20.10.10

A ARTHUR

Ce 20/10/2010 est aussi l'anniversaire de la naissance de Rimbaud, il y a 156 ans.
Ceci m'a donné l'envie d'y rendre hommage en 13 alexandrins, 13x12 = 156. Il m'est immédiatement venu d'utiliser une particularité du sonnet de Perec Vocalisations, lipogramme pastichant Voyelles.
J'ai déjà largement insisté sur mon anagramme du sonnet en 2006 qui s'est trouvée être le 5e arrangement des mêmes 497 lettres de valeur 6272, tandis que je devais découvrir deux ans plus tard l'harmonie de la vie de Jung en 4+1 fois 6272 jours, avec comme pivot le 4/4/44, notamment dans les billets de décembre dernier autour du rêve die Salbe, lequel m'avait conduit à découvrir que le même mot anglais salve traduisait aussi bien le côté Sauveur de Jésus (Yeshouah = "Dieu sauve") que son onction (Mashiah = Christos = "oint").
Etudiant les anagrammes anglaises, je me suis avisé que deux d'entre elles contenaient le mot "sauveur" dans le dernier tercet, savior dans un cas car l'auteur était américain, Saviour dans l'autre. Ceci a été le point de départ d'une cascade de coïncidences numériques que j'ai tenté d'aborder sur cette page en cours qui, bien qu'inachevée, est déjà d'une telle complexité que j'en résume quelques points :
– SAVIOR a pour valeur 84, de même que HAEMMERLI le "sauveur" de Jung.
– SAVIOUR a pour valeur 105, 5/4 de 84, et Jung a eu droit à un quart de vie supplémentaire après le "sacrifice" de Haemmerli.
Saviour était le dernier mot du 13e vers du sonnet de Richard Grantham :
Arid spans in air haunt Sun or Saviour:
Ceci m'a donné l'idée de passer les 13 vers au Gématron, découvrant ainsi une parfaite césure d'or à la fin du 8e vers. Comme le sonnet de Grantham était l'anagramme vers par vers de celui de Perec, la relation sur les 13 vers y est aussi présente, particulièrement frappante pour moi puisque, lors de mon codage du sonnet dans les 14 chapitres de Sous les pans du bizarre, je m'étais livré à quelques facéties pour les vers 8 et 13, soulignées par des allusions contextuelles à Charleville-Mézières et Marseille, chefs-lieux des départements 08 et 13 où est né et mort Rimbaud.

Les nombres mis en jeu dans cette harmonie sur 13 vers me sont significatifs :
– 104 mots = 13 x 8 ;
– 466 lettres, 13e terme d'une suite de Fibonacci débutant par 2 et 2 ;
– gématrie totale 5854, 13e terme d'une suite de Fibonacci débutant par 14 et 32.
Je note que le partage en 8 et 5 vers donne la répartition gématrique 3618-2236, évocatrice car 2.236 est l'approximation courante de la racine carrée de 5, liée au nombre d'or dont l'expression algébrique est (√5 + 1)/2.
Par ailleurs je me sens personnellement concerné par ces nombres, car ma première contribution importante à la Liste Oulipo, en 2002, a été un sonnet à double césure d'or, de 466 lettres réparties en 178-110-178. Lorsque j'ai eu l'honneur d'être admis dans l'aréopage des Oulipotes, ma première contribution importante à une BLO a été un texte en 1382 lettres (le terme immédiatement inférieur de la suite 5854-3618-2236).

Bref ceci m'a conduit à une anagramme des 13 vers offrant aussi une double césure :
5 vers - 178 lettres - gématrie 2236
3 vers - 110 lettres - gématrie 1382
5 vers - 178 lettres - gématrie 2236

Comme pour Mispar, écrit en vers isocèles de 40 espaces, j'ai également choisi cette technique élégante, laquelle a orienté la composition. En conservant le nombre de mots originel, il manquait deux espaces pour avoir un multiple de 13, ce à quoi je suis parvenu par un signe unique dans le premier vers, introductif. Les autres signes ponctuent chaque fin de vers, de 44 espaces.

L'omicron l'upsilon l'iota l'alpha : voïaux!

O knossos infini n'ouvrant son portail d'or,
qu'aux nantis arborant cals ou visas locaux,
impuissants si soudards d'un inactif accord;

U choix incriminant dix niais chats griffus,
maisons du froid lointain ou solivaux mûris,
quand dormait un jardin aux acajous fourbus;

I vrai tournant parfois du sain final honni,
dans un soi radical brun crudup rimbaud nus,
tridizain qu'irradia l'amour pur d'un marri;

A rapport dit constant d'un afin structural,
qu'incisif on dira ou noir ou blanc ou gris,
nous ouïrons sans pâlir son glas subliminal!


Voici le lien vers le Gématron permettant d'apprécier l'harmonie numérique de ce "tridizain", et voici le lien vers sa première publication sur la Liste Oulipo, dont il faut être membre (ce qui est facile) pour y avoir accès :
http:/oulipo/2010-October/018600.html
J'ai donné la fin du lien en clair, car le message se trouve être le 18600e de la Liste, ce qui entre dans une prodigieuse chaîne de coïncidences.
J'avais préparé mon message la veille, pour l'envoyer dès levé ce 20/10. Levé vers 8 h, il m' a semblé élégant de l'envoyer à 08:13, mais son heure de réception enregistrée sur la liste fut 08:16.
Le poème est basé sur la section d'or, 0.618033..., or les deux répartitions des totaux significatifs fournissent les 4 décimales 6180 :
178/288 = 0,6180(55...)
2236/3618 = 0.6180(21...)
Ce sont les premiers rapports dans les suites de Fibonacci respectives donnant ces 4 décimales.
A remarquer que le dernier rapport fait intervenir le nombre 3618, se terminant par les chiffres fatidiques 6-1-8. C'est en fait lié au fait vu plus haut que la suite n'est pas quelconque, dépendant précisément des approximations courantes à 3 décimales, mais ceci m'a fait m'apercevoir, après coup, que 3 x 618 = 1854, l'année de naissance de Rimbaud célébrée précisément par mon poème.
Les valeurs numériques des noms ARTHUR-RIMBAUD, 86-68, répètent ces mêmes chiffres, d'où la dédicace de ce billet :
A ARTHUR = 1-86

Il y a bien plus bizarre. J'avais codé dans Sous les pans du bizarre non seulement les 14 vers du sonnet dans ses 14 chapitres, mais aussi la signature Arthur Rimbaud dans ce qui tenait lieu d'épilogue, et le titre, Vocalisations I, dans une citation en exergue, où la police utilisée rend le codage bien plus apparent que dans le corps du livre :Il s'agit d'une citation de JBS Haldane, dont j'ai transformé le nom pour faire apparaître les initiales FIJM, à entendre effigiem, mot clé du livre; par ailleurs j'ai manipulé la citation pour y accueillir mon message, Vocalisations I, car il existe une seconde version de Vocalisations, donnée par Perec dans Oulipo/Idées, où l'harmonie des 112 mots de valeur moyenne 56 est perdue. Ma variante offre encore la gématrie
Vocalisations I = 159+9 = 168, nombre de pieds du sonnet, ou 112+56.
J'ai découvert à peu près la même citation vers 2002 en lisant Cosmix banditos, où AC Weisbecker l'attribuait à Heisenberg. A cette époque il n'était guère envisageable d'éclaircir la question sur la toile, mais je serais bien en peine d'expliquer pourquoi j'ai attendu ce 19 octobre 2010 pour poser cette requête, et découvrir ainsi que ce problème d'attribution était connu, et
avait fait l'objet d'une discussion sur un site :
http:/askft/Question86001.html
J'aurais normalement sauvegardé cette adresse dans mes favoris Google, mais le service ne fonctionnait pas, et j'ai noté le lien dans une fenêtre alors ouverte sur l'ordi, le message en cours destiné à la liste oulipo, où je présentais le poème achevé la veille, avant de l'envoyer le lendemain.
J'ai donc récupéré le lien le lendemain matin avant d'envoyer le message, et j'appris ensuite qu'il était le 18600e, enregistré à 08:16. Lors de la récupération du lien m'apparut le numéro de la question, 86001, permutation circulaire de 18600.
Ceci amène d'autres constatations :
- je rappelle que j'avais caché dans la citation Vocalisations I, de valeur 168.
- le dernier intervenant sur la question 86001 donne un 3e larron comme auteur le plus probable, Arthur Eddington.
Or je m'étais émerveillé de l'apparition de deux Arthur lors de l'achèvement du poème. L'anagrammatisation d'un long texte pose divers problèmes, desquels je commence à être familier, mais malgré cela je me suis trouvé après une première phase avec deux vers fort peu satisfaisants, le 9e vers
d'azur brandi quinaud au miroir d'un nimbus,
plutôt confus, et les lettres résiduelles supposées devoir former le 10e vers étaient inexploitables. Il m'a donc fallu procéder à divers trocs avec les autres vers, dont on constatera l'importance en voyant ce qu'est devenu le 9e vers :
dans un soi radical brun crudup rimbaud nus,
J'ai en quelque sorte vu s'imposer le mot Rimbaud, alors que je ne l'avais pas envisagé dans cet hommage, et une bonne partie des lettres problématiques restantes formaient Crudup, m'évoquant Arthur Crudup, génial bluesman que j'écoutais dès 15 ans et qui est probablement l'inventeur du rock'n roll dans les années 40.
Et voici maintenant Eddington, dont l'intérêt ne se limite pas à son prénom Arthur. J'avais déjà signalé ici sa théorie numérologique sur la constante de structure fine α, alpha, que j'entendais précisément évoquer dans mon poème avec le "rapport dit constant d'un afin structural".
L'inverse de cette constante, qu'Arthur aurait aimé voir s'appeler "nombre d'Eddington", a d'abord été évalué à un nombre proche de 136, et Eddington a bâti toute une théorie postulant que le nombre était l'exact entier 136.
Hélas l'affinement des mesures a montré que le nombre était plutôt proche de 137, et Eddington a remodelé sa théorie en l'adaptant à l'entier 137, s'attirant les quolibets de ses confrères qui le rebaptisèrent "Adding one" ("ajoutant un").
Je vois ici un écho à ma nouvelle vision du sonnet, "diminué d'un" vers.
Wikipedia donne la source de la citation de Haldane, en 1927, et signale d'autres attributions non référencées.

Eddington est mort en 1944, mais sa vision numérologique du nombre 137 a été relayée par Wolfgang Pauli, physicien mieux reconnu par de multiples distinctions (et grand ami de Jung).
J'ai probablement été conduit à citer la constante de structure fine par des coïncidences concomitantes, liées à la vision de la série FlashForward basée sur une perte de connaissance de toute l'humanité pendant 137 secondes.
Le forum Unus Mundus et particulièrement son créateur Remo Roth s'intéressent à cette constante , et ceci a donné lieu à une absolue "synchronicité" sur le forum où Remo et moi-même avons posté en même temps deux messages constatant qu'un nouveau sujet concernant Pauli était le 137e de sa subdivision dans le forum; je donnais une capture d'écran de FlashForward, où apparaissait la gématrie 137 de l'hébreu Kabbalah, et le message suivant de Remo, arrivé une minute plus tard sur le forum, mentionnait aussi cette gématrie 137 du mot Kabbalah qui obsédait Pauli.

En parlant d'inverse et d'ajouter 1, une des définitions du nombre d'or est le nombre qui est égal à son inverse plus un, x = 1/x + 1, ce qui constituait d'ailleurs le 3e vers de mon sonnet en 466 lettres de 2002,
X tel qu’égal à son inverse plus un, si !

Je serais encore bien en peine d'expliquer pourquoi, toujours est-il que ce même 19 octobre où j'ai eu la curiosité de vérifier la paternité de la citation de Haldane, j'ai relu mes pages sur Bernard Werber, écrites il y a 3 ans. J'y évoquais le numéro de son héroïne, la fourmi 103 683e, pouvant être considérée comme une permutation ordonnée des 6 premières décimales du nombre d'or, 1.618033 (ou 0.618033 pour son inverse).
Ce schéma met la permutation en évidence, avec les deux lectures possibles, horizontale 61-80-33, et verticale 103-683, mais ma récente création pour le 10-10-10 me permet d'y donner aujourd'hui un nom. Elle m'a fait étudier la pseudo-quenine utilisée par Perec dans La Vie mode d'emploi, et c'est exactement ce type de permutation qui apparaît ici, consistant à prendre les éléments pairs par ordre croissant, puis les impairs, également par ordre croissant, soit 123456 > 246135.
La différence avec la vraie quenine, imaginée par Queneau, est que les éléments impairs y sont repris par ordre décroissant, soit 123456 > 246531.

Le mot "quenine" est un écho à la sextine d'Arnaut Daniel, suggérant une référence au quinaire, au nombre 5, ce qui m'amène au climax des coïncidences liées à mes 13 vers. Le gématron autorisant des liens dynamiques, j'ai transmis à mes amis oulipotes le lien donné plus haut, contenant le poème entier, mais j'ai eu la courtoisie de réduire ce lien de plus de 600 caractères grâce au site MiniLien.
La page d'accueil en est austère, les 5 derniers MiniLiens attribués, et un volet où insérer le lien à réduire. Après son traitement, la page affiche en principe les 5 derniers MiniLiens, le dernier étant celui du demandeur. Voici ce qui m'est apparu après ma requête, le 18 octobre :
a0lvok (article d'un web-journal du Gard)
a0lvol (pub asiatique pour du thon en conserve)
a0lvom (extrait d'un journal télévisé sur le problème multiracial en Allemagne)
a0lvon (questionnaire de la société LIDL)
a0lvo8 (lien dynamique vers le Gématron)
(J'ai remplacé les liens originaux par ce qu'ils concernent.)
J'ai remarqué la succession logique k-l-m-n, perturbée par mon lien, qui "aurait dû" être a0lvoo et qui était donc a0lvo8. J'ai déjà essayé d'expliquer à quel point la séquence k-l-m-n-o était importante pour moi, elle a été la motivation principale de l'écriture de Sous les pans du bizarre, puis diverses coïncidences sont venues, notamment les récentes relatées ici et , où je donnais les titres des 5 chapitres constituant ma dernière partie (intitulée Le mystère K.O., emprunt à Léo Malet), Cas-Elle...-...aime-Haine-Oh !, pour K-L-M-N-O.
C'est dans ces 5 chapitres que figuraient les 5 derniers vers de Vocalisations, le dernier vers étant codé dans le chapitre Oh !, et il était donc curieux de voir apparaître cette rupture après k-l-m-n, en relation immédiate avec mon anagramme du sonnet amputé de son dernier vers.
Ce motif 4-1 est encore un aspect du schéma quaternitaire, mon obsession de toujours.
Quelques essais sur MiniLien m'ont montré que ce qui s'était passé n'était pas exceptionnel. Le plus souvent apparaît une suite logique de 5 liens, mais il y a parfois une semblable rupture 4-1, possible conséquence d'embouteillages sur le serveur, qu'en sais-je ?
Il m'est venu l'idée de tester le lien a0lvoo, qui aurait donc complété la série k-l-m-n.
Il envoie vers une page d'un web-journal de l'Essonne, et ceci est tout à fait fabuleux, sachant que le lien a0lvok envoie vers un article d'un web-journal du Gard.
J'avais repéré en lisant JiBé Pouy son obsession pour le Pont du Gard, et remarqué dans son RN 86, se passant dans le Gard, sa construction en 30 chapitres, ce qui correspond non seulement au numéro du département, mais à sa gématrie.
Lorsqu'un hasard m'a fait rencontrer Pouy, le 10 avril 99, je lui ai demandé s'il ne préparait pas un bouquin sur l'Essonne, car la valeur numérique de ce département 91 est aussi 91. le format du livre 194x120 mm est idéalement doréEtant lui-même amateur de gématrie, il a aussitôt compris, et de ce premier contact est né notre collaboration pour la série Gondol.
Ce qu'il ne m'a pas dit, c'est qu'il venait d'achever 94, texte expérimental sur le Val-de-Marne, en 94 chapitres de 94 mots. Le clinamen cher aux oulipiens l'avait conduit à un 94+1e chapitre (adding one) en 95 mots, or ce département 94 a pour gématrie 95...
J'ai écrit Sous les pans du bizarre en ignorant cela, mais le Gard et l'Essonne y étaient présents.

Cette histoire départementale me rappelle les ahurissantes circonstances qui ont accompagné ma découverte du vote du 13 (Bouches-du-Rhône) lors du référendum du 29 mai 05, qui s'est prononcé pour le NON dans une proportion si proche du nombre d'or qu'il aurait suffi de deux électeurs changeant leur vote, sur plus de 800 000, pour avoir la répartition idéale.
Me demandant aujourd'hui ce qui s'est passé dans les Ardennes, le 08, je consulte les résultats validés par le Conseil Constitutionnel. Rien de notable pour le 08, mais deux autres départements se sont rapprochés significativement du partage fatidique, le 47, auquel 260 OUI ont manqué, mais surtout le 82, où il aurait aussi suffi de deux électeurs changeant leur vote, mais dans l'autre sens que dans le 13, si bien que le jumelage 13-82 conduit à l'équilibre optimal :Le rapport des OUI sur les NON parmi les 918470 votes exprimés donne 6 décimales du nombre d'or :
350824/567646 = 0.618033
Les fourmilières bucco-rhodanienne et tarn-et-garonnaise ont mystérieusement collaboré pour ce résultat, et le jumelage 13-82 m'est plein d'échos, avec
– la somme 95, le nombre des chapitres de 94 de Pouy, et mon département de naissance, le dernier métropolitain...
– la concaténation 1382, avec ma création en 1382 lettres de 2004, hommage à un natif du 13, et la gématrie des 3 vers centraux parmi mes 13.

Précisément, une des coïncidences ahurissantes du jour du référendum de 2005 fut mon passage devant la maison "Nombre d'or", dont le panneau avait été remarqué 3 ans plus tôt par Jean-Pierre Le Goff, quelques instants après que je lui ai parlé du nombre d'or dans Noce, de Perec.
Avant de prendre contact avec les propriétaires, je m'étais demandé si la maison devait son nom à sa localisation, partageant les 13 km de la D8 entre Valensole et Gréoux en 8-5. Ceci faisait partie d'une telle accumulation de coïncidences 5-8-13 que j'avais intitulé la page en question 5 = 13 – 8.
Le 29 mai, cette relation était matérialisée par un panneau annonçant l'arrivée à Gréoux d'une course cycliste.
La page très complexe mentionnée plus haut établit précisément une étroite parenté numérique entre Noce et les 13 premiers vers de Vocalisations.

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