21.3.14

chrysogamie


  Mon activité éditoriale a été réduite en ce début d'année 14, avec peut-être quelques excuses.
  Ainsi Anne et moi nous sommes-nous mariés le 15 mars. A vrai dire les préparatifs de ce mariage n'ont pas été réellement accaparants; l'ont plus été les circonstances l'ayant motivé, mais je ne vais pas m'étendre sur ces détails privés.

  L'événement m'a conduit à écrire un épithalame, un poème pour les mariés, et je me suis tout naturellement inspiré du procédé utilisé par Perec pour le poème composé lors du mariage de ses amis tunisiens Kmar et Nour, le 15 août 1981, l'une des dernières oeuvres achevées, quelques mois avant sa mort.
  Noce de Kmar Bendana & Noureddine Mechri compte 10 strophes, 5 strophes impaires composées à partir des lettres de l'épouse, incorporant à chaque étape une lettre du nom de l'époux, 4 strophes paires composées à partir des lettres de l'époux, incorporant à chaque étape une lettre du nom de l'épouse; la dernière strophe conclut ces deux processus logiques, formée de toutes les lettres du couple désormais uni.

  Il y a un remarquable parallélisme entre les séries de lettres composant les noms des amis de Perec et les nôtres, Anne-Marie Durand et Rémi Schulz, 13 lettres en tout, avec :
- 5 lettres en commun, MREND ou EMRIU;
- 3 lettres propres à la mariée, KAB ou AND;
- 5 lettres propres au marié, OUICH ou SCHLZ.
  M'étant avisé que les 13 lettres composant nos noms, EMRIU-AND-SCHLZ, totalisaient la valeur 153 alors que, pour des raisons de disponibilités familiales, nous avions fixé le mariage au 15/3, je suis revenu sur les mariés célébrés par Perec, dont j'étais persuadé d'avoir étudié toutes les possibilités, mais j'ai découvert avec effarement les valeurs des lettres différentes des noms des mariés :
- MREND+KAB = 68
- MREND+OUICH = 110
  Non seulement le rapport 68/110 se simplifie en 34/55, rapport de deux nombres de Fibonacci consécutifs, mais, suite à mes hypothèses sur les harmonies dorées dans ce poème, il m'a été communiqué ses brouillons, où Perec, face aux contingents de lettres permises pour les 10 strophes, avait inscrit les 10 premiers termes de la suite de Fibonacci doublée, soit 2-2-4-6-10-16-26-42-68-110.
  Je ne suis pas autorisé à reproduire le document, mais voici comment Perec avait noté les dernières strophes :
 68    9    KMAR+OUIC    AEIOU   BCDKMNR
110  10   NM + KAB         AEIOU   BCDHKMNR
  On a donc pour chaque strophe le nombre de Fibo, le numéro de la strophe, sa nature KMAR ou NM (Noureddine Mechri), puis les voyelles et consonnes permises.
  Dans un second temps, Perec avait surchargé les termes de la suite de Fibonacci doublée avec les termes de la suite de Fibonacci simple, soit 1-1-2-3-5-8-13-21-34-55.


  Je n'ai alors ni vu comment relier ceci aux harmonies dorées vues précédemment dans le poème, sans préjuger de leur intentionnalité, ni su trouver une explication convaincante de ces jeux fibonacciens. Voici maintenant une approche plausible, puisqu'il est établi que Perec jouait parfois avec les valeurs des lettres. S'il avait vu que les lettres différentes des noms de ses amis correspondaient aux doubles des nombres de Fibonacci de rangs 9 et 10, on peut aisément comprendre qu'il eût envisagé de faire intervenir ces doubles dans les 10 strophes du poème.
  Par ailleurs les groupes de lettres concernées, 5-3-5, ainsi que leur somme 13, sont aussi des nombres de Fibonacci.
 Noureddine, "lumière de la foi", était pour ses amis Nour, "lumière", tandis que Kmar signifie "lune", or
LUMIERE / LUNE = 83/52
est un couple doré, ce qui peut donner l'idée d'additionner les deux couples dorés 110-68 et 83-52, pour obtenir 193-120, or une harmonie essentielle vue dans le poème était la césure entre mon amour et mon nombre d'or partageant les 66 vers, 313 mots et 1265 lettres des 9 strophes préliminaires à l'union dans la dernière strophe en
25.3-40.7 vers (partage doré idéal 25.2-40.8)
120-193 mots (partage doré idéal)
483-782 lettres  (partage doré idéal se simplifiant en 21-34, Fibonacci)
   Ainsi au partage doré en mots de ces 9 strophes peuvent se superposer les deux rapports dorés immédiats du couple, avec une belle possibilité de partage 68-52 pour la première partie, car il y a une franche césure après le 14e vers s'achevant sur le 68e mot,
nomade de mon monde d'ombre
  LUMIERE et LUNE suggèrent les compléments OMBRE et SOLEIL, mais seul le mot ombre est possible avec le contingent de lettres autorisées.
  S'il n'apparaît pas de césure semblable parmi les 193 mots suivants, il y aurait d'autres possibilités que j'envisage d'étudier plus tard. Pour l'heure j'entends souligner diverses harmonies des noms des mariés.
  NOUR seul = 68, valeur des lettres KMARBEND de sa chérie.
  NOUREDIMCH = 110, donc, mais ces lettres livrent l'anagramme adéquate NOM DU CHERI, avec le partage doré
NOM  DUCHERI = 42-68
  Ce même partage apparaît pour les deux mots avant la césure envisagée,
MON  AMOUR = 42-68
  La recherche d'images pour illustrer ce billet m'a appris l'existence de la série Moonlight (kmarnour...), dont le couple vedette est interprété par des acteurs prénommés
ALEX = 42
SOPHIA = 68
  Attendu qu'en arabe la voyelle de kmar (قمر) est brève et non notée par une lettre, tandis que celle de nour (نور) est longue et notée par la lettre wa (و), il pourrait être tentant d'écrire
KM(a)R = 42
NOUR = 68
  Sur les brouillons Perec avait mis une virgule après les mots mon amour, suivis de mon n d'or (tiens il manque ombre), et la disparition de cette virgule dans la version finale ne plaide pas pour une césure volontaire. Je répète que rien dans les brouillons en ma possession ne permet d'imaginer une contrainte intentionnelle aussi sophistiquée, mais je n'ai pas tous les brouillons, et certains calculs restent énigmatiques.

  Bien avant d'avoir vu la triple harmonie dorée dans les 9 strophes, j'ai cru sincèrement avoir percé un secret de Perec en découvrant dans l'édition Bibliothèque Oulipienne, reprise par Ramsay, un unique triple saut de ligne après le 47e vers, le poème entier en contenant 76; 47 et 76 sont les valeurs de PEREC et GEORGES, en parfait rapport d'or. A ces 47 et 76 vers correspondent 905 et 1464 lettres, en parfait rapport d'or encore. Dans les brouillons de "53 jours", que Perec était alors en train d'écrire, il envisageait toutes les suites de type Fibonacci contenant 53, et notamment la suite 1-26-27-53 qui se poursuit par 80-133-213-346-559-905-1464...
  L'enquête approfondie menée plus tard m'apprit que l'auto-édition du poème, imprimée par Perec pour les participants à la noce, ne contenait pas ce triple saut de ligne, et les brouillons m'ont ensuite confirmé l'impossibilité d'un codage sophistiqué. Je me sens en fait bien plus intéressé par l'énigme de comment ont pu apparaître ces réelles harmonies dans un poème composé dans l'urgence.
  Quoi qu'il en soit la nouvelle approche sur 68-110 mène à une autre possibilité d'harmonie sur l'ensemble du poème. Si donc les 313 mots des 9 premières strophes peuvent correspondre à
- 178 = 68+110, lettres des mariés, KMARBEND + NOMDUCHERI,
- 135 = 52+83, LUNE + LUMIERE, significations de Kmar et Nour,
il est remarquable que non seulement les 43 mots de la 10e et dernière strophe représentent la différence entre 135 et 178, mais encore la valeur de KMAR (rappelons que 68 est aussi NOUR).
  Il a été vu que KMAR s'écrit en arabe avec seulement 3 lettres, KMR,  et la seule "erreur" du poème pourrait y faire écho, un "s" dans le 25e mot des 43 de la dernière strophe, correspondant au A de KMAR selon K-M-(A)-R = 11-13-(1)-18.
  Ceci ne constitue en rien pour moi une interprétation valide, mais ravive mon intérêt pour les brouillons de la strophe 5, débutant par mon amour mon nombre d'or, présentant de multiples chiffres et calculs difficilement interprétables. Le contingent de lettres autorisées sépare les voyelles AEIU des consonnes réparties en BD-KM-NR, et à proximité figurent (entre autres) les nombres 104, valeur de l'ensemble, 42, valeur des voyelles, 24, valeur de KM.
  Enfin, s'il faut le préciser, le nombre total de mots du poème, 356, correspond encore à 68+110+178, soit les valeurs 68 et 110 propres aux noms des mariés, et leur addition 178 (que Perec aurait pu prévoir correspondre à une 11e strophe en fait fondue avec la 10e).

  Un dernier point : chaque strophe ayant un contingent différent de lettres permises, ce sont les strophes 1 et 4 auxquelles correspondent KMARBEND = 68 et NOUREDIMCH = 110, et il me semble remarquable qu'elles contiennent respectivement 26 et 42 mots, les nombres précédents dans la suite de Fibonacci doublée, respectant de plus la même parité.
  Les nombres de mots des 9 premières strophes,
26-31-19-42-27 (ou 2+25)-42-45-40-41
peuvent encore offrir divers équilibres autour des valeurs essentielles 68-110-52-83. Par rapport au schéma avant la césure en 120-193 mots, les strophes 6-9 symétriques à 1-4 totalisent 83 mots, permettant ainsi l'équilibre évoqué plus haut, mais il est encore possible d'y ajouter la strophe centrale non césurée pour obtenir 110.

  Après avoir étudié les développements strictement perecquiens de ces dernières découvertes, j'en viens à des implications plus personnelles, à commencer par la date des découvertes, le 12 mars ou 12/3. J'indiquais que la date du 15/3 faisait coïncidence avec la valeur 153 des lettres différentes de nos noms, et j'ai procédé à un jeu similaire avec
GEORGES PEREC = 76+47 = 123
dont la dernière compagne a été Catherine Binet, née un 12/3 (de l'année 1944 pivot de la vie de Jung).

  Quaternité est centré sur l'échange Jung-Haemmerli du 4/4/44, 23 jours après la naissance de cette CATHERINE (83 comme LUMIERE), et j'accorde une extrême importance aux valeurs 52/84 de JUNG/HAEMMERLI. Il se trouve que Kmar est immédiatement associée à ces deux valeurs :
KMAR BENDANA = 43+41 = 84
LUNE = 52
  J'ai de plus souvent rencontré 52/84 associé à 42/68, or 68 est la valeur des lettres différentes KMARBEND, et j'ai utilisé l'absence de la voyelle dans l'écriture arabe du nom pour envisager
KM(a)R = 42
  Je remarque que les lettres répétées soulignent la possiblité Kmarbendana, en écho aux Kreisleriana, ou mieux pour moi à Elleryana, titre d'un des 21+13 chapitres de The Greek Coffin Mystery. Depuis le billet de mars 08 Ana chronique ces 3 lettres ANA sont pour moi synonymes de synchronicité, idée poursuivie dans le billet suivant, Santa Ana, où j'omettais la naissance de Jung le jour de la Sainte-Anne.

  Je me dois d'être bref pour seulement rappeler que Soleil et Lune, "yeux de Dieu", ont été au centre de maints billets de Quaternité, d'ailleurs mentionnés dans le billet de février.
  Le mot lumière n'est pas moins important, avec d'abord Le chemin de la lumière de Paul Halter, l'un des livres déclencheurs de mon intuition sur le schématisme quaternitaire de la vie de Jung, puis récemment une implication très personnelle avec l'Argentin Xul Solar, où Xul transcrit son patronyme Schulz, également le mien.
  Ce renversement de lux, "lumière" latine, m'a conduit à un autre 84/52, Nathaniel Licht, "lumière" allemande magnifiée par le prénom Nathaniel, équivalent à Theodor (Haemmerli).

  J'ai encore rencontré la lumière arabe associée au nombre d'or ici, avec un commentaire de cette illustration imaginant les lignes d'or se croiser sur le coeur de la fourmi Nûra. J'ai un lien personnel avec la fourmi qui se dit en flamand mier, anagramme de mon prénom.

  Avant de parvenir aux valeurs 68-110 pour Kmar et Nour, je suis d'abord passé par les valeurs des lettres non communes
OUICH = 56 et KAB = 14
en me souvenant avoir jadis remarqué cette quaternité (56 = 4x14), mais je l'avais évidemment oublié lorsque j'ai rencontré la suite 5614, correspondant dans l'encyclopédie de Neil Sloane au mot infini de Fibonacci, sans quoi je n'aurais pas manqué de m'extasier devant le voisinage de ce 56-14 avec les Fibonacci notés par Perec, d'autant que les circonstances de la découverte étaient fabuleuses (voir ici), faisant écho aux AB de Kmar:  Précisément, 6 jours avant ce 12 mars, un texte autoréférent d'un colistier de la liste Oulipo m'avait conduit à proposer un texte basé sur la suite 5614, avec quelques allusions à ces circonstances. Voici le message tel que je l'ai passé le 6 mars, mais avec substantifs en bleu et adjectifs en rouge :

Ô guirlande éternelle des nombres,

tu connais des récurrences admirables,

ainsi chaque section de cette longue phrase,

du tout début jusqu'à un quelconque saut à une ligne suivante,

présente une succession ordonnée de substantifs et d'adjectifs identique à celle du texte pris à la suite,

pourvu d'avoir une longueur suffisante, l'infinitude n'étant pas à la portée humaine, bien qu'elle soit à celle des lapins, car on aura reconnu dans ces divers éléments la série découverte par Fibonacci en observant ces rongeurs prolifiques...


cette description autoréférente utilise la "chaîne d'or", décrite dans l'encyclopédie du cher Neil à l'adresse
http://oeis.org/A005614
(lors de ma première visite à cette page fascinante j'y vis un commentaire donné par un oulipote le jour de mon cinquante-cinquième anniversaire, ce qui me fit proposer ma propre contribution...)

1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1,
0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 1, 0, 1, 0, 1,
1, 0, 1, 0, 1, ...

  J'ai déjà parlé du site archivant sauvagement la plupart des messages de la liste Oulipo. Curieusement ce message qui compte 34 substantifs (et 21 adjectifs) s'y trouve répertorié sous le numéro 34 du mois de mars, sans réelle pertinence puisque selon Archivum ce mois de mars aurait débuté le 28 février.

  OUICH-BAK = 56-14 me rappelle maintenant autre chose, à quoi je ne crois pas avoir songé lorsque j'ai découvert la suite 5614. Bach utilisait deux signatures abrégées, J.S. Bach et Joh. Seb. Bach, cette dernière ayant les valeurs 31-25-14 dans l'alphabet numéral prêté à Bach, ou donc 56-14 que j'avais repéré être un motif 4-1. Comme dans cet alphabet I et J sont confondus, OUICHBAK peut y devenir JOH. CU. BAK... Je rappelle que mes recherches bachiennes font intervenir massivement les suites de Fibonacci.
  Le premier résultat effectif d'une recherche Images "Joh. Seb. Bach" est aujourd'hui 20 mars un article du blog de Frédéric Tison, posté le 6 juillet 2010, soit le jour même où j'ai posté mon article sur la suite 5614, et envoyé au responsable du site un commentaire publié ensuite en date de ce jour.
  Perec a aussi pensé à Bach comme mot possible à introduire dans son épithalame, en voici la preuve sur cet extrait des brouillons figurant en couverture de Portrait(s) de Georges Perec, recueil proposé par Paulette Perec:


  Je livre maintenant notre propre épithalame, tel qu'il fut récité à plusieurs voix samedi dernier, à la mairie de Mézel. Je précise que, las du prénom Rémi, j'ai jadis choisi de m'appeler Eric lorsque j'ai  échappé à la tutelle familiale. Par la suite je me suis réconcilié avec mon prénom de baptême, mais pas Anne et nos enfants qui continuent de m'appeler Eric.


    Anne se marie, Rémi aussi


dame Anne, marée à même de dire
ma reine, mûrir rime en réussir

sire Eric, Hermès le zélé Mercure
lèche l’échec, suce le succès sûr


dame Marie, ainsi ma mise indue
me mariera mûr d’un désir accru

sieur Rémi, l’heure curieuse murmure
elle en scelle les ruchers de l’azur


dame Anne, rare âme insu si menue
me rassure, ne suis en rien chenu

sire Rémi, seule assez m’amarrer
à ma chère île sur la mer nacrée


dame Marie, accède ainsi ma mer
ce sera un chemin de sa lumière

sieur Eric, la lumière ce chenal
zinzinule en lune à nulle ducale


dame Anne-Marie, à sa chère icelle
s’allie en chair l’icelui, à Mézel


lancez du riz à ces amis chéris
Anne aime Eric, Rémi aime Marie



Quelques commentaires sur ce texte :
   Perec avait pallié la différence des nombres de lettres à incorporer, 5 et 3, en composant une strophe avec les lettres de Noureddine, puis une autre avec le nom complet. Il n'était guère envisageable de composer quoi que ce soit avec les seules lettres de mon prénom, aussi j'ai veillé à introduire la lettre à incorporer dans le dernier mot de chaque distique, sauf le second, composé avec les lettres de mon nom complet, et le dernier composé avec toutes les lettres de nos noms.

  Chaque distique présente une rime masculine et une féminine.

  Comme Perec je le présume, je n'ai ni dénombré mes mots ou lettres en composant le poème, ni pensé à de quelconques résultats, et ce n'est qu'une fois le texte achevé que j'ai su qu'il comptait 134 mots et 520 lettres.
  520 lettres font en moyenne 52 lettres par distique, valeur de LUNE.
  134 est la valeur de l'hétérogramme REMISCHULZ (composé de lettres toutes différentes), mais aussi des lettres ESARTULINO base des compositions hétérogrammatiques de Perec, notamment du recueil Alphabets (valeur 84). C'est précisément un 13/4, le 13 avril 2005, que je me suis avisé que la répartition voyelles/consonnes de cet ensemble était AEIOU/LNRST = 51/83, couple doré, ce que j'ai vu via un titre de Simenon, La Marie du port, composé des lettres AEIOU/DLMPRT = 51/83, plus les répétitions AR (comme Anne-Rémi) = 19, de même que les lettres AND apportées à notre couple par la mariée le 15/3 (153 = 134+19).

  La gématrie des 20 vers est 5387, comprise 53-87, soleil-lune en hébreu ('hama-levana), ou intervalles entre les jours clés de la maladie de Jung en 44 (voir aussi la revue Mondes Etranges du billet précédent).
  Il ne m'a fallu que deux modifications pour parvenir à ce résultat, la première version du poème nombrant 5389. L'une des modifications m'a fait perdre dans le 6e distique l'obligation que je m'étais fixée de donner dans chaque distique toutes les lettres permises.
  A propos de soleil-lune, les 28 lettres de l'alphabet arabe sont réparties en 14 lettres lunaires, devant lesquelles la prononciation de l'article al (ou el) n'est pas modifiée, al-kmar, "la lune", et 14 lettres solaires, provoquant un redoublement de l'initiale du nom défini, ash-shams, "le soleil". Les initiales de Kmar-Nour sont qaf lunaire et noun solaire, et il correspondrait de même à Anne-Rémi alif lunaire et ra solaire (évidemment).
  Je remarque qu'en français
SOLEIL  LUNE = 72 + 52 = 124, valeur des 13 lettres NOMDUCHERIKAB composant les noms des mariés de Perec.
  L'alphabet arabe est en outre réparti en 14 lettres lumineuses, nourâniya, les lettres introduisant étrangement 29 des sourates du Coran, et 14 lettres obscures, homologuées par divers exégètes aux 28 mansions de la lune, qmar.
  J'ai déjà évoqué ces sigles coraniques, ayant donné lieu à tant de dérives interprétatives qu'il est difficile de donner des sources totalement fiables.
  La nouvelle curiosité est que qaf et noun, initiales de Kmar et Nour, sont des lettres lumineuses, apparaissant pour la première fois dans des sigles aux sourates 42 et 68, ce qui me patafiole en songeant aux 26 et 42 mots des strophes 1 et 4 correspondant aux lettres des mariés KMARBEND = 68 et NOUREDIMCH = 110.

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