" du Sefer Yetsira, tandis que SMA sont selon la même classification les 3 "lettres mères".
  J'ai trouvé récemment une exégèse classique utilisant cette transformation  de BYT (בית) en SMA (שמא):
  L'oracle du pectoral, urim wethumim, est un autre thème traditionnel. Il aurait comporté 72 lettres, et Dieu aurait pu rendre certaines de ces lettres lumineuses (urim) pour transmettre des messages.
  Beth est vraisemblablement le diminutif d'Elisabeth, prénom d'origine hébraïque. Si le prénom effectif est Elisheva,  l'auteur montrant une certaine connaissance du monde juif sait forcément que beth signifie "maison", sinon "temple". Et cet auteur, le journaliste Jonathan Vreeland qui a choisi le pseudonyme SAM (!) Bourne pour écrire son premier roman, s'identifie vraisemblablement un peu avec le journaliste Will.
  Sam est le diminutif de Samuel, en hébreu SMWAL contenant les 3 lettres mères SMA, plus les lettres Lamed Waw, לו formant le nombre 36, les Justes étant couramment appelés les Lamed Waw. La page dont je tire cette illustration donne les références du Talmud (Sanhédrin 97b et Soucca 45b) où sont discutés les tsadiqim nistarim.
  Beth et Sam donc, couple atbash idéal ? Toujours est-il que des messages codés apparaissent dans The Righteous Men, et que le premier codage envisagé est l'atbash.

  Nistar est le titre d'une BD dont le superhéros, JJ Barak, est un jeune médecin ayant découvert un monde parallèle, Nistar, un endroit où les pensées et rêves deviennent des réalités.
  Le nom du héros est doré
JJ / BARAK = 20/33,
même rapport que Neil Sloane (40/66) récemment vu comme superman. Je rappelle que l'authentique Superman serait originaire de la planète Krypton (Kr 36e élément), signifiant "caché" en grec comme nistar en hébreu.
  Superman se nommait sur Krypton Kal-el, proche de Kaliel, 18e des 72 anges obtenus à partir des 216 lettres des versets longs de l'Exode.

  Le nom Beerbohm signifie en yiddish "ours de Bohême", mais le nom peut prêter à confusion car le yiddish est un mélange d'hébreu et d'allemand, or beer est aussi un mot hébreu, "puits" (comme Beer-Sheva), et c'est sans doute pour éviter toute méprise qu'on trouve souvent le patronyme Dov-Beer (dov "ours" en hébreu). Ainsi le prédécesseur de Yosef Yitzhok Schneerson à la tête du mouvement Loubavitch a-t-il été son père, Dov-Beer Schneerson (à propos le nom Schneer venant du fondateur Schneour Zalman de Liady est issu de l'espagnol senior).
  Beerbohm compris "puits" et Jacob "Jake" Bohm me font penser au Puits de Jacob, le puits auprès duquel Jacob, fils d'Isaac et père de Joseph, a rencontré sa bien-aimée, Rachel. En hébreu, l'expression serait
BAR YQWB = 203+182 = 385,
aussi valeur de SKYNH, shekhina, "présence divine" féminine sur terre qui ne serait permise que grâce à l'existence des 36 Justes. C'est aussi un nom de la 10e et dernière sefira, et certains ont vu un sens mathématique à sa valeur car 385 est la somme des 10 premiers carrés.
  La shekhina et les sefirot sont mentionnées dans The Righteous Men, le diagramme des sefirot apparaissant d'ailleurs sur son édition slovaque.
  Pour ma part je note que 385 = 7 x 55, 10e Fibo, et remarque une troublante accumulation de Fibos x 7 autour des Justes et de Jacob, avec
35 = 5 x 7, Beth.
56 = 8 x 7, Will.
91 = 13 x 7 est en hébreu la valeur du mot AMN, amen, "vrai", "vérité", mot s'appliquant à Dieu et à connotation messianique : le Christ est appelé l'Amen dans l'Apocalypse. Il apparaît aussi dans The Righteous Men l'idée que le 36e Juste pourrait être le Messie, et il y aurait ainsi une certaine pertinence dans Beth+Will = AMN.
  La tradition juive a calculé 91 ans pour Jacob lors de la naissance de Joseph, premier fils de sa bien-aimée Rachel.
147 = 21 x 7 est le nombre d'années de vie de Jacob, donné explicitement dans la Bible.
238 = 34 x 7 est la valeur en hébreu de Rachel, RHL.
385 = 55 x 7 correspond donc à la shekhina, dont une homologation est précisément Rachel, puisque la 10e sefira est en quelque sorte la parèdre de la 6e, Tifereth, homologuée à Jacob et au coeur (voir ce billet).


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