30.11.12

viré lof pour fol


  Après l'échec de ma tentative de lecture de Les lieux-dits à Marseille, j'ai tout de même trouvé le roman de Ricardou à Paris.
  C'est la lecture d'une nouvelle de Yolande Villemaire qui m'avait fait découvrir ce roman, nouvelle de 1983 où elle relatait un rêve fait au Caire où apparaissait le mot Atta, avec des hommes volant dans le ciel de New York. Etonnant en pensant à ce qui se passerait le 11 Septembre 2001, où des hommes se jetteraient du haut du World Trade Center frappé par l'attaque terroriste dirigée par le cairote Mohammed Atta.
  Le nom Atta y était dit emprunté au roman de Ricardou, de 1969; les échos recueillis en ligne semblaient prometteurs, et la lecture effective le confirme.

  Lecture assez ardue, car la construction hautement intello du roman laisse peu de place à la fantaisie. 8 chapitres de 8 sections chacun, déterminant un échiquier où s'affrontent les deux seuls protagonistes, Lasius et Atta, portant les noms de deux genres de fourmis, associés aux couleurs bleu et rouge.
  Je découvre que Lasius est non seulement un genre de fourmi, mais qu'il en existe l'espèce Lasius alienus, mentionnée par Ricardou, dont il tire l'anagramme asilus alienus, "asile d'aliénés" (latin approximatif, mais ça se comprend)...
  Lasius et Atta visitent les lieux peints par un certain Crucis ("de la croix"), 8 lieux en 8 lettres chacun, formant les titres des 8 chapitres, donnant à lire en diagonale le nom du 4e lieu, BELCROIX, croisant donc sur le C du titre du 4e chapitre, ce qui est explicité dans le dernier chapitre.
  Ricardou aurait calibré son texte de telle façon que le 4e chapitre s'achève page 80, et le 8e page 160, 80 pages plus loin, ce qui m'était évocateur car l'une des "preuves" du code de la Bible avancées par Michael Drosnin est l'ELS "terroriste Atta" croisant avec "homme égyptien"; en hébreu, "terroriste" comme "Atta" ont la même valeur numérique 80. Ceci est souligné par l'intrigue, où Lasius et Atta se présentent l'un à l'autre à la fin du 3e chapitre :
- Je m'appelle Lasius, Olivier Lasius.
- Et moi
Le chapitre s'interrompt ici, et la fin de la phrase, Atta., est le début du chapitre suivant, Belcroix, débutant page 64, 8 x 8, ce qui est encore probablement intentionnel. Ainsi le nom même Atta est souligné par cette discontinuité, cet "enjambement" dirait-on en poésie, et je suis revenu à diverses reprises sur le mot ATTA écrit en hébreu après le 11 Septembre par un tueur avec des mains (A) et des jambes (T) de ses victimes.

  En fait Les lieux-dits compte dans l'édition originale 168 pages, avec 10 pages  avant le début du premier chapitre, dont la première page est foliotée 9 au lieu de 11, et 6 pages après la fin du dernier, et j'imagine que Ricardou a pu demander à l'éditeur ce décalage, peut-être après avoir constaté sur épreuves les fins des chapitres 4 et 8 pages 82 et 162.
   N'en étant pas certain, car il arrive que des pages de garde ne soient pas prises en compte dans le foliotage, j'ai consulté l'ouvrage suivant de Ricardou chez Gallimard, Révolutions minuscules (1971), et constaté avec stupeur un décalage inverse: il y a 10 pages avant le début de la première nouvelle, dont la première page est foliotée 13 au lieu de 11. J'avoue ne pas entrevoir de raison à ce décalage.
 
  Quoi qu'il en soit, le réel milieu des Lieux-dits se trouve pour le livre entre les pages 82-83 et pour le texte entre les pages 84-85, que voici (cliquer pour agrandir).
  Ces pages sont entièrement consacrées à la description d'un paquet de Pall Mall, correspondant à celui-ci (la description débute page 82):
  Il me semble que cette description au coeur du livre (dans le chapitre Cendrier !) n'est encore pas un hasard, et que ce paquet a joué un rôle essentiel dans la genèse du roman. La narration remarque que les 4 inscriptions du paquet comptent chacune 4 mots (4-4-4-4, voilà qui m'est familier), et que les inscriptions latines ont toutes deux 16 lettres, 4 x 4. Le compte est poursuivi pour les autres inscriptions, PALL MALL famous cigarettes a 24 lettres, 3 x 8, et la seule qui échappe à la règle du 8 est la dernière avec 34 lettres, les deux lettres supplémentaires (par rapport à 4 x 8) étant supposées correspondre aux deux lions tenant le blason, qui seraient en fait un lion et une lionne se le disputant...
  In hoc signo vinces, le signe vu dans le ciel par Constantin avant la bataille du Pont Milnius, se rapporterait à la croix partageant le blason central en 4 quartiers, dont les éléments, deux fois 3 lions superposés et 1 tour, forment encore le nombre 8.
  C'est du moins l'analyse proposée, et je suppose que Ricardou en verrait une confirmation dans cette variante courante des armes de Pall Mall, où le blason central est remplacé par une étoile à 8 branches.

  Ce que je remarque au premier chef est bien sûr les deux tours du blason commenté, tours bien entendu jumelles puisque identiques. D'autre part l'écu écartelé, selon le terme héraldique, a selon ses quartiers identiques 1-4 et 2-3 la même structure que le mot ATTA, écrit je le rappelle en lettres hébraïques avec deux mains et deux jambes dans le roman de Tobie Nathan.
  Par ailleurs le paquet neuf de Pall Mall découvert dans la voiture d'Atta est décacheté, et Lasius en tire deux cigarettes en remarquant que Tout cela doit être réduit en cendre.
- Encore faut-il que cela ait été correctement allumé.
répond Atta. Ce qui est fait, avec un étrange aujourd'hui qui doit probablement être compris "au jour huit".

  On peut aussi remarquer que RICARDOU, comme PALL MALL, a 8 lettres, et imaginer que l'auteur se soit donné le défi d'écrire un livre à partir de son nom, en espérant peut-être "faire un tabac".

  Les deux fois 3 lions + 1 tour m'évoquent encore la découverte de ce que j'ai appelé L'étoile de Babel, à partir de l'hébreu Babel, BBL, et de son codage atbash Sesakh, SSK, dans le livre de Jérémie.
  Le renversement de BBL est LBB, levav, signifiant coeur en hébreu, qui ressemble à levia, "lion", d'après une racine indo-européenne qui se retrouve par exemple dans le russe lvev ou le polonais lwow (où Babylone se dit Wawilon). Une recherche sur "lion" dans toutes les langues m'a mené au tokharien śiśäk, qui m'a ensuite conduit à la ville croate de Sisak, s'enorgueillissant d'un château triangulaire qui m'a aussitôt rappelé Wewelsburg, "château de Wewel", coeur de l'état SS.
  En bref un codage alphabétique datant de plus de deux millénaires m'a mené à ce doublet 3 tours (+ 1 lion), unique à ma connaissance. Ceci m'avait été inspiré par le nom Haemmerli, parce que mes études sur l'atbash m'avaient fait supposer un jeu sur le marteau hébreu, mappets, chez Jérémie, et j'apprends que Pall Mall équivaut au jeu français de paille-maille, ou de mail, du latin malleus, "marteau"... Ainsi, j'aurais très bien pu arriver à la paire Wewel-Sisak à partir du roman de Ricardou.
  J'ai découvert il y a peu les armoiries de la ville de Lwow, 3 tours et 1 lion...

  Wewelsburg m'est l'occasion d'une petite digression. Mon passage à Paris m'a fait visiter les soldeurs, et découvrir un thriller que je n'avais pas remarqué à sa parution en 2007, Le chevalier Coën et le mystère de la parole perdue, de E. Guimel & T. Dalet (probablement des pseudos).
  Cette parole perdue est celle d'Enoch, "initié" qui aurait été le premier à être autorisé à prononcer le nom de Dieu, et dont le secret aurait été gardé au long des siècles, notamment par les Esséniens. Et cocorico, après des siècles d'oubli du rituel énochien, c'est un flic français bien phallo qui a été choisi par les instances divines pour devenir le nouveau Maître de Justice, et rencontrer Dieu face à face, après avoir triomphé de quelques vilains nazis et islamistes sur la piste de ce secret...
  Un coup d'oeil à la table des chapitres m'a cependant fait acquérir ce roman que je n'ai guère envie de recommander; la première partie se compose de 8 chapitres titrés Genèse, puis des noms des 7 anges planétaires de la tradition hébraïque, à commencer par Tsaphiel qui est une variante de Tsafqiel, Qaftsiel, ou Cassiel, ange de Saturne, nom qui a constitué pour moi une formidable coïncidence, dernièrement commentée ici.
  Eh bien ce chapitre Tsaphiel débute au château de Wewelsburg, le 21 juin 1939. Il est encore question de Wewelsburg au chapitre Z'rahhiel, l'ange du soleil selon cette liste maçonnique (très probablement lié au verbe zarah, "briller", qui a donné lieu aux fantastiques coïncidences relatées ici) et on y apprend que Himmler avait fait reconstruire le château selon la règle du nombre d'or ! Une recherche me fait retrouver à peu près les mêmes phrases sur divers sites, mais personne n'y explique comment interviendrait le nombre d'or. Sur cette page zarbi en anglais consacrée aux spirales, je trouve d'abord la tour de Babel, puis plus loin le soleil noir de Wewelsburg accolé à la spirale de Fibonacci.
   Pour ce qui est du héros, le commissaire Marc Gibelain, l'action débute le 9 novembre 2001 (le 9/11) et la dernière date mentionnée est le 21 juin 2002 à 11 h 09.

  Il y aurait sans doute des commentaires à faire sur les échos de ce thriller avec les deux romans intrigants de Tobie Nathan, Dieu-Dope (autre résurgence des haschischins du Vieux de la montagne) et Serial eater (qui couvre à peu près la même période), mais j'ai été assez peu sensible au récit des prouesses amoureuses du commissaire, digne de l'érotisme des aventures de Coplan que je lisais ado, pour donner une idée aux connaisseurs.

  Je reviens sur le roman de Ricardou pour une autre coïncidence, ma composition d'un autre carré de lettres par les titres d'un roman imaginaire dans mon projet inabouti Novel Roman de 1998. En totale ignorance des Lieux-dits, et de la diagonale BELCROIX, j'avais composé ma grille pour y faire apparaître la diagonale ROSENCREUTZ (Rose-Croix), et quelques autres messages détaillés dans le billet Diagonales.
  Je pensais alors que la grille de Ricardou ne cachait que la diagonale BELCROIX, mais la lecture de son Théâtre des métamorphoses (1982) révèle d'autres codages (dont certains pourraient éventuellement être des réflexions après coup).
  J'avais certes remarqué que les lieux étaient donnés dans l'ordre alphabétique, mais selon Ricardou cette disposition fait allusion aux 8 lettres du mot ALPHABET (le jour même où j'ai lu ceci j'ai découvert le livre de Guimel-Dalet).
  S'il est évident qu'un message dans une diagonale invite à regarder ce qui se passe dans l'autre diagonale, je n'avais pas vu que la lecture de bas en haut de cette autre diagonale donnait "Maadrbre", transparente anagramme du bilingue "mad arbre", "arbre fou", allusion à Olivier Lasius (asilus).
  De là à supposer que Belcroix désigne Atta, il n'y a qu'un pas, confirmé par les noms Olivier Lasius et Atta révélés aux chapitres Belarbre et Belcroix, en se souvenant que l'étymologie privilégiée par Ricardou pour bel est bellum, "guerre", guerre que se mènent Lasius et Atta, le roi lion et la reine lionne, sur l'échiquier des 8 lieux de 8 lettres.

B a n n i è r e 
e a u f o r t 
B e a r b r e 
B e l R o i x 
C e n D R i e r 
C h a u m n t 
H a u t b o s 
M o n t e a u x

  Bien sûr Ricardou aurait pu inscrire plus clairement un "madarbre" ou "folarbre", mais le titre du chapitre Cendrier semble essentiel, pour recueillir les cendres des Pall Mall, et peut-être pas seulement. Car au coeur de la croix formée par les diagonales belCRoix et maaDRbre, il y a les lettres RCRD, consonnes de RiCaRDou, et les voyelles ne sont pas loin, par exemple celles soulignées sur la grille ci-dessus (mais on les retrouve aussi symétriquement dans hAUtbOIs).
  Je m'émerveille d'avoir donné comme première illustration du billet Diagonales l'affiche du film La diagonale du fou, sans avoir alors repéré ce MAAD. Coïncidence en temps réel : j'ai abandonné l'écriture du présent billet pour aller faire une course, ce 28 novembre, allumé l'autoradio et suis tombé sur un dialogue de ce film (durant l'émission de France-Inter à 13:30, consacrée au duel Karpov-Kortchnoï).

  Enfin Ricardou propose diverses lectures de la dernière colonne, la plus complète étant l'anagramme TESTER XX, "tester les croix", et ce qui à l'évidence s'en produit : "tester le croisement des croix".

  Au-delà des lectures internes au roman, dont commence à se percevoir toute la complexité, je suis ébahi de diverses coïncidences, d'abord avec mon projet Novel Roman.
  Ma grille comptait aussi 3 messages cachés, deux en diagonale (ROSENCREUTZ et ARSENELUPIN) et un dans la 1e colonne sous forme d'anagramme (ELLERYQUEEN).

R A I S O N A U T E L
O U S I R E L T A N
E T S U S A L O R I N
U L C E R A T I O N S
E O N I N T R U S L A
E L U I C A S T O R
L A D U N E R O S I T
U I S O R T E L A N
E S P O I R A L U N T
E B R I S U N A L T O
L O I U N E S T R A Z


  Par ailleurs le jeu ROMAN-NOVEL découvert dans une nouvelle de Leblanc était pour moi étroitement lié au jeu MAD-FOU, et la structure M-A-D s'était traduite dans mon projet par une structure en 13-1-4 chapitres, et c'est dans le 14e chapitre correspondant au A ou au 1 qu'apparaissait la grille des 11 titres de 11 lettres. La coïncidence des mots MAD et CROIX se trouve soulignée par le jeu Belcroix-Belarbre-Madarbre.
  Ma grille comportait une allusion indirecte à mon nom, via ARSENE LUPIN = 134, même valeur que REMI SCHULZ.
  Je me souviens de mon ébahissement lorsque, après avoir écrit un pastiche de Parsifal ("le pur fol") faisant intervenir Arsène Lupin, je me suis avisé qu'une anagramme en était "le pur insane".

  "Tester XX" est ébouriffant en pensant aux 2 "Numéro 24" de Bernard Magné que Ricardou présentera sur la page 224 du numéro 5 de Formules, en 2001, lors d'une querelle entre les deux hommes à propos de la textique, théorie ricardolienne de l'écriture dont la complexité peut paraître digne de l'Asilus alienus...
  Alors que Ricardou avait probablement été un pionnier en calibrant le texte des Lieux-dits pour avoir ses 4e et 8e chapitres se terminant pages 80 et 160, les deux versions de "Numéro 24", de 1983 et 1988, carré de 24 lignes de 48 colonnes composé pour mettre en évidence un grand X de X ou x, sont apparus page 224, hommage involontaire à "l'éminent professeur".
  "Tester XX" ou "tester le croisement des croix" serait ici parfaitement adéquat, mais il y a un autre écho mirobolant avec un texte du Théâtre des métamorphoses, publié en 1982 je le rappelle, où quelqu'un passe plusieurs coups de téléphone à des personnes dont les numéros sont formés à partir de 24 et 48, soit
Maillot 24-48 pour Marcel Galey
Sablons 48-24 pour Michel Dandolo
Wagram 84-42 pour Marina Rohmer
Mermoz 42-24 pour Basile Embrun
Ces anciens centraux téléphoniques couvraient Neuilly et le 17e arrondissement.

  J'ai relégué pour la fin de ce billet quelques développements numériques que je sais indigestes pour certains.
  Ainsi Mrs Guimel & Dalet vont être ajoutés à ma liste de 27 écrivains de fiction ayant évoqué explicitement le nombre d'or, parmi lesquels figuraient 4 noms dorés, bien plus que la moyenne attendue 1/35. Attendu que
GUIMEL / DALET = 67/42, partage idéal de 109, le rapport va passer à 5/28.

  La construction des Lieux-dits autour du nombre 8 me permet maintenant de comprendre pourquoi Yolande Villemaire avait situé dans la chambre 808 du Hilton du Caire le rêve de Dana Khan, avec Atta et les hommes volants à New York.
  Sans que je soupçonne une réelle intention de Ricardou (mais qui sait ?), je remarque que
BELCROIX = 88
de même que les 8 lettres initiales des sections du chapitre Belcroix, débutant, je le rappelle, par Atta
AASTMDOO = 88
8 x 11, et je repense au code CAP 811, transmis par erreur à une escadrille de bombardiers nucléaires dans le film Fail Safe de Sidney Lumet (1964) comme dans son remake de Stephen Frears (2000). Moscou va être détruite, et le seul moyen trouvé par le président US pour prouver sa bonne foi est de détruire New York par une bombe A larguée sur l'Empire State Buiding (symbole qui sera ensuite remplacé par les Twin Towers).

  Depuis l'écriture de ce billet 4444, j'ai découvert qu'un certain snobisme des propriétaires de Porsche leur faisait acquérir des numéros d'immatriculation contenant 811 ou 911, modèles principaux de la marque.
  Si 911 ou 9/11 est le 11 Septembre US, il est chez nous le 11/9 ou 119 qui pourrait être signifié par
JEAN RICARDOU = 30+89 = 119
ou celui qui avait directement inspiré Novel Roman,
MAURICE LEBLANC = 70+49 = 119
  J'avais remarqué d'autres analogies entre le roman de Ricardou et les deux recueils de 8 nouvelles de Leblanc, Les huit coups de l'horloge et L'agence Barnett et Cie, que j'ai vus construits selon le nombre 8, avec des possibilités de messages cachés dans les titres des nouvelles. C'est l'occasion de rappeler que le premier des 8 Coups est Au sommet de la tour, et que Lupin s'y présente sous l'avatar SERGE RENINE =  54+65 = 119.
  L'analogie la plus troublante est peut-être la parfaite homologie entre le nom du héros de Ricardou,
OLIVIER LASIUS = 90+81
et celui qui m'a révélé le jeu ROMAN-NOVEL chez Leblanc,
ELISABETH LOVENDALE = 81+90
Connaissant maintenant le partage exact des 4+4 chapitres des Lieux-dits en 72-80 pages, je constate que le rapport
72/80 = 81/90 (= 9/10)

   Chambre 808, Belcroix 88, Atta... J'ai lu il y a quelques mois un thriller de Henri Loevenbruck (Pont des Lions !), Le syndrome Copernic (2007), en 88 chapitres, s'ouvrant sur l'attentat commis à 8:08 le 8/8 (peut-être de l'année 08) contre la plus grande tour de La Défense, qui s'effondre en faisant 2634 victimes.
  Le roman multiplie les 8 divers, par exemple avec la montre digitale du héros, qui s'est détraquée à l'instant du drame, et dont le cadran clignote désormais sur les chiffres 88:88. Je me demande si, comme Leblanc, Loevenbruck n'aurait pas choisi le nom de cette montre, Hamilton, parce qu'il a 8 lettres et commence par un H (et les deux noms du titre ont chacun 8 lettres).
  Il y a une curiosité numérologique dans ce roman, où 26 des 88 chapitres sont des notes du carnet du héros, Vigo Ravel. Ces notes sont numérotées par des nombres premiers successifs, à commencer par celui qui suit 88, soit 89, aussi nombre de Fibonacci. La dernière note porte le numéro 233, autre Fibo, mais ceci n'est possible que grâce à deux discontinuités dans la suite des nombres premiers, les notes 179 et 227 ayant été oubliées (il existe une certaine relation entre Fibos et premiers, car quand le Fibo d'ordre n est premier, c'est que n est premier). 233 est donc le 28e premier à partir de 89, et il est curieux que les manquants 179 et 227 aient pour somme 406, somme des 28 premiers nombres. C'est la valeur des 18 lettres Elisabeth Lovendale, 171 somme des 18 premiers nombres, qui m'avait mené au jeu ROMAN-NOVEL.
  Loevenbruck appartient à ma liste des auteurs de fiction dorée, pour son roman Le rasoir d'Ockham (2008  !)

  Le jeu Belcroix-Madarbre m'ouvre des échos en hébreu.
  J'ai indiqué que le codage atbash de BBL en SSK me semblait lié aux mots BL et BBL, Bel dieu de Babel et Babel, se renversant en les deux formes de "coeur" en hébreu, LB et LBB.
  Les formes BELarbre et MADarbre m'amènent à m'interroger sur le renversement de MAD, DAM qui débute le mot "damier", et le Damier est la rivière qui partage les Lieux-dits, entre Belcroix et Cendrier...
  En hébreu, dam signifie "sang", et il y tout de même quelque rapport avec le coeur, sinon avec l'arbre puisqu'on parle d'arbre circulatoire pour le système sanguin.
  Le renversement de "fou" est encore évocateur en hébreu, avec le jeu souvent commenté NBL-LBN, "fou"-"blanc"...
  Vertige encore en songeant à Leblanc et à son Elisabeth Lovendale confrontée à un "fou", aux anges Damiel et Cassiel de Wim Wenders, à d'autres coïncidences Babel qui feront l'objet du prochain billet.
  Le sang dam est apparenté au rouge, edom, et à l'homme, adam. Le premier homme Adam a été chassé d'Eden avant qu'il ne puisse toucher à "l'arbre de vie", en hébreu 'ets ha'hayim = 233, Fibo.
  Bien des commentaires relient cet arbre à la tour de Babel, en hébreu bavel = 34, Fibo.

  Les 160 pages des Lieux-dits m'évoquent encore le mot hébreu "arbre" tout seul, 'ets = 160. Le jeu belARBRE-belCROIX peut rappeler l'identification traditionnelle de l'arbre de vie à la croix du Christ, qui serait faite de son bois. Je n'ai pas trouvé d'illustration en ligne du beau livre de Gabrielle Dufour-Kowalska, L'arbre de vie et la croix (1985), entièrement dédié à ce thème, mais ma recherche m'amène au site du sculpteur sur bois Péneaud, qui semble très inspiré par l'arbre de vie du Beatus de Gérone, dont la double spirale du tronc m'avait retenu ici.

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